Une petit diaporama de présentation de la spécialité SES en première et terminale

Les SES, un sport de combat ?

Cette semaine, on a repéré un blog tout récent au nom surprenant : SES (et EDD) sports de combat ! On y trouve des comptes-rendus de lectures et de films relatifs à la pédagogie, et des réflexions sur les compétences pour enseigner, et bientôt des cours de SES et d’EDD. Intrigués par le nom de ce blog, nous avons posé quelques questions à son auteur, Erwan.
– Pourquoi bloguez-vous ?

Je suis malheureusement un peu geek. Je tweete (et retweete) beaucoup, mais l’outil ne me permet pas de garder une trace d’ensemble de ce qui a pu m’intéresser. Le blog devrait me permettre de construire la trace des ressources  que j’ai repérées, et surtout de m’obliger à écrire un peu plus pour clarifier les liens que je vois entre l’enseignement de ma matière, la formation, l’éducation au développement durable et l’orientation. Ce n’est pas de l’éclectisme, ce sont différentes entrées pour un même objectif à savoir m’outiller, progresser dans ma compréhension de ce qui se joue dans mes classes. Nous sommes nombreux à fonctionner de la sorte, ce blog permettra peut-être d’échanger « nos cartes du monde ». Pour autant, je ne pense pas du tout avoir une méthode de travail exemplaire ou révolutionnaire, je me questionne, c’est tout.

– Comment avez-vous choisi le nom de votre blog ?

J’avais été marqué par le documentaire de P. Carles, intitulé La sociologie est un sport de combat et consacré au travail de Pierre Bourdieu. Je me suis dès lors souvent servi de l’expression, légèrement détournée d’accord, d’extraits également, pour essayer d’expliciter aux élèves ce que l’on vise en sciences économiques et sociales. J’emploie presque quotidiennement l’image du sport de combat pour motiver les troupes au moment de problématiser une question. Par ailleurs ce titre véhicule l’idée que rien n’est acquis, pas même la démocratie. Bourdieu justifie la référence au sport de combat en précisant « On s’en sert pour se défendre, essentiellement, et on n’a pas le droit de s’en servir pour faire des mauvais coups ». Par extension aujourd’hui, j’applique l’expression à l’éducation au développement durable, autre cheval de bataille.

– Votre blog est-il destiné à vos élèves, vos collègues, au grand public ?

Élèves et collègues. Pour l’heure, c’est l’enfantement. Je souhaite que mes classes puissent y retrouver ce que je ne peux pas donner sous forme de papier. Je vais étudier la possibilité de publier, valoriser les travaux qu’ils conduisent en tenant compte du fait qu’il s’agit d’un espace public (j’ai bien observé que l’on pouvait placer des sésames pour autoriser l’accès à certaines pages).  Si les exercices collaboratifs resteront dans le moodle du lycée, je vais réserver une partie du blog à l’écriture des élèves notamment pour les projets qu’ils mènent dans le cadre de l’éducation au développement durable. Je crois que ce sera plus parlant et formateur pour eux d’expérimenter « l’expression sur la toile ». Quant à mes collègues égarés sur le blog, j’espère les amener à cliquer plus loin et jeter un œil du côté de l’éducation au développement durable, des ressources pour la formation, pour aborder la dimension orientation. Je me dis qu’il faudrait que je laisse une boîte à idées pour que cela fonctionne dans les deux sens. En SES, l’an prochain, du fait de la réforme du lycée, nous allons avoir du pain sur la planche et nous allons tous chercher à droite à gauche les idées, les ressources qui sauvent un chapitre ! Comme chacun, je ferai au mieux et j’améliorerai par la suite.

– Que souhaitez-vous transmettre/partager ?

Ce blog aussi modeste soit-il, pour me motiver, doit provoquer de la rencontre. J’espère partager un peu des coulisses du métier de prof avec mes élèves mais aussi faire se rencontrer ceux qui se soucient d’enseigner avec ceux qui se soucient de développement durable, d’engagement des élèves, etc. un peu à contre-courant de ce que l’on appelle un emploi du temps, là où tout est méticuleusement séparé (je parle au moins pour le secondaire).

Article initialement publié dans le petit journal des profs

Une idée folle ?

Une idée folle, le documentaire.

Diffusé lors de l’ouverture du Salon Eduspot qui s’est déroulé du 8 au 10 Mars 2017, en présence des différents réseaux impliqués dans les usages du numérique, le documentaire de Judith Grumbach associé au réseau Ashoka a été

tourné dans neuf établissements scolaires – publics et privés, de la maternelle au collège, aux quatre coins de la France – Une Idée Folle pose la question du rôle de l’école au XXIème siècle, à travers le témoignage d’enseignants, d’enfants, de parents ainsi que d’experts de l’éducation. À quels défis les citoyens de demain vont-ils devoir faire face et comment les y préparer ? En cultivant l’empathie, la créativité, la coopération, la prise d’initiative ou encore la confiance en soi et l’esprit critique chez les élèves, en parallèle des savoirs fondamentaux, les enseignants de ces écoles font un rêve fou : celui de former une future génération de citoyens épanouis et responsables qui auront à cœur de transformer positivement la société qui les entoure.

Diffusion lors du salon eduspot 2017

Pas de trace de pratique du numérique ! Sans importance, il s’agit d’un immense plaidoyer pour la bienveillance, les pratiques coopératives, un rapport aux savoirs où l’élève comprend que ceux-ci sont construits, etc… Le numérique n’est qu’un outil au service de nos pratiques.

On y appréciera les interventions de François Taddéi du CRI (Centre de Recherche Interdisciplinaire) qui s’est  vu confier, par le ministère, une mission visant à développer la recherche et le développement en éducation.

Le site https://www.uneideefolle-lefilm.com/

Suivre le projet sur twitter @uneideefolle

Philippe Meirieu « Quelle éducation face aux défis d’aujourd’hui? »

Invité par l’Université de Bretagne Sud, Philippe Meirieu est intervenu pour poser des éléments de diagnostique sur la nature du monde dans lequel évoluent désormais nos enfants ; avec cette question importante, les enfants sont-ils désormais hors de portée des éducateurs ? Avec force de conviction, Philippe Meirieu explore l’importance de sursoir à l’action pour le nourrir par la réflexion et la culture, le développement de la réflexivité, l’importance de la coopération, de la découverte de l’altérité. Il existe bel et bien une conception de l’éducation qui ne se résume pas seulement à l’Ecole d’ailleurs, qui permet à l’enfant, comme au futur adulte, de sortir de l’infantile et se construire comme sujet.

Quelles compétences pour enseigner (demain) ?

Un article initialement publié sur Linkedin

Grâce à Thomas Béthune, Kilian Jardin et Hugo Aubert, 70 élèves, soit deux classes de 1e ES du lycée Benjamin Franklin étaient sur la plage de Toul Bragne jeudi matin

Photo Le Télégramme Auray 20 Mai 2017

L’exercice peut ressembler à une douce rêverie, une rêverie agaçante même, tant les enseignants peuvent déjà avoir du mal à composer avec leurs réalités : faire de leur mieux et ressentir la montée des exigences sur l’école, faire de leur mieux et ressentir un certain isolement ou un manque de temps, un manque de ressources pour monter eux-mêmes en compétence.

En m’appuyant sur quelques années de pratique en formation continue et initiale j’ai isolé 9 compétences-clé.

J’insisterai sur deux d’entre-elles : la coopération, le partenariat. Loin de moi l’idée de les placer au-dessus des autres, disons qu’au sein des réflexions en éducation au développement durable, ces compétences occupent une place particulière.

La coopération. Les objectifs de développement durable (ODD) définis par le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud), offrent un cadre fatalement pertinent pour cerner les besoins de demain. Le défi réside en penser de front la complexité et le social : résoudre des problèmes complexes faisant appel à différents champs de compétences (la question des océans engage autant le politique, l’économie, la géographie, les sciences de la vie et de la terre, etc), impliquant toutes sortes d’acteurs (entreprises, institutions, associations, citoyens) à une échelle globale et locale et, en même temps, continuer à « faire société » (la question des biens communs plaiderait plutôt pour une autre formule du type « faire humanité »). En ce sens, il est impérieux d’insister sur la capacité à coopérer, à la fois pour les élèves, les rendre aptes dans leur vie future à trouver des solutions à des problèmes complexes, pour les enseignants, lesquels doivent perpétuellement pouvoir inventer de nouvelles situations d’apprentissages.

Le partenariat. Il existe, en dehors de l’école, quantité d’acteurs qui se penchent plus ou moins consciemment sur des questions-ODD. Ces acteurs, qui sont des entreprises, des institutions, des associations, sont de fait les cadres où évolueront les élèves sortis de formation. Construire des projets en partenariat, c’est-à-dire, s’appuyer sur des acteurs extérieurs pour mettre au point des dispositifs éducatifs, même s’il ne s’agit pas du quotidien de l’enseignant, permet de « faire évènement ». Les élèves sont alors confrontés à des adultes qui mobilisent des savoirs acquis au cours de leur formation initiale ou ailleurs (famille, pratique associative, …) et se penchent sur les mêmes sujets que ceux qui traversent les divers programmes. A l’heure ou le rapport au savoir est franchement ébranlé par certains usages des nouveaux médias, il y a là des perspectives intéressantes pour réconcilier les jeunes avec la chose scolaire, donner du sens (à l’instar des élèves, confère la photo d’entête, qui ont prolongé leurs Travaux Personnels Encadrés par une sensibilisation in situ). C’est toujours l’occasion, d’une part, de renforcer les connaissances, les compétences acquises, et d’autre part, de donner à voir des adultes engagés capables de parler de leur parcours, leur rapport au monde. Les parcours sont rarement linéaires, qui savait, jeune, l’activité qu’il allait exercer aujourd’hui ? La rencontre de l’autre, le faire, dans un environnement sensible aux frontières de l’école, beaucoup d’enseignants l’ont expérimenté dans un voyage scolaire, une sortie, l’accueil d’un intervenant ; comment préparer les enseignants à ce type de pédagogie ? Comment favoriser une réflexivité indispensable à la construction du projet personnel de l’élève ?

Plusieurs questions contingentes semblent inévitables.

Les compétences peuvent-elle être pensées indépendamment de l’organisation ? Dores et déjà, l’institution a établi un référentiel des compétences du métier d’enseignant qui permet de guider le design de la formation initiale. La question qui se pose n’est alors pas tant l’identification des compétences (quoique) mais la mise en oeuvre de dispositifs pour accompagner les enseignants tout au long de leur carrière afin de mobiliser concrètement ces compétences. Par exemple, comment effectivement favoriser la coopération entre enseignants ? S’agit-il seulement d’une question de compétence ? Suffit-il de mettre à disposition des outils numériques ? Quelle organisation pour faire coopérer des enseignants engagés dans différentes classes, différents emplois du temps, différents établissements, territoires ? Les compétences attendues des enseignants sont contingentes à la gestion des ressources humaines dans les services d’éducation. Une large réflexion sur les organisations apprenantes est dores et déjà engagée, certes, il faut une bonne dose d’optimisme pour envisager une éventuellement généralisation.

Que vaudrait une réflexion sur les compétences du futur sans interrogation du projet de société ? du statut particulier de la jeunesse ? Si l’école forme, au-delà de l’individu, le citoyen, de quel citoyen voulons-nous ? Comme le signale B.Stiegler (Dans la disruption, comment ne pas devenir fou ? Les liens qui libèrent, 2016) les institutions, comme l’éducation (mais aussi la famille) sont vites dépassées par les effets de l’accélération du changement. Les enfants sont directement confrontés aux nouvelles pratiques ; les parents, les associations, les institutions, ne les découvrent que plus tard. Ce fut le cas, en son temps, de l’internet, puis du smartphone. Les moyens éducatifs ne peuvent que paraître bien lents face aux sollicitations de certaines forces toutes entières employées à la modification des comportements, en ciblant les plus jeunes. On pourra toujours penser les compétences nécessaires pour enseigner demain, la frustration demeurera bien grande si l’éducation, n’est pas pensée dans sa globalité et la jeunesse sanctuarisée d’une manière ou d’une autre.

Erwan Tanguy, professeur de sciences économiques et sociales.

A quoi ressemblera le métier d’enseignant demain? Pour répondre à cette question, LinkedIn vous invite à participer à la série #ProfDuFutur. Pour cela, il suffit de réagir en commentaire ou de publier un post, un article ou une vidéo avec les hashtags #ProfDuFutur #MétierDuFutur.

Lien vers l’article du télégramme

Lecture – Philippe Meirieu, La riposte, pour en finir avec les miroirs aux alouettes.

« Former des sujets capables de résister à la toute-puissance pulsionnelle, d’oser penser par eux-mêmes et de s’engager ensemble dans la construction démocratique du bien commun », l’aide précieuse de #philippeMeirieu loin des raccourcis médiatiques.

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