Les élèves 3.0

elèves
À l’ère du tout numérique, ou tout le monde, petit et grand, est constamment connecté, quelle place l’école fait-elle au numérique ? Aujourd’hui, de plus en plus tôt les enfants disposent d’un ordinateur, puis d’un smartphone et désormais d’une tablette. Dans le cadre de ces nouvelles pratiques l’enseignement primaire, collège et lycée devrait-il se mettre à la page ? Le président de la République ainsi que le ministère de l’éducation, n’ont de cesse depuis quelques mois de se questionner sur l’insertion du numérique à l’école. Bien qu’aujourd’hui les établissements ne se cantonnent déjà plus au tableau et à la craie, la tablette tactile serait devenue l’outil indispensable à l’apprentissage. Cette question divise, certains y sont favorables pour alléger les cartables et d’autre s’insurgent de la désacralisation de l’enseignement. Afin de ce faire nous aussi notre opinion, voici l’argumentaire des uns et des autres.

tableau
Les tablettes à l’école permettraient bien plus que la préservation du dos de nos écoliers, qui chaque jour doivent supporter sur leurs épaules des sacs de 3kg à 6kg. Les adeptes de ces nouvelles pratiques démontrent un enrichissement des stratégies pédagogiques qui seront nuancées selon les niveaux. Les tablettes des écoliers n’auront pas pour vocation d’être un substitut, mais bien un outil comme la trousse, le cahier ou le stylo plume. L’interface permettra à chacun de faire exercices et évaluations, et d’effectuer des travaux de recherche. Plus visuel et plus ludique, les écoliers devraient être plus attentifs, plus longtemps. En participant via leur tablette, leur attention n’en serait qu’accrue. On peut donc mettre les vielles cartes de géographie au grenier et faire place à Google Earth ! La tablette se veut être également un complément au tableau interactif dans la classe numérique, même si encore peu développée. Le travail de chaque élève peut donc être projeté au tableau afin de dynamiser les échanges et les critiques. Exit exposés longuement préparés à la maison avec papa et maman, rangeons ciseaux et tubes de colle. D’autre part, la tablette plus intuitive et plus ludique remplacera les ordinateurs et deviendra l’allié des professeurs d’Arts Plastiques, de Musique et d’EPS. Nos chers bambins aborderont désormais l’art sans pinceaux, ni gouache. La flute, emblème des cours de musique sera peut-être un achat inutile. En ce qui concerne les cours d’EPS, je laisse libre cours à votre imagination. Dans un autre cadre, la tablette deviendra le parfait allié des cours de langue grâce à son micro, les écoliers pourront s’enregistrer dans un premier temps puis, en s’écoutant, se corriger eux-mêmes : qui parlait de langue vivante ? Peut-être pourront-ils dialoguer en russe avec Siri ? Dans un autre registre, la tablette numérique accompagnera les enfants durant leurs sorties scolaires. Comme de véritables reporters, ils pourront filmer, photographier, et faire des selfies avec les éléments de notre patrimoine. Enfin, le dernier argument et non des moindres dans notre société 2.0 est que la tablette consentira à un nouveau statut du livre et de l’écrit. Les plus grands ouvrages de notre patrimoine littéraire seront disponible à portée de clic depuis les bibliothèques virtuelles. Fini l’angoisse de ne pas trouver la même édition que celle demandée, tous seront logés à la même enseigne. À en croire tous les bienfaits des tablettes dans nos écoles, nous avons du mal à croire qu’il puisse y avoir des détracteurs. Et pourtant, cette utopie comporte bien des faiblesses.

Comme tout appareil numérique, l’instabilité des systèmes d’exploitation sont pointés du doigt. Qu’il s’agisse d’un iPad ou d’une tablette Windows, les mises à jour fréquentes et compatibilités des applications à ces dernières comportent des risques d’utilisation au quotidien. Cette problématique soulève également le problème de financement des applications et mises à jour si payantes. Quelles seront les disponibilités ainsi que la qualité des applications et ressources disponibles sous tel et tel système d’exploitation ? D’autre part, toute tablette aussi intuitive soit-elle nécessitera de mettre en place une formation relative à l’utilisation, aussi bien pour les enseignants que pour les élèves. Également, les tablettes grand public pourront-elles réellement être utilisées dans la cadre scolaire. Certains pensent que leur usage n’est pas possible, et que l’enseignement devra se tourner vers des tablettes d’usage professionnel afin de permettre l’installation de « system manager » permettant aux enseignants d’avoir la main sur toutes les tablettes de la classe. Enfin le dernier point soulevé par les détracteurs est la question de la robustesse de l’appareil. Comment gérer l’utilisation, de centaines de tablettes par des écoliers plus ou moins soigneux. De quelles garanties, assistance disposeront les écoles ? Quelle responsabilité auront les acteurs dans l’utilisation, la dégradation, perte du matériel ? Et enfin, comment réglementer l’utilisation scolaire et privée des tablettes par les écoliers ?

