FICHE CONCEPT  DÉVELOPPEMENT DURABLE

DÉVELOPPEMENT DURABLE ou SOUTENABLE

 

Définition :

Selon le rapport Brundtland le développement durable ou soutenable (les deux adjectifs sont des traductions de « sustainable » et sont équivalents) est un « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Autrement dit, le développement est soutenable si la capacité de la société à produire du bien-être reste constante. On dit aussi qu’un état est soutenable « s’il peut être perpétué indéfiniment à l’identique ». (D Blanchet)

La notion de développement durable associe trois dimensions : économiques (créer des richesses, améliorer les conditions de vie matérielles), sociales (satisfaire les besoins en santé, éducation, habitat, emploi, prévention de l’exclusion, équité intergénérationnelle) et environnementales (préserver la diversité des espèces et les ressources naturelles et énergétiques).

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Exemples

Contre-exemples

Pêcher des coquilles Saint Jacques uniquement en dehors des périodes de reproduction de l’espèce et en respectant une taille minimale.Produire de l’électricité grâce à l’énergie solaire. Assèchement de la mer d’Aral consécutive aux travaux d’irrigation afin de produire du coton.Déforestation en Amazonie.

 

Sous notions :

 Soutenabilité (ou durabilité) forte : version pessimiste de la conception de la soutenabilité. Les atteintes au capital naturel, sont, du moins dans une certaine mesure, irréversibles. Certains dommages sont irréparables, certaines ressources ne sont pas renouvelables, d’autres sont sur exploitées. Le capital naturel doit donc faire l’objet d’une conservation spécifique et les autres capitaux ne lui sont pas substituables, les capitaux sont complémentaires = l’utilisation d’un type de capital implique nécessairement celle des autres capitaux.

 Soutenabilité (ou durabilité) faible : version optimiste de la conception de la soutenabilité. La nature est un capital productif comme les autres, le capital naturel est donc substituable, notamment par le capital humain et le capital physique. S’il se raréfie son prix augmentera, les agents économiques seront incités à trouver des technologies économisant ce facteur ou utilisant d’autres facteurs (ex : pétrole).

 

Soutenabilité faible Soutenabilité forte
Conception du capital naturel Pas de particularité Particulier : ce capital doit être maintenu en l’état
Substituabilité entre le capital naturel et le capital construit (capital physique, humain, institutionnel) Les capitaux sont substituables. C’est la somme du capital naturel et du capital construit  qui doit être maintenue constante d’une génération à une autre (= au cours du temps). Les capitaux ne sont pas substituables, ils sont complémentaires.
Rôle du progrès technique dans la préservation de l’environnement Le progrès technique permet de préserver l’environnement : technique de dépollution, économies d’énergies, techniques moins polluantes. Le progrès technique ne permet pas de préserver l’environnement puisque les capitaux ne sont pas substituables.
Exemples confirmant chaque thèse Courbe de Kuznets environnementale, découverte de nouveaux gisements de pétrole, dépollution, réintroduction d’espèces animales… Courbe de Kuznets remise en cause, déforestation (Amazonie), surexploitation des ressources halieutiques, hausse des déchets.
Politique à mettre en œuvre Investissements dans éducation, dans la R-D qui permettent des progrès techniques préservant le capital naturel. Détermination de seuils quantitatifs de prélèvement sur la nature (quotas de pêche) et de rejet dans l’environnement (réchauffement). Interdiction de certains rejets (CFC) ou de certains prélèvements (interdiction du commerce des animaux sauvages, du commerce de l’ivoire, etc.).

 

Notions liées :

Capital naturel : ensemble des ressources naturelles telles que l’eau, les sols, le charbon, le pétrole, la faune, la flore… Certaines ressources naturelles sont non renouvelables, d’autres sont renouvelables (se régénèrent d’elles-mêmes) à condition de ne pas les sur exploiter (ex ressources halieutiques).

Capital physique : ensemble des moyens de production comprenant le capital fixe (biens d’équipement) et le capital circulant (biens intermédiaires).

Capital humain : ensemble de savoirs, savoir-faire, savoir-être accumulés par un individu lors de sa formation et de son apprentissage. Selon G Becker, la force de travail est un capital : il est possible d’investir dans le capital humain afin d’améliorer sa productivité.

Capital institutionnel : ensemble de contraintes humaines (institutionnelles) structurant les interactions politiques, économiques et sociales (ex droit d’association).

Bien commun : bien à la fois rival (la consommation par un agent économique prive d’autres agents) et non excluable (il est impossible, en laissant faire le marché, d’empêcher un agent de consommer ce bien). Les ressources halieutiques dans les eaux internationales sont un exemple de bien commun. L’air (le climat) peut aussi être considéré comme un bien commun en raisonnant sur plusieurs générations : si les générations actuelles dégradent la qualité de la couche d’ozone, elles privent les générations futures.

Politiques climatiques : ensemble des instruments mis en œuvre par les pouvoirs publics pour réduire les émissions de gaz à effet de serre puisque celles-ci sont à l’origine d’un changement climatique. Trois instruments sont utilisés : un instrument réglementaire (la réglementation ou les normes environnementales) et deux instruments économiques : les taxes et les marchés de quotas d’émission.

Externalités : conséquences positives ou négatives de l’activité d’un agent économique sur d’autres agents économiques qui ne sont pas prises en compte par le système de prix, dans les échanges marchands (on dit aussi sans contrepartie monétaire ou sans qu’il y ait eu passation de contrat). C’est un exemple de défaillance du marché.

Défaillance du marché : ce sont toutes les situations où le marché est incapable d’assurer son rôle autrement dit de fixer un prix et de permettre les échanges. On parle aussi d’allocation inefficace des ressources. C’est le cas notamment quand l’information n’est pas parfaite (il existe des asymétries d’information d’où découlent des problèmes d’aléa moral et de sélection adverse), quand les biens sont collectifs ou quand les biens sont communs et quand il existe des externalités.

Croissance économique : augmentation de la production (mesurée par le PIB en volume) pendant au moins une année. La croissance est un phénomène quantitatif purement économique mais qui a des conséquences sociales (voir définition du développement) et a aussi des effets sur l’environnement.

Développement : ensemble de transformations des structures économiques, sociales, culturelles qui accompagne et favorise la croissance économique. Le développement est un phénomène qualitatif prenant en compte les dimensions économiques et sociales, il est mesuré grâce à l’IDH.

 


Source : Les voies du développement durable : économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable, INSEE, 2008.

 

À savoir :

–          Définir et illustrer le concept : développement durable (ou soutenable)
–          Distinguer soutenabilité forte et soutenabilité faible.

 

Critiques, débats :

–          Comment mesurer si le développement est durable ?
–          La croissance économique est-elle compatible avec le développement durable ?

 

Bibliographie, sites Internet :

–          BRUNEL Sylvie, Le développement durable, Que sais-je ?, PUF, 2011 (4ème édition)
–          BLANCHET Didier, « La mesure de la soutenabilité », dans Économie du développement soutenable, Revue de l’OFCE, Débats et politiques, n° 120.
–          http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/

 

About GhjattaNera

prufessore di scienze economiche e suciale a u liceu san Paulu in Aiacciu

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