7 leçons philosophiques

26 septembre 2008 0 Par caroline-sarroul

 

Un  livre de G. Pigead de Gubert, édité chez Ellipses,

trés instructif, intéressant et de qualité!

Son principe est de faire une leçon sur quelques notions du programme de terminale à partir d’un sujet de dissertation bien choisis, et cela en adoptant dans un I une position, pour ensuite la renverser ou en montrer les limites en II.

Cela permet de voir ce qui est attendu dans le I et le II d’une dissertation et comment on passe d’un point de vue à un autre sans pour autant se contredire. Une démonstration qu’on  n’est pas condamné à une thèse/antithèse stérile et contradictoire.

Les sujets traités sont
– qu’est-ce que c’est que ça la philosophie?
– la raison éclaire-t-elle le réel?
– l’existence dans le temps remet-elle en cause l’dentité du sujet?
– nier la liberté est-ce fuir sa responsabilité?
– la culture donne-t-elle naissance à un monde humain?
– le vivant peut-il être objet de pensée?

Il y a aussi quelques éléments méthodologiques : l’idée que le devoir peut suivre 2 voies pour passaer d’une réponse 1 à une réponse 2:

1. soit partir d’une Réponse 1 en I pour  montrer ses obscurités  en II : cette clarification amenant à préférer une réponse 2 plus solide : il s’agit de montrer que la réponse 1  n’était finalement adoptée que par paresse, facilité, d’où une philosophie du clair , associé à Leibniz pour qui on ne peut juger sans avoir tout examiner, pour qui on ne peut donc se dispenser de l’effort de penser.

2. soit partir d’une réponse 1 en I et montrer que sa clarté n’est qu’ apparente en II, qu’en somme elle n’avait été adoptée que  par peur d’une réponse 2, plus difficle à admmettre. Il s’agit donc de montrer  les obscurités profondes  en II  de la réponse 1 , d’où une philosophie de l’obscur, d’inspiration nietzschéenne, Nietzsche voyant dans le besoin de clarté, un instinct de peur, amenant à réduire les obscurités du réel à une simplicité rassurante au lieu d’affronter la compléxité et l’obscurité du réel. 

( c’est donc un plan en 2 parties qui est proposé! Ce qui peut être trés discutable. On peut y préférer un plan en 3 parties sans pour autant tomber sous le joug hégélien et réduire par là le III à une simple synthèse. Il me semble en trois parties permet de bien distinguer en I la R1, en II ses limites pour exposer en III, la R2 résultat de son dépassement par la clarification ou l’acceptation de l’obscur. Cela permet aussi peut-être d’aller encore plus loin en III en analysant les problèmes sous-jacents au problème posé, ce que j’appelle, le ou les présupposés!)

Ceci, c’est selon la  seconde voie que la plupart des leçons sont construites ( sauf la 4).

Ce livre défend donc un droit à l’obscur sans obscurantisme! Il est trés nietzschéen et par là trés vivifiant!