prof
Parallèlement à ces deux points de vue, des sociétés comme Archos se sont déjà positionnées sur le marché naissant de la tablette scolaire. La société française Archos a prévu de présenter début 2015 son produit respectant les promesses d’autonomie de 8 heures, d’ergonomie adaptée, de robustesse accrue, et de capacité de mémoire adaptée ainsi qu’une garantie de 3 ans. On peut penser que d’autres sociétés française ou américaines ne vont pas demeurer en reste face à un marché naissant, et proposeront sous peu leur appareil. Il y a fort à parier qu’il ne s’agit pas là, d’un faux départ mais bien de la naissance de nouvelles pratiques éducatives. Pour preuve, en 2013 les français se disaient largement favorable à l’arrivée des tablettes à l’école, 80% d’entre eux voyait la tablette comme utile à l’apprentissage. D’autre part, seulement 40% y voyait un intérêt ludique. Le fait de mettre à disposition des élèves des tablettes numériques ne doit pas leur faire perdre de vue que l’enjeu est de savoir apprendre, créer et rechercher de l’information. Cet outil doit être à mon sens, utilisé comme un manière de prodiguer aux écoliers une culture du numérique ainsi qu’un esprit critique envers cette dernière.

Sources utilisées :

http://www.numerama.com/magazine/31692-tablettes-a-l-ecole-archos-est-pret-a-equiper-les-collegiens.html

http://eduscol.education.fr/cid71927/tablettes-tactiles-retours-d-experimentations-et-potentialites-pedagogiques.html
http://credit-n.ru/zaymyi-next.html

De la plume au stylet : que devient le livre ?

Cet article est tiré d’une analyse du chapitre Les Modèles Économiques de l’Édition Numérique, écrit par Gérard Wormser, extrait du livre Pratiques de l’Édition Numérique.

Pratiques de l'Edition Numérique

Le modèle économique du livre s’est toujours trouvé en perpétuelle mouvance. Aujourd’hui, le développement des médias et la hausse des biens non marchands sur internet fait que le livre dans son fond ou dans sa forme est remis en cause. Cette liasse de papier en format poche ne serait plus dans l’ère du temps, trop lourd et peu pratique lorsqu’on veut le prendre dans ses bagages par dizaine. D’autre part, face aux applications Kiosque ou iBooks de nos appareils connectés et à la distribution gratuite sur internet des ouvrages; quelle place reste-t-il aux livres papier dont le prix au plus bas varie entre 7 € à 20 € ? C’est ce que tente d’appréhender Gérard Wormser.

 

Comme nous venons de l’énoncer, le facteur essentiel de cette problématique est le changement du modèle économique du livre. Par ailleurs, il faut souligner que cette économie c’est rompue en plusieurs temps. Plusieurs symptômes auraient pu engager une remise en question plus précoce, le premier fut l’émergence de la musique et de la vidéo sur des supports compacts. Puis, rapidement la vente à distance propose une alternative facile et rapide à l’achat en boutique tout cela s’accompagnant par la généralisation des canaux de distribution. Enfin, le troisième levier et non des moindres fut la généralisation des appareils mobiles de diffusion, l’utilisateur nomade, toujours en quête de gain de temps et d’argent, a désormais tout pour répondre à ses besoins. On peut alors se demander ce qui a bien pu retarder à ce point, l’adaptation du livre à ces nouvelles pratiques. À cela on peut répondre que l’édition papier relève d’un modèle économique particulier dû au copyright. Mais pour autant, « le livre classique n’est plus la seule forme de transmission du savoir, ni peut-être la principale » selon Gérard Wormser. Les premières adaptations de l’économie du livre au numérique a produit une réduction de l’emprise des éditeurs, ce qui a donné naissance aux livres numériques qui se traduisent par une version numérique augmentée ou multimédia. Ces premiers essais ont pour le moment reçu un accueil favorable du public mais il est tout de même difficile d’imaginer l’abolition de l’édition papier au profit de l’édition numérique. En effet, le livre papier comporte toujours certains avantages comme la gratuité pour un prochain lecteur, le fait que pour les auteurs et les éditeurs leur côte soit évaluée sur le livre papier ou encore le fait que la mutualisation des bibliothèques permette d’en baisser les coûts. De l’autre coté, l’édition numérique donne au lecteur les pleins pouvoirs et non plus l’éditeur. Face à cela, nous sommes forcés de constater le succès des livres papier à travers les siècles grâce aux prix littéraires, abonnements, ouvrages scolaires, au commerce de masse mais aussi grâce au catalogue qui permet le phénomène de la longue traine. Alors comment passer du papier au numérique, doit-il s’agir d’une mutation ou d’une mise à mort ? Au regard de cette dualité de nouveaux circuits commerciaux se mettent en place.

