Henry Gustave Lange

Livret militaire d’Henry Gustave Lange

Henry Gustave LANGE de Neuilly-sur-Seine, surnommé « L’idéal Français », est né le 25 Août 1898.  Fils de Nathan Oscar et Mathilde Neuberger, il est arrivé au corps le 3 octobre 1915. Il a fait partie du 21° régiment d’artillerie et du 150° régiment d’infanterie, qui est un régiment d’infanterie de l’Armée de terre française créé sous la Révolution à partir de la 150e demi-brigade de première formation. Il était matriculé 4452, et il a été tué à l’ennemi le 10 septembre 1918 et cité à l’ordre du régiment n°79 du 4 février 1917. Il fut un modèle de bravoure. Jeune soldat engagé volontairement de la classe 1918, il a toujours fait l’admiration de ses chefs et de ses camarades. Il était téléphoniste de compagnie, toujours sur la brèche pour réparer les lignes malgré les plus violents bombardements.

LETTRES
« Ce 5 octobre 1917,

Rien à signaler aujourd’hui encore ; nous vivons ici une vie assez monotone, qui se recommence chaque jour, dans une campagne infiniment calme et reposante. Je jouis infiniment de la beauté douce et tranquille de cette fin d’été, de ce début d’automne. Il y a, en cette saison, un parfum de mélancolie émouvante, suave, dont je me sens profondément imprégné. J’ai l’impression qu’en cette saison quasiment crépusculaire, les âmes sont meilleures et les cœurs plus sensibles… Et pourtant, on continue à se battre. Non, je n’aime pas la guerre ; et je ne voudrais pas qu’un jour, quelqu’un put dire que les combats s’écrivent ainsi qu’une partie de football ou de tennis. Je suis décidé à être un bon soldat très brave et j’ai la prétention de m’être déjà bien comporté au feu parce que c’est mon devoir et par amour de l’idéal : depuis deux ans, je me suis mis « au service de l’idéal », au service d’un certain nombre d’idées telles que celle-ci : tout jeune homme doit s’engager, dès que son âge le lui permet, et si sa santé n’est pas trop faible, un engagé doit reste au dépôt un maximum de temps possible. A 19 ans, on doit être fantassin quand on est Français, et qu’on est jeune et fort, on doit être heureux et fier de pouvoir défendre sa patrie. Quand on est Français de date récente, et surtout quand on fait partie de cette race juive méprisée et opprimée, on doit faire son devoir mieux que personne. Et puis il faut bien que dans cette famille il y ait quelqu’un qui se batte pour de bon ! Je n’aime pas la guerre, mais je n’en souffre nullement, ni au physique, ni au moral. Je suis très heureux (car je suis une bonne poire) à l’idée qu’à la fin de la guerre, je pourrai être satisfait de moi, mais sais fort bien que personne, quelques mois après la signature de la paix, ne différenciera ceux qui se sont battus et ceux qui se sont reposés… ceci n’a d’ailleurs aucune importance : j’agis égoïstement pour moi, pour vous, et pour l’idéal.

Je n’ai pas de lettre de vous aujourd’hui.
Je suis toujours embusqué et pour quelques mois encore

Henry Lange ».

Terry Bouraïma et Illina Assoumou

 

Sources :

http://archives.paris.fr/

http://www.souvenir-francais-92.org

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