La réforme des statistiques monétaires au Maroc

La réforme des statistiques monétaires

Depuis juin 2010, Bank Al-Maghrib publie les statistiques monétaires conformément aux prescriptions du Manuel des statistiques monétaires et financières (MSMF) du FMI de 2000. L’adoption de cette méthodologie s’est traduite par un accroissement de la masse monétaire, suite principalement à la prise en compte de nouveaux agents économiques au niveau des secteurs émetteur et détenteur de la monnaie.

Ainsi, le secteur émetteur de la monnaie, composé des sociétés financières dont certains éléments du passif sont inclus dans la définition de la masse monétaire, comprend désormais, outre Bank Al-Maghrib et les banques commerciales, les OPCVM monétaires. En effet, selon la nouvelle méthodologie, les titres émis par ces derniers répondent aux critères de choix des actifs monétaires, dans la mesure où ils sont rapidement et facilement transformés en moyens de paiement sans risque important de perte en capital. Quant au secteur détenteur de la monnaie, il a été élargi à l’ensemble des secteurs institutionnels résidents, autres que les institutions de dépôts et l’administration centrale.

L’adoption de la nouvelle méthodologie des statistiques monétaires a également engendré un écart entre l’agrégat de monnaie M3 et ses contreparties, en raison de l’exclusion, conformément aux principes du

MSMF, de la contrepartie des dépôts auprès de la Trésorerie Générale du Royaume et de la Poste (CCP et CEN). Ces deux unités institutionnelles ne font pas partie du secteur des sociétés financières suivant le Système de Comptabilité Nationale 1993. Toutefois, comme leurs dépôts répondent à la définition de la monnaie au sens large, ils sont inclus dans l’agrégat de monnaie M3. Ainsi, l’écart entre M3 et ses contreparties s’établit, à fin décembre 2010, à 72 milliards de dirhams. Celui-ci devrait se réduire d’un montant correspondant aux dépôts auprès du CCP et de la CEN, une fois que la situation comptable de la banque postale sera prise en compte dans les statistiques monétaires.

Il convient de rappeler qu’avant le déploiement de la nouvelle méthodologie des statistiques monétaires et financières du FMI, les contreparties des dépôts auprès de la TGR et de la Poste étaient affectées de manière approximative (créances sur l’administration centrale pour la TGR et les CCP, créances indéterminées pour la CEN), dans la mesure où elles ne provenaient pas des situations comptables (actif/ passif) de chacun de ces organismes.

Source : Rapport Bank Al-Maghrib / Exercice 2010