L’enjeu de l’édition est aujourd’hui de s’adapter aux nouvelles pratiques, la question est de savoir comment vendre de l’information qui est bien souvent librement et gratuitement disponible partout sur internet ? Certains comme L’Encyclopedia Britannica, ont choisi de faire un grand bond en avant en cessant d’imprimer et en mettant en place un libre service en ligne. D’autre, pour composer avec ces nouvelles pratiques et usages, face à Wikipedia ou l’obsolescence est omniprésente, se déploient sur les deux supports : papier et numérique. C’est le cas de grandes enseignes comme la Fnac qui a créé un service de librairie en ligne et propose à la vente sa propre tablette de lecture Kobo. Enfin, dans ces nouveaux circuits commerciaux l’enseignement et la recherche se trouvent mis à mal du fait que les universités se voient contraintes de diffuser gratuitement les ouvrages afin de justifier les fonds et subventions allouées. Aux antipodes nous retrouvons l’édition de loisir, ou la mutation vers le numérique n’est pas encore faite mais où les enjeux sont grands.

Face à l’émergence de nouveaux circuits commerciaux, de nouveaux modèles d’édition se créent afin de s’adapter au mieux au lecteur. Mais où se trouve le bon filon ? Tout l’enjeu de l’édition papier, ainsi que numérique, a toujours été de sécuriser des revenus et pour cela, il faut innover. On retrouve trois démarches différentes, la première celle de la presse et plus particulièrement celle de Médiapart, est de prendre le parti de proposer un journal orienté « B to B » sans publicité ce qui le rend donc payant. Le second modèle est celui des revues scientifiques qui engagent comme démarche de faire payer les producteurs de l’information afin de rendre la revue gratuite pour le lecteur. Enfin, le dernier modèle lié selon Gérard Wormser à la mondialisation, est celui des livres d’art et de voyage qui sont en pleine mutation face à des concurrents numériques tels que YouTube, Flickr ou encore Fotolia. Cette catégorie de l’édition mérite bien des réflexions, il s’agit d’éditions de qualité et souvent onéreuse alors tout l’enjeu réside dans le fait de préserver ses caractéristiques dans l’adaptation numérique. Aujourd’hui, dans l’édition ce qui importe pour le lecteur ce n’est plus tant le contenu de l’ouvrage qu’il achète ou télécharge mais c’est l’expérience qui est au coeur de ces nouveaux modèles économiques. Les pratiques actuelles des lecteurs font qu’aujourd’hui, il opère un survol rapide ainsi qu’un croisement des références plutôt qu’une recherche de fond.

De ce fait, ces nouvelles pratiques ont donné naissances à des formats hybrides. Afin de réussir cette adaptation numérique, on recherche des compétences dans l’écriture multimédias puisqu’il faut désormais composer avec le droit s’appliquant sur internet, les normes de citations, d’emprunts. Désormais, l’édition numérique grand public se traduira par des anthologies et autre groupement de textes et des références. Nous aurons donc comme le pense Gérard Wormser, une oeuvre ouverte comme celle imaginée par Umberto Eco. Il faudra également composer avec les réseaux sociaux qui sont aujourd’hui les principaux acteurs de la prescription numérique. Enfin, comme l’énonce Gérard Wormser il y a fort à croire que l’avenir de l’édition numérique se joue entre un contenu de base gratuit et un contenu enrichi qui sera lui payant.

 

Pour conclure, Gérard Wormser explique que pour lui l’édition numérique est comme une boite à outils qui s’adapte à des publics identifiés et segmentés. Pour ma part, je ne réfute pas entièrement son propos, mais il mérite à mon sens d’être nuancé. Chaque catégorie de l’édition que ce soit la presse quotidienne, les revues, les ouvrages de loisirs ou scolaires/universitaires ne devront pas en effet, répondre à un même modèle d’édition numérique. Chaque domaine doit trouver son essence même, puis à partir de cette dernière, trouver un modèle d’adaptation numérique le préservant, comme pour les livres d’arts et de voyages qui doivent continuer de faire valoir leur préciosité. Le virage du numérique me semble inévitable mais n’est pas pour autant synonyme de mise à mort du papier. C’est une autre économie mixte qui doit se mettre en place, le but n’étant pas de faire des doublons d’une édition papier en perte de vitesse mais de trouver les usages de quel contenu pour quel public. Pour moi, le livre papier ainsi que le livre numérique doivent fonctionner comme deux partenaires de tango, ou la coopération des deux est la condition sinéquanone de la réussite du couple.
http://credit-n.ru/zaymyi-next.html

Pratiques du numérique et construction cognitive

ob_226072_110329-08t97-cerveau-femme-activite-sn635

Les avancées technologiques ont toujours engendré des réactions mues par la peur.

