Compte rendu de la rencontre littéraire du 12 Janvier à Barthou

C’est dans un CDI tout neuf que s’est réuni la première rencontre littéraire de l’année. Dans une ambiance agréable, le comité a pu débattre au sujet de deux livres: Les jours, les mois, les années (JMA) de Yan Lianke et Trois femmes puissantes de Marie Ndiaye.

Notre documentaliste ouvre la séance avec un «tour de table» où chaque membres expose ses lectures respectives. Le débat s’oriente alors vers  Les jours, les mois, les années. En voici quelques extraits …

Eugénie: «L’histoire est assez simple, on se laisse facilement porter»

Selma: «J’ai plutôt trouvé ça ennuyeux, que ça manquait d’action, l’histoire ne m’a pas du tout touché!»

Yolaine: «Je trouve que ça manque effectivement d’action et l’histoire ne m’a pas du tout touché»

Pauline: «Ah non! Vous pouvez pas dire qu’il y a pas d’action! Attends, il y a le moment avec les loups et tout…»

Yolaine: «Non… Il y a pas d’action»

Mme Slimani: «S’il n’y avait pas d’action, c’était volontaire. N’oubliez pas le titre: Les jours, les mois, les années…

S.Riou: «Je l’ai lu deux fois et j’ai remarqué la présence de la symbolique des chiffres. Le chiffre 9 qui symbolise le couronnement des efforts (la 9ème feuille, la rencontre avec 9 loups). Le chiffre 7,qui,chez les égyptiens, symbolise la vie éternelle.

Selma: «Oui en plus, l’éternité est bien présente puisque même dans sa tombe (désolée je raconte un peu), il est quelque part encore vivant»

S.Riou: «Oui en effet, il est impossible de l’exhumer à cause des racines qui enroulent le corps, l’herbe pousse là où il est enterré et nulle part ailleurs»

Mme Pariente: «Ce langage est vraiment très poétique, cela ajoute des qualités au roman, à la fable même»

S.Riou: «Nous pouvons même apparenter ce texte aux haikous, courts poèmes asiatiques, touchant la nature. J’ai remarqué également le côté synéstésique du roman: «L’aïeule entendait le crissement des rayons qui se retiraient comme un pain de soie». Nous avons bien la présence de l’ouïe mais également de la vue. Ce livre est une petite œuvre d’art.»

Pauline: «Moi, il m’a trop touché ce livre! J’ai pleuré le soir, et le lendemain soir aussi!»

Selma: «Ah non moi pas du tout»

Le débat s’oriente alors sur Trois femmes puissantes

Axel: «Alors moi j’ai pas du tout aimé, je l’ai trouvé indigeste, les phrases sont infiniment longues, je trouve ça ignoble! En plus c’est plein de passages inintéressants, alors bon…»

S.Riou: «Moi j’ai bien aimé le sujet de ce livre qui est en fait ‘la force des faibles’ puisque ce sont trois femmes pauvres qui se battent pour obtenir ce qu’elles veulent»

Mme Pariente: «Malgré l’impression que l’on a que le monde est accablant et ce côté lourd dans l’histoire, j’ai adoré, j’ai beaucoup ressenti cette ‘force des faibles’ ainsi qu’une grâce féminine dans l’écriture.»

S.Riou: «Oui, ce roman est lourd notamment par la présence de certains sentiments comme la culpabilité; la chaleur étouffante qui nous oppresse aussi mais c’est aussi une preuve du talent de Marie Ndiaye. L’auteure nous fais descendre dans le désenchantement, ces trois manières de raconter dans trois chapitres différents à tendance à nous déboussoler. Marie Ndiaye maîtrise parfaitement la langue: le roman commence par «Et celui que(…)» Comme si nous prenions l’histoire en cours de déroulement. La qualité de l’écriture est tout de même très élevée et je pense que c’est ce qui lui vaut ce prix Goncourt.»

Sur ces mots, la sonnerie de Barthou retentit.

La prochaine rencontre littéraire aura lieu le 9 mars.

Ambre Andrieu (601)

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