L’entreprise et la production

L’entreprise et la production

1. Le système entreprise
Rappelons tout d’abord que le but d’une entreprise est, avant tout, de fabriquer des biens ou fournir des services pour satisfaire les besoins du marché. L’entreprise s’inscrit dans un contexte relationnel économique CLIENT/FOURNISSEUR (l’entreprise jouant alternativement, dans ce contexte, l’un et l’autre rôle).

2. Le système de production
Le système de production regroupe l’ensemble des ressources qui conduisent à la création de biens ou de services. Afin de réaliser ses objectifs, l’entreprise possède trois types de ressources :
• des ressources physiques ;
• des ressources humaines ;
• des ressources financières.

3. La fonction production

Définition
La fonction production consiste à produire, en temps voulu, les quantités demandées par les clients dans des conditions de coût de revient et de qualité déterminés en optimisant les ressources de l’entreprise de façon à assurer sa pérennité, sa compétitivité et son développement.

Remarque
Dans cette définition tous les mots en gras ont leur importance. Dans l’objectif d’avoir une bonne gestion de production, tous les concepts qu’ils représentent doivent être traités simultanément.
a) Produire
Le but de toute entreprise industrielle est, bien évidemment, de produire des biens ou des services qu’elle mettra à disposition des consommateurs.
b) Temps voulu
Ce concept consiste, comme son nom l’indique, à fabriquer ou approvisionner des produits juste à temps, c’est-à-dire ni trop tôt (immobilisations financières), ni trop tard (insatisfaction des clients ou pénalités pour retard). C’est la caractéristique de la production JUSTE À TEMPS (JAT ou JIT : Just In Time) qui est actuellement une des conditions d’une bonne gestion de production.
c) Quantités demandées
Jusqu’il y a encore peu d’années, tout responsable de production intégrait, pour avoir l’assurance de satisfaire les commandes, un taux de rebut dans les quantités de produits à fabriquer. Il en fabriquait donc plus que nécessaire, ce qui se traduisait toujours par une augmentation des coûts et souvent une augmentation des stocks. Il devient donc nécessaire d’améliorer la qualité de l’outil de production pour ne fabriquer que les quantités explicitement demandées.
d) Coût de revient déterminé
Afin d’acquérir un avantage concurrentiel sur le marché, la recherche d’un coût de production le plus faible possible est le souci permanent de tout responsable d’entreprise. De plus, lors de la négociation d’un marché, l’entreprise s’engage, vis-à-vis du client, à fournir une prestation, ou un produit, pour un prix donné. Elle doit donc, en permanence, veiller à ce que ses coûts ne soient pas prohibitifs par rapport à ses engagements financiers si elle souhaite dégager des bénéfices.
e) Qualité déterminée
La qualité d’un produit peut être envisagée sous deux aspects :
– La qualité liée à la conception du produit. Celle-ci, fixée par le bureau d’étude, doit être le reflet du vrai besoin de client. Elle entrera, pour une part non négligeable dans la détermination du prix du produit. En conséquence, la sur-qualité est aussi préjudiciable que la sous-qualité.
– La qualité liée à l’élaboration du produit. Une démarche « Qualité » dans une entreprise peut lui faire obtenir des gains substantiels en évitant de prendre en compte, entre autre, le taux de rebut. Il faut souligner que la démarche qualité est un préalable à la mise en place de certaines organisations de gestion de production alors que pour d’autres, elle ne l’est pas. Toutefois, nous conseillons vivement à tout chef d’entreprise, soucieux d’améliorer les performances de son outil de production, de conduire une telle démarche.
f) Optimisation des ressources
Comme pour les quantités, les habitudes des responsables de production sont d’essayer d’atteindre le maximum de production sur chaque machine. Actuellement, il est très facile de démontrer que cette démarche est mauvaise. Cette optimisation ne signifie donc pas « réaliser le maximum de pièces sur les différentes ressources de l’entreprise », mais consiste à réguler le rythme de la production afin de minimiser les temps improductifs et d’éviter les mauvaises utilisations des ressources en améliorant la rentabilité.
g) Pérennité
Dans le contexte économique actuel où chaque jour nous constatons des fermetures d’entreprises, le principal objectif d’un chef d’entreprise est, avant tout, d’avoir une entreprise saine qui dure dans le temps.
h) Développement
L’autre préoccupation principale du chef d’entreprise est le développement de son outil de production. Pour cela, il doit gagner des parts du marché ce qui lui impose d’être plus performant que ses concurrents.
i) Compétitivité
Pour assurer cette pérennité et ce développement, l’entreprise doit devenir plus compétitive, c’est-à-dire proposer, plus rapidement aux consommateurs, des produits moins chers répondants à leurs besoins.

Source : Georges Javel, Organisation et gestion de la production, Dunod-4ème édition- 2010 (texte adapté)

Devoir à domicile n° 1/Semestre 1 (Economie générale, 1SEG), A.S: 2012/2013

Situation d’évaluation n° 1 

Besoin et bien : quelle relation ?

L’existence d’un bien économique répond toujours à un besoin d’un ou de plusieurs individus de l’économie. Dans ce cadre, on nomme l’individu consommateur ou son groupe ménage : l’assouvissement de ces besoins est procuré par la consommation d’un bien appelé simplement bien de consommation. Ce type de bien s’oppose à bien de production, utilisé dans un processus de fabrication, mais la distinction est parfois obscure (un composant électronique diffère selon qu’il est vendu à un consommateur ou à une entreprise d’électroménager, par exemple une ampoule LED). Le bien de consommation est souvent en quantité abondante ou au moins supérieure à 1. Dans le cas contraire, on parle de bien non-reproductible (ex: une œuvre d’art).

