Un monde sans justice est-il humain ?

31 mars 2009 0 Par caroline-sarroul

Réponse  Immédiate NON ; Mot d’articulation : Humain, Pb : l’homme et l’injustice peuvent-ils cohabiter ? Peut-il y avoir homme et injustice ?

I. Non, un monde sans justice ne serait pas humain, car l’homme ne pourrait pas y mener une existence d’homme.

Sans justice, c’est-à-dire sans lois, ce serait l’anarchie et le retour à la loi du plus fort, les hommes se comporteraient comme des animaux. La vie en société serait impossible, or les hommes ont besoin de la société pour survivre et développer les caractéristiques qui les font hommes : conscience, langage, culture…

Sans justice, c’est-à-dire avec de l’injustice des hommes et des lois, la vie serait dure, les hommes ne seraient pas satisfaits de leur existence, car ce sont des êtres moraux à la différence des animaux et des êtres de raison, qui ne peuvent accepter l’injustice. Ils jugeraient leur existence comme non humaines : ils seraient soumis à des hommes et à leur volonté, ils auraient des rapports violents, chacun ferait passer ses intérêts avant ceux des autres, au mépris des autres.               

 TR : Nous avons donc montré qu’une société injuste par ses lois ou ses membres ne serait pas une société où les hommes pourraient mener une existence proprement humaine. Mais nos sociétés ne sont pas nécessairement parfaitement justes et pourtant des hommes y vivent. Des hommes qui sont aussi des êtres de désirs et égoïstes, et injustes (anneau de Gygès, test d’Abraham)

II. Oui, un monde sans justice est humain, au sens où il est à l’image de l’homme. S’il y a injustice, c’est parce que ce sont les hommes qui font les lois (et ils ne les font pas toujours pour l’intérêt général), parce que ce sont les hommes qui désobéissent aux lois parce que cela les arrange, parce que ce sont les hommes qui sachant le Bien, font le Mal, préfèrent écouter leur désir plutôt que leur conscience ou leur raison. L’homme est sociable, mais aussi insociable, c’est à cause de cela que des lois sont nécessaires, donc c’est parce qu’il y a des hommes, qu’il y a justice mais c’est aussi parce qu’il y a des hommes, qu’il y a aussi injustice.        

TR : donc au regard de ce que sont les hommes l’existence de l’injustice s’explique et fait partie des sociétés humaines. Mais sommes-nous des hommes parfaitement réalisés et nos sociétés sont-elle à la hauteur de notre humanité ?

III. Humain, c’est enfin ce qui est conforme à la nature de l’homme. Le propre de l’homme, c’est qu’il est perfectible, qu’il a à devenir homme. On peut penser que dans un monde injuste, l’homme n’est pas encore complètement homme. Et que lorsque le monde sera parfaitement juste, c’est parce que l’homme sera enfin homme pour lui-même (raisonnable et moral) et pour les autres (respect de l’homme, conscience d’une nature humaine universelle). C’est pourquoi Kant et Hegel voit l’histoire de l’humanité comme la lente réalisation de l’homme et comme celle du perfectionnement des lois. L’histoire de l’humanité, c’est celle du droit et de la justice. Le monde enfin humain sera une monde avec justice, un monde sans justice n’est pas encore un monde pleinement humain.