La musique

19 mai 2009 0 Par caroline-sarroul

                         

Chut! Cliquez, regardez et écoutez ses quelques mots sur « le silence des paroles », ce silence qu’est d’abord la musique :

http://www.arte.tv/fr/Videos-sur-ARTE-TV/2151166,CmC=2393632.html

« Si la musique est la partie maîtresse de l’éducation, n’est-ce pas, Glaucon, parce que le rythme et l’harmonie sont particulièrement propres à pénétrer dans l’âme et à la toucher fortement […] ? En les recueillant joyeusement dans son âme pour en faire sa nourriture et devenir un honnête homme, on blâme justement les vices, on les hait dès l’enfance, avant de pouvoir s’en rendre compte par la raison, et quand la raison vient, on l’embrasse et on la reconnnaît comme une parente avec d’autant plus de tendresse qu’on a été nourri dans la musique. »                                                                                                           Platon, République, III

« [La musique exprime] tous les sentiments particuliers, toute les nuances de la joie, de la sérénité, de la gaieté spirituelle et capricieuse, l’allégresse et ses transports, comme elle parcourt tous les degrés de la tristesse et de l’anxiété. Les angoisses, les soucis, les douleurs, les aspirations, l’adoration, la prière, l’amour deviennent le domaine popre de l’expression musicale. […] [Mais] l’art ne donne plus cette satisfaction des besoins spirituels que des peuples et des temps révolus cherchaient et ne trouvaient qu’en lui. Les beaux jours de l’art […] sont passés. […] L’art a perdu pour nous sa vérité et sa vie. »                                                                                                                                                                                                                   Hegel

« L’homme dionysiaque […] entre dans n’importe quelle peau, dans n’importe quel affect : il se transforme continuellement. – La musique, telle que nous la comprenons aujourd’hui, est, de même, une excitation totale, une décharge totale de l’affectivité, mais elle n’est cependant que la survivance d’un univers d’expression affective d’une bien plus grande plénitude, un simple résidu de l’histrionisme dionysiaque. Pour rendre possible la musique en tant qu’art distinct des autres, il a fallu réduire au silence toute une série de sens, et surtout celui de l’activité musculaire (relativement, du moins : car, jusqu’à un certain point, tout rythme parle encore à nos muscles). De sorte que l’homme n’imite et n’interprète plus physiquement tout ce qu’il ressent sur le moment. C’est pourtant cela le véritable état dionysiaque normal, du moins l’état primitif ; la musique est une spécialisation de cet état qui a été lentement obtenue aux dépens des facultés qui s’en rapprochaient le plus. »                                 Nietzsche, Le crépuscule des idole