Il est également convenu que chaque bien économique constitue un marché propre, c’est-à-dire qu’il existe une demande et une offre pour ce bien équilibrée par un prix strictement supérieur à 0. Les biens économiques s’opposent en ce sens aux biens libres, que l’on trouve gratuitement et en abondance (comme le soleil, l’air, l’eau dans certaines régions). En réalité les biens libres ne répondent pas aux forces du marché car ils sont naturellement en équilibre (le soleil et la lune nous éclairent tour à tour sans contrainte). Mais un jour ils peuvent devenir biens de consommation et répondre à la logique d’un marché, à titre d’exemple pessimiste, l’air s’il devient trop pollué.

Source: Wikipédia, l’encyclopédie libre (texte adapté)

Consignes :

1. Identifier  la relation entre les biens et les besoins.

2. Relever du document deux types de biens économiques. Sont-ils facilement distinguables ?  

3. En partant du document, élaborez un paragraphe cohérent et logique à partir des trois concepts suivants : bien économique, bien libre et marché.  

4. Distinguer les deux expressions soulignées.

Situation d’évaluation n° 2 

ÉCONOMIE : Une science trop humaine ?

La science économique est loin d’être une science exacte, tant les divisions des économistes sont notoires et tant leurs prévisions font l’objet de contestations et de révisions. Par ailleurs, si la science économique évolue, on ne peut guère la créditer de découvertes majeures au cours de ces dernières années.

Les relations économiques n’en constituent pas moins une part importante des activités humaines, et un esprit scientifique ne peut que chercher à les comprendre. Des générations d’économistes, dont les plus connus ont eu souvent une solide formation scientifique, s’y sont essayés ; on ne peut donc ignorer leurs réflexions, ni l’influence éventuelle que celles-ci ont pu avoir sur l’évolution des sociétés. Faire le point sur les connaissances en économie, et sur les théories des économistes, relève, en soi, d’une démarche scientifique, même si, au bout du compte, les résultats  sont maigres ou sujets à caution. Savoir que l’on ne sait pas, ou que l’on sait peu, fait aussi partie de la connaissance scientifique.

Source : Encyclopédie Universalis (texte adapté)

Consignes :

1. Pourquoi l’économie n’est-elle pas une science exacte ?

2. Expliquez le titre du texte ci-dessus.

3. En quoi consiste la démarché scientifique en économie politique ?

Situation d’évaluation n° 3 

La méthodologie économique

John Stuart Mill est l’un des premiers à mener une réflexion sur les démarches et méthodes employées par les économistes, notamment dans le cadre de son ouvrage monumental d’épistémologie et de philosophie des sciences A System of Logic (1848). Dans ce dernier, ainsi que dans ses autres écrits méthodologiques, Mill développe une conception radicalement empiriste de la science puisqu’il défend l’idée que le raisonnement déductif n’a en fait aucune existence propre : les prémisses sur lesquels reposent tout syllogisme ont en effet une origine nécessairement empirique et inductive (raisonnement inductif). En d’autres termes, les scientifiques dérivent nécessairement leurs axiomes et postulats de généralisations partant de l’observation.

Cependant, dans le chapitre consacré aux sciences morales, dont l’économie fait partie, Mill montre que les sciences sociales se caractérisent par certaines spécificités : l’impossibilité de mener des expériences contrôlées en laboratoire et la nature de leur domaine d’étude, qui a trait au comportement humain. Ces particularités amènent Mill à caractériser l’économie comme une science déductive et a priori. Les économistes peuvent surmonter l’impossibilité d’isoler les facteurs causaux par des expériences en s’appuyant sur le fait que les sciences économiques étudient un aspect du comportement humain qui nous est compréhensible par introspection : le comportement rationnel.

Source : Wikipédia, encyclopédie libre (texte adapté)

Consignes :

1)  En quoi consiste la méthodologie économique ?

2)  Relever du document les méthodes utilisées en science économique.

3)  D’après le document, quelle est la particularité des sciences sociales ?

4)  Distinguer les deux expressions soulignées.

Situation d’évaluation n° 4

La rareté chez les classiques

La question de la rareté est sous-jacente à toutes les analyses économiques, de façon implicite ou explicite, et particulièrement chez les classiques. Définie comme un écart entre les besoins et des ressources limitées, il est difficile de savoir si cette rareté est une hypothèse ou bien reflète une réalité incontournable.

Aborder cette question supposerait d’avoir résolu celle des besoins dont la définition n’est pas assurée ou est, en tout cas, sujette à plusieurs interprétations qui peuvent rejaillir sur la conception de la rareté.

Pour les classiques, véritables fondateurs de l’économie politique, la prise en compte de la rareté va se ressentir de la contradiction terrible qui traverse l’économie politique : l’économie est pensée comme résultant de lois naturelles, dont celle des rendements décroissants est le plus bel exemple, et pourtant elle est inscrite dans un contexte social et historique. Est-ce pour cette raison que la rareté reste assez souvent en filigrane chez les classiques ? Ce serait risqué de l’affirmer brutalement. Plus vraisemblable est l’hypothèse selon laquelle la révolution industrielle qui se déroula sous les yeux des classiques leur apparut comme pouvant faire reculer les limites de la rareté. Celle-ci ne reste plus alors que comme cadre dans lequel se déroule l’activité humaine  et comme condition de la valeur.

Source : J.M. Harribey, L’économie économe, édition L’Harmattan

Consignes :

1)En quoi consiste la rareté selon les classiques ?

2) Expliquez les expressions soulignées.

3) Selon le document, la rareté conditionne-t-elle toujours l’activité économique ?