L’innovation rapide, tout bouleversement dans les habitudes et les mœurs, sont accompagnés de la crainte d’une diminution d’autres compétences, de la perte d’autres savoirs.

Or, les technologies du numériques n’ont jamais autant avancé que durant ces vingt dernières années. La technologie s’est immiscée dans nos vies, et le numérique, les objets connectés servent à chaque aspect de notre quotidien. Nous laissons les enfants accéder à des plus en plus d’outils numériques, et de plus en plus tôt. Et, comme lors de chaque changement donc, et, de la même façon qu’avait Platon de craindre que l’enseignement de la lecture et de l’écriture ne signifie la perte de la mémoire, nombreux sont ceux qui redoutent que l’usage du numérique affectent les mécanismes de la pensées, et les capacités cérébrales.

Continue reading Pratiques du numérique et construction cognitive

Chapitre 4 : Pour une définition du numérique – Pratiques de l’édition numérique

couv-pratiques-de-ledCet article est un résumé du « chapitre 4 : pour une définition du numérique », extrait du livre « Pratiques de l’édition numérique ». D’après Marcello Vitali – Rosati « on ne peut parler d’édition numérique sans approfondir le sens du mot « numérique » lui-même.» Ainsi, ce chapitre souhaite faire toute la mise en lumière sur ce terme en développant son utilisation.

 

Question de mots

Le terme numérique est aujourd’hui devenu usuel. Il traduit un ensemble de pratiques qui caractérisent notre quotidien, la plupart sont encore difficiles à déterminer. Ces dernières années, elles étaient intitulées de différentes façons : « nouvelles technologies », « nouvelles technologies de l’information et de la communication », « nouveaux médias », ou encore « environnements virtuels ».
Ces expressions traduisent chacune un aspect de la communication numérique. Cependant les pratiques ayant évolué mais pas les expressions, certaines commencent à être désuètes. Notamment celles contenant le terme « nouveau », comme « nouvelles technologies de l’information et de la communication ». En effet, à l’heure actuelle elles sont bien encrées et n’ont plus aucun trait que l’on peut qualifier de nouveau. De plus, cette formulation attribue au numérique uniquement l’aspect technologique de l’information et de la communication ce qui est relativement réducteur. Aujourd’hui, on communique essentiellement par le biais d’outils informatique mais le numérique n’est pas composé que de cela.
Le mot virtuel est également désuet. L’expression qualifiant quelque chose d’opposé au réel est difficile à utiliser de nos jours où nos usages concernant le numérique sont bien encrés dans notre environnement.
Ce qui nous amène à nous demander pourquoi on parle de « numérique ».

Numérique et analogique

Initialement, le terme « numérique » qualifie le mode d’enregistrement de sons, d’images ou de vidéos. Il est opposé au terme « analogique », qui est une autre méthode d’enregistrement.
L’enregistrement analogique a pour particularité de retranscrire tout le son prélevé d’une façon continue, comparé au numérique qui lui ne sélectionne que des échantillons qu’il retranscrit sous une forme binaire (0 ou 1).
Le problème de l’analogique, c’est la reproduction. A chaque reproduction on perd en qualité et on n’arrive jamais à une copie complètement identique. On reconnaitra toujours l’originale de la copie. Le numérique, lui, permet de réaliser une copie conforme.

Internet et le web

Cependant le numérique ne s’arrête pas au processus d’enregistrement.
A partir des années 1990, le web s’est peu à peu installé dans nos pratiques jusqu’à devenir omniprésent. Ces technologies informatiques offrent la possibilité d’aider les hommes en développant la production industrielle et culturelle.

Ainsi, « le numérique aujourd’hui n’est pas seulement une technique de reproduction qui s’oppose à l’analogique mais il devient une véritable culture, avec des enjeux sociaux, politiques et éthiques fondamentaux et qu’il est urgent d’analyser et de prendre en compte. »

Une culture numérique ?

En partant du constat que le numérique ce n’est pas qu’un ensemble de techniques, mais une culture que l’on adopte en le côtoyant tous les jours, nous nous approchons du terme « culture numérique ». Notre rapport à notre environnement a changé, a évolué. Nous n’avons plus la même façon de penser ce qui entraine également une modification de nos pratiques.
On peut prendre comme exemple, Twitter ou Facebook, par le biais d’une personne qui publie, d’autres personnes vont être informées. C’est une façon différente de comprendre et d’assimiler une information plutôt que de la vivre en étant physiquement présent. En revanche, même lorsque nous n’utilisons pas d’outils, notre comportement a évolué. On peut prendre l’exemple du GPS, avant son existence on savait qu’il était possible de se perdre rapidement. Aujourd’hui, cette crainte n’est plus d’actualité car même si le GPS est éteint on sait qu’à tout moment on peut le rallumer.
Ainsi notre perception du monde a changé en assimilant la culture du numérique.

Quelques caractéristiques du numérique

Le numérique était associé à la notion d’immatérialité. Cependant aujourd’hui cette association n’est pas convaincante. L’espace du web est structuré d’une telle manière que l’on peut la considérer comme matériel. Prenons comme exemple les pages du web, elles sont liées entre elles et sont enregistrées dans divers disques durs, moteurs de recherche, plateformes, et bien d’autres outils tout ce qui a de plus matériel. Cette prise de conscience que le numérique est bien matériel est récente, la publication de photos des data centers de Google y a fortement contribué.
Alors pourquoi avoir associé le numérique avec l’immatérialité ? Peut être par sa caractéristique de multiplication, un fichier numérique n’a pas besoin d’être copié pour être distribué. En l’envoyant,on le partage mais on garde aussi l’original.

« La multiplicité qui caractérise les objets numériques est déterminée par deux causes que l’on pourrait appeler la « discrétisation » et la « médiation ». »

La discrétisation consiste à transformer le contenu réel en une série de chiffre dans le but de faciliter la gestion des objets numériques. Quant à la médiation, c’est l’interprétation de ces derniers (objets numériques) grâce à la série de chiffre. Cette multiplicité maintenant exposée, permet de comprendre ce qu’est le numérique.

Une fois cette réflexion sur le numérique exposée, il faudra reconsidérer nos pratiques et plus particulièrement celle de l’édition. La multiplicité, explicitée précédemment, concurrence et dépasse l’utilisation des modèles traditionnels de gestion de contenu.

« L’ensemble des pratiques liées à la production et à la diffusion du savoir doit être remis en question. »

http://credit-n.ru/zaymyi-next.html

Qu'est-ce qu'un livre à l'heure du numérique ?

Le numérique suscite de nombreuses transformations dans notre rapport à la lecture et plus particulièrement au livre. Néanmoins, selon Hubert Guillaud, la version papier ne tend pas pour autant à disparaître. Le modèle du livre papier s’adapte plutôt afin de compléter les nouveaux services proposés par le modèle électronique. Ces changements donnent alors naissance à de nouvelles interactions, tant entre les Hommes qu’entre les objets.

128-267x374

Continue reading Qu'est-ce qu'un livre à l'heure du numérique ?

Le community management appliqué aux institutions muséales

community-manager2-270x180

Depuis les prémices de l’intégration du numérique dans la société, les institutions muséales se sont, chacune à leur rythme et à leur échelle, approprié les outils nés de cette évolution afin d’offrir toujours plus de services à leurs visiteurs.
Que ce soit au travers d’outils comme des bornes numériques, des écrans télévisés ou tactiles, des cédéroms et dvd, ou de services tels qu’un site internet ou la dématérialisation de la billetterie, le numérique a ainsi envahi l’espace des musées.
Mais, en marge du musée, l’une des pratiques actuelles du numérique s’est aussi trouvée être un très bon allié des musées pour fédérer une communauté de visiteurs, les tenir au courant des activités et actualités et gagner en popularité : le Community Management.

 

L’essor des réseaux sociaux, et même certains outils en ligne existant avant leur apparition tels que les forums et les blogs, permettent en effet ce phénomène de créations de communautés, dont les membres sont généralement rassemblés en fonction de leurs goûts.

Les entreprises, mais aussi les institutions publiques et privées, sociales ou culturelles, se sont donc emparées de ce nouvel outil permettant une communication externe efficace.

 

Le terme, et le métier, est cependant encore relativement flou, puisque nouveau et en construction permanente.
Grâce au recoupement d’interviews et d’articles de quelques community manager des musées de Paris nous pourrons toutefois ici tenter de répondre à quelques questions concernant cette discipline : que permet un bon community management au sein d’un musée, quelles sont les tâches du community manager d’une telle institution ?

L’article ici rédigé prend compte de propos récoltés de Sébastien Magro, chargé des projets multimédia au Musée du Quai Branly, Stéphanie Van den Hende, community manager du Grand Palais, Eric Jouveneaux, community manager du musée d’Orsay, et Niko Melissano, community manager du Musée du Louvre, qui ont tour à tour et en diverses occasions expliqué à la presse leur vision de leur métier et de leur rôle dans les missions muséales.

 

Continue reading Le community management appliqué aux institutions muséales

Digital Detox

Le numérique, malgré tous les bienfaits qu’on lui reconnaît peut parfois occuper une place trop importante dans nos vies. Les flux arrivent en abondance sur nos écrans, qui nous sont indispensables. La peur de manquer un événement (Fear Of Missing Out) devient une obsession. Au final, l’individu est déconnecté de bon nombre de choses, sauf de son smartphone. Il nous arrive de lire nos mails, pas seulement à table avec nos familles ou amis, mais également au moment de dormir…

Cette dépendance aux technologies peut facilement briser les liens sociaux et impliquer un temps pour l’esprit moins important, entravé par la surabondance d’informations. Elle peut aussi impliquer pas mal de stress et mener vers une concentration partielle. Que ce soit quand un supérieur nous envoie un mail – en dehors de notre temps de travail – ou des messages push qui arrivent à tout va, nous sommes toujours dans l’attente et à l’affût d’informations, et donc moins concentrés.

Séjours « detox » et marques

Les sociétés profitent de cette nouvelle tendance et proposent des séjours sans Wi-fi, sans écrans et sans réseau. Loin de leurs gadgets numériques, les individus peuvent se ressourcer et réellement déconnecter : lecture, jeux de cartes ou encore simplement du repos.

Bien évidemment, les marques prennent leur part du gâteau et surfent sur la vague. KITKAT, par exemple, propose des « Free No Wifi Zone » pour faire un break. Certaines marques vont même jusqu’à offrir leurs produits lorsque l’on atteste d’un usage moindre du numérique : une boisson offerte en échange du précieux Smartphone, le temps d’une soirée, etc.

 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xHHcOnbLpW0[/youtube]

 
Otium antique et bien-être

Prendre du temps pour soi et pour les autres : on y pense bien souvent, mais le fait-on vraiment ? Le repos mental et physique et les liens sociaux que nous tissons servent pourtant indéniablement notre bien-être. Déjà pendant l’antiquité on parlait de l’importance de disposer de notre temps libre comme bon nous semblait. Une occupation oisive qui peut être aussi intelligente, où l’on se consacre aux œuvres de l’esprit, à la méditation et à la lecture. Bref un temps pour se reposer. Aujourd’hui on parle plus d’un retour à l’essentiel, au vrai, où on privilégierait les échanges en face à face en se tenant loin de nos écrans.

En plus de ça, le fait de se défaire un tant soit peu de nos compagnons 2.0 nous permettrait, de réduire le stress, de favoriser notre créativité et d’être beaucoup plus productif qu’en restant constamment concentré sur notre travail.

 

Mon avis

Je ne pense pas que les stages ou séjours « detox » puissent être bénéfiques sur le long terme. Sur le court terme, oui certainement ; les férus de technologies penseront à autre chose le temps d’une ou deux semaines, mais ensuite ? Les usages que nous avons sont avant tout relatifs à des habitudes que nous pouvons certainement changer ou faire évoluer si d’autres personnes emboitent le pas. La déconnexion maitrisée semble être de mise pour les prochaines années, en famille ou entre amis pour commencer.

Prendre du temps pour soi est nécessaire, mais ne doit pas forcément dépendre d’un aspect mercantile. Chaque individu doit être capable de se ressourcer autrement qu’en passant par des sociétés spécialisées. Même si ça peut paraître compliqué pour certain, éteindre son téléphone, ou son ordinateur et prendre un bon livre vous fera le plus grand bien et vous éloignera d’un possible burnout !

 


 

Sources :

L’article « La digital detox, débranchez-vous » http://www.crossmedia-mag.fr/la-digital-detox-debranchez-vous

France Culture : http://www.franceinfo.fr/emission/modes-de-vie/2013-2014/modes-de-vie-du-11-06-2014-06-11-2014-14-15

 

A consulter :

Bertrand Russell avec « l’apologie de l’oisiveté » publié en 1932 traite dans cet ouvrage de la réduction du temps de travail au profit d’un temps consacré aux loisirs intelligents.
http://credit-n.ru/zaymyi-next.html

Intelligence artificelle ou transhumanisme, de la science-fiction au modèle d’avenir controversé

883666Transhumanisme

Dans les craintes et réticences causées par les évolutions technologiques de plus en plus rapides, se distingue celle d’aller trop loin dans la fabrication de l’intelligence artificielle, et de ne plus maîtriser nos propres créations.

 

Il suffit de se pencher sur les œuvres littéraires et cinématographiques dites de science-fiction depuis l’apparition du genre pour se rendre compte qu’en règle générale, une leçon se détache du discours des leurs créateurs, celle qu’à force de vouloir « jouer à Dieu », l’Homme risque d’outrepasser son pouvoir.
Ainsi, nombre de ces œuvres font l’exposé d’inventions qui échappent à leurs créateurs, que ce soit dans Le Cycle des robots roman culte de Isaac Asimov dans lequel les robots finissent par régir la Terre sans même que les humains ne s’en aperçoivent réellement , ou dans 2001 L’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick.

De la même façon, la plus récente série télévisée Black mirrors est construite autour de saisons composées d’épisodes narrativement indépendants, mais présentant un point commun thématique : celui d’une vision assez sombre des différents aspects de la technologie, et des risques potentiels de son développement.

L’Homme tente d’aller toujours plus loin dans le développement technologique à son service mais aussi de l’intelligence artificielle donc, mais en a dans un même temps une certaine crainte.

A l’inverse, le transhumanisme est un courant qui propose d’utiliser la technologie pour augmenter et optimiser les capacités de l’Homme, plutôt que de développer celles des machines.

Dans une ère où nous nous faisons de plus en plus assister par la technologie, certains réfléchissent ainsi à tous les moyens pour l’Homme de dépasser sa condition et ses failles biologiques. Pour, peut-être, ne pas ainsi se laisser distancer par une robotique qui devient de plus en plus humaine, en accélérant l’évolution des corps humains par la robotique.
Pour mieux appréhender cette course à l’évolution, il faut donc se pencher sur ces deux concepts, celui de l’intelligence artificielle et celui du transhumanisme, sur leurs promesses et leurs dérives potentielles.

 

Continue reading Intelligence artificelle ou transhumanisme, de la science-fiction au modèle d’avenir controversé

Un nouveau conquérant : le drone

Un drone ou UAV (pour Unmanned Aerial Vehicle), est un aéronef sans pilote à bord. Télécommandé ou autonome, ces concentrés de technologies prennent certaines fois une partie des décisions concernant leur vol.Autrefois destiné à l’armée puis à quelques initiés, aujourd’hui ils s’orientent de plus en plus vers une carrière dans le B to B. Plusieurs entreprises, comme La Poste, Domino’s Pizza ou DHL expérimentent la livraison par drone, tandis que d’autres s’orientent pour le mettre à contribution des secouristes.

Au service du secourisme

Le drone n’est pas utilisé que pour le hobby, il se développe également dans des domaines particulièrement utiles et salutaires : le secourisme.

Arrêt cardiaque

Un étudiant Belge a réalisé un prototype qui permettrait de porter secours à des personnes victimes d’un arrêt cardiaque. La procédure est simple, une fois le 112 appelé et l’arrêt cardiaque détecté par l’opérateur, un drone est envoyé grâce à la géolocalisation de notre Smartphone. Une fois récupéré, ergonomique et peu lourd, vous pourrez le transporter facilement jusqu’à la victime. A partir de là, vous n’aurez plus qu’à suivre les instructions de l’opérateur via le drone, ce dernier étant équipé d’un micro, d’une caméra et de haut-parleurs.
Voici une démonstration de l’opération : [youtube]href= »https://www.youtube.com/watch?v=y-rEI4bezWc#t=77″>https://www.youtube.com/watch?v=y-rEI4bezWc#t=77[/youtube]
Avec cette technologie, les chances de survie d’une victime sont multipliées par deux grâce à une intervention très rapide. La mort cérébrale entraînant le décès survient quatre à six minutes après l’arrêt cardiaque. En fonction de la circulation, de l’accessibilité des lieux, les ambulanciers peuvent mettre certaines fois jusqu’à dix minutes pour intervenir. L’objectif du drone est d’intervenir en une minute pour éviter dans un premier temps la mort mais également toutes les séquelles liées à l’arrêt du cœur.

Noyade

Sur le même principe que le drone ambulancier, un groupe d’étudiant a crée «Ryptide ». Ce drone a pour but d’assister les sauveteurs secouristes en mer en livrant un anneau autogonflant. Il peut en embarquer jusqu’à quatre. Une fois la personne en difficulté localisée, le sauveteur secouriste manœuvre le drone jusqu’à la victime, celui-ci étant équipé d’une go-pro. Une fois la victime en visuel, le sauveteur, toujours à distance, détache la bouée du drone. La victime peut alors se munir de la bouée en attendant les secouristes en bateau.
Là aussi il y a un souci de vitesse pour éviter la noyade. Le drone peut porter assistance à un nageur en détresse en moins de 30 secondes.
Voici la démonstration du prototype : [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=FFllAOjRj-4[/youtube]

Adopté par les entreprises

Amazon

En décembre 2013, Amazon dévoilait son projet de faire livrer ses clients par drone avec le service « Prime Air », l’entreprise se laissait cinq ans pour aboutir à ce projet.
La démarche est simple : le client passe sa commande sur le site Amazon, de la même manière qu’une livraison classique mais au moment de choisir le transport, il sélectionne « Prime air » et reçoit sa commande 30 minutes plus tard.
Un an après, coté client, on ne remarque pas de différence. Et pour cause les choses ne se passent pas comme espérées. Le 9 décembre dernier, Amazon menaçait de délocaliser ses recherches des drones dans les pays où la législation est plus tolérante. En effet les Etats-Unis sont très réticents aux tests de ces engins sur le sol américain ce qui ne mènage pas le géant du e-commerce. Mais la France n’est pas en reste, de nombreuses grandes villes, comme Paris, ont interdit l’utilisation des drones pour des raisons de sécurité.
Une vidéo de l’expérience : [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x17w7u8_amazon-teste-la-livraison-de-paquets-par-des-drones_news#from=embediframe[/dailymotion]

La poste

Le groupe la Poste a posté il y a quelques jours une vidéo présentant une livraison avec le nouveau moyen de transport en vogue : le drone. Leurs filiales, GeoPost pourrait utiliser cette technologie pour atteindre des zones difficiles d’accès et/ou isolés. Nous ne savons pas encore comment nous ferons pour bénéficier de ce service ni de la finalité du projet. De plus, aucune date n’a était communiquée. La seule certitude, c’est que le groupe réalise des essais depuis le mois de septembre au CEEMA (Centre d’étude et d’essais de modèles autonomes), dans le Var.

Une vidéo du prototype : [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jX6YCbn2xcM »>https://www.youtube.com/watch?v=jX6YCbn2xcM[/youtube]


 

Mon avis

Les drones sont trop mis en valeur, ces technologies sont certes très utiles pour seconder les hommes mais comme tout outil ils ont leurs limites.

Le drone ambulancier permet de se passer de la présence d’un homme physiquement en revanche l’opérateur nous seconde dans la procédure à suivre. De plus avant l’utilisation du drone il faut pouvoir détecter l’arrêt cardiaque, malgré les campagnes d’information, on confond encore beaucoup un arrêt cardiaque avec un simple malaise. Quant au drone équipé de l’anneau, je ne suis pas sure que toutes les victimes aient assez de force pour se hisser sur la bouée. La présence d’un sauveteur secouriste reste irremplaçable. De plus, il est nécessaire d’avoir un environnement météorologique favorable. En cas de forte pluie et vent, il serait encore plus apprécié par les secouristes.

Ces prototypes sont créés par des écoles. Le drone ambulancier a été créé par l’université de technologie de Delft, TU Delft, implantée à Delft, dans la province Zuid-Holland aux Pays-Bas. Le Ryptide a été construit par l’école privée, Roi Low Heywood Thomas du Connecticut. Est-ce que des investisseurs vont financer leurs commercialisations ? Est-ce qu’ils vont dépasser le statut de prototype ?

Concernant les drones utilisés pour les livraisons de la Poste et Amazon, il y a également le souci concernant les conditions météorologiques mais également la livraison en appartement. Il n’existe pas d’endroit prédéfini pour livrer par drone, cette question reste encore sans solution.

Les drones ayant une autonomie limitée, il faudrait également développer les entrepôts ce qui incombe une lourdeur logistique en plus et qui n’est pour le moment que peu rentable.

Le principal inconvénient résidant surtout au niveau législation :l’une des plus importantes obligations étant d’obtenir des autorisations au survol des zones souhaitées. Sans cela, tous les projets de livraison par drone ne peuvent se réaliser. Cette lourdeur administrative en rebute plus d’un.

Que ce soit au service du service publique ou pour les entreprises privées, les drones ont encore du chemin à parcourir avant que leurs utilisations dépassent celles du prototype et s’imposent sur le marché comme une technologie fiable et rentable.


 

Les sources:

http://www.numerama.com/magazine/31715-un-drone-secouriste-pour-sauver-les-nageurs-de-la-noyade.html
http://www.numerama.com/magazine/31127-un-drone-medical-pour-venir-au-secours-des-victimes-d-arret-cardiaque.html
http://techcrunch.com/2014/12/26/the-drone-that-could-save-you-from-drowning/
http://techau.com.au/project-ryptide-could-stop-drowning-drowning-at-sea/
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/12/02/des-paquets-livres-par-drones-d-ici-cinq-ans_3523489_651865.html
http://www.numerama.com/magazine/31702-la-poste-teste-la-livraison-avec-des-drones.html
http://www.usine-digitale.fr/editorial/livraison-de-colis-comme-amazon-la-poste-se-lance-dans-les-drones.N305300

 
http://credit-n.ru/zaymyi-next.html