Si l’histoire ne se répète pas, à quoi bon connaître le passé ?

8 avril 2009 0 Par caroline-sarroul

I. sans doute à pas grand-chose, car si on se retourne vers un passé qui n’est plus, c’est parce qu’o n y cherche des leçons pour le présent et le futur. Mais une leçon présuppose en quelque sorte que les évènements se reproduisent à l’identique, selon les mêmes lois. Il vaut mieux dès lors vivre au temps présent vers un passé inutile et qui peut même être encombrant. Alors que l’histoire ne se répète pas, nous serions incapable de saisir sa nouveauté, ne cherchant que du vieux et nous serions même les seuls à rester accrocher à ce qui n’est plus, en décalage avec le présent et incapable d’envisager le futur.

II. Mais le sujet suggère que l’intérêt pour le passé aurait ce seul motif, la recherche de leçons. Donc l’intérêt pour le passé serait conditionnel, si… alors.. Or on peut penser que le passé représente un intérêt inconditionnel. L’homme même si son présent est toujours inédit, a besoin de savoir d’où il vient, ce dont il est héritier, cela participe de son identité et la condition d’un progrès de l’humanité. Et cela d’autant plus si l’histoire ne se répète pas. L’homme pourrait se sentir perdu dans cette nouveauté permanente, ce changement. Il a besoin de voir que son présent s’inscrit dans une continuité, dans une logique : le présent découle d’un passé, qui lui-même découle d’un passé… Cela donne des repères rassurants et une cohérence à un spectacle de l’histoire déroutant parce que changeant.  De plus même si l’histoire ne se répète pas, s’il y a primultimité de l’évènement, à cause du contexte, des acteurs différents, tout ne change pas pour autant. Les évènements peuvent être semblables même s’ils ne sont pas strictement identiques. Les hommes aussi ne changent pas radicalement, il y a une uniformité des désirs, des intérêts, des moteurs de l’action, des comportements, une rationalité commune à tous les hommes qui permettent sinon de prévoir ce qui va arriver, de prédire que même dans une situation neuve, les homme agiront de telle ou telle manière. Enfin on peut penser que justement si l’histoire ne se reproduit pas l’identique, c’est parce qu’on connaît le passé. C’est cette conscience du passé qui fait qu’on peut ne pas réagir (immédiatement) mais agir avec le savoir du passé : on peut alors agir autrement , faire en sorte que la même chose ne se reproduise pas. Comme le disait Schopenhauer l’histoire est au plan de l’espèce , l’équivalent de la raison au plan de l’individu. C’est aussi cette conscience du passé qui fait qu’on peut alors se libérer du passé par un effet cathartique et par là on libère le présent et le futur. Faire de l’histoire est la condition pour faire l’histoire. Sans histoire, un peuple n’est pas libre face au présent, il est prisonnier d’un passé qu’il ignore, qui le hante ou qui est posé comme hors du temps, une éternité qui condamné à une conception cyclique du temps.

III. Mais alors la connaissance du passé est alors essentielle, le problème est de savoir si on peut vraiment connaître ce passé (problème du statut de la connaissance historique) .

 (le sujet présuppose également que nous sommes acteurs dans l’histoire et auteurs de cette non-répétition, pour ensuite envisager le rôle du passé. Or on peut penser que nous sommes plutôt des pions d’un plan divin ou que malgré nous, l’histoire se déroule selon des lois qu’on peut au mieux comprendre, pour prévoir et agir ( Marx et le matérialisme) ou selon un plan que nous n’avons pas choisi  et qui se déroule inexorablement ( Kant, Hegel),  on avance ( Escalier de Condorcet).