Lien avec Ernest Pignon-Ernest

Extraits de «Face aux murs»

de Ernest Pignon-Ernest

Je ne m’étais jamais vraiment interrogé sur mon rapport à la photo.

Y avoir recours s’est imposé peu à peu comme une évidence, une nécessité, afin qu’une trace perdure. […]

Je découvre soudain qu’une photo mythique, angoissante, en fait la photo d’une «photo», trace humaine sur un mur vitrifié du Japon, est à l’origine de tous mes travaux. […]02 l homme à l échelle

Pour mieux comprendre ce que représentait la menace nucléaire […] j’avais découvert notamment cette photo où l’on voit que l’éclair atomique a brûlé le mur, décomposant un passant dont il ne reste que l’ombre portée, littéralement photogravée, pyrogravée sur la paroi ( avec à ses côtés l’ombre d’une échelle ). Les ombres portées sont les ancêtres de la photo et du dessin. […]

A partir du corps calciné de la photo, j’ai découpé un pochoir et je m’en suis servi pour imprimer tout autour du plateau d’Albion, sur les routes, les rochers, quelques murs, ces empreintes sombres, ces fantômes d’ Hiroshima, qui avaient fonction d’alerte.

Je n’ai aucune photo de cette intervention ! […]

J’ai toujours conservé un élément déjà présent dans mon premier pochoir : le corps grandeur nature […] qui vise à conférer à ces images les caractéristiques d’une empreinte […] , suggérant à la fois une présence et une absence.mur ernest pignon ernest

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