L’ANTIQUITE

14 juillet 2009 0 Par caroline-sarroul

 

 

 Socrate (469.399 av.JC) : il n’a rien écrit mais est considéré comme le père fondateur de la philosophie en Occident. Il est le personnage central de tous les dialogues de son disciple, Platon. Il est mort en buvant la cigüe , condamné par la Cité d’Athènes  pour impiété et corruption de la jeunesse. Il avait l’art de la maïeutique,  l’art d’accoucher les esprit d’abord de leur ignorance ignorée puis le désir de savoir étant là, du savoir oublié. ( Théorie de la rémniscence)

“Connais-toi toi-même” était la devise de Socrate

“je ne sais qu’une seule chose, c’est que je ne sais rien” , c’est la fameuse docte ignorance de Socrate qui fait de lui un questionneur avide de définitions, de saisir l’essence des choses.

– “Nul n’est méchant volontairement”, c’est parce que les hommes se trompent sur le Bien, confondent le bon et l’agréable qu’ils commettent le mal

“Il vaut mieux subir l’injustice que la commettre” soutient-il face à Calliclès dans le Gorgias de Platon.

 

 Platon (427-347 av.JC) : Platon se détourne de sa carrière politique à la mort de Socrate car il considère que le monde qui condamne son maître à mort est injuste, laid et faux. Il doit y avoir un monde vrai et juste que Platon recherche non pas dans un au-delà mais dans les Idées. C’est la première coupure entre le monde intelligible ( Idées ) et le monde sensible ( sensation et sentiments). Il y a trois Idées chez Platon : le Bien, le Vrai et le Beau. L’idée du Bien est l’idée suprême. 

« l’allégorie de la caverne » . Ce texte rend compte de l’éducation du philosophe, libéré de force de sa demeure souterraine,  de l’opinion et du monde sensible par et pour  l’apprentissage des sciences et de la philosophie. Nous sommes tous dans la caverne car être prisonnier de l’opinion est notre situation initiale commune.

théorie de la réminiscence : connaître, c’est retrouver par la pensée les idées que l’âme avait contemplées avant de venir chûter dans un corps, qui est jusqu’à la libération de la mort, la “prison de l’âme”

– Idéal politique : « que les philosophes deviennent rois ou que les rois deviennent philosophes ». Platon était vivement opposer à la démocratie qu’il considérait comme le régime de l’incompétence, de la licence et comme appelant l’anarchie et la tyrannie.

– la pensée est  « le dialogue de l’âme avec elle-même » et l’esprit de l’autre est dans le dialogue “la pierre de touche” de la vérité présente dans le mien.  

– « Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » avait-il fait inscrire au fronton de l’Académie. Pour Platon, dans le Timée, le monde a été crée par un démiurge qui a mis en ordre le monde à partir du chaos de matière présent ( la Khôra) et de l’Idée de Monde qu’il a contemplé. Donc le monde est compréhensible, la science est possible.

 

 Aristote (384.322 av.JC) : disciple de Platon mais qui va s’en détacher. Chez Aristote il n’y a pas de différence entre le végétal, l’animal et l’homme. Le végétal a une fonction de l’âme seulement nutritive, l’animal a une fonction nutritive et sensitive et l’homme a une fonction nutritive, sensitive et intellectuelle. L’âme est donc ce qui anime le vivant.

– « l’homme est par nature un animal politique » : la réalisation de l’homme se situe dans le bien commun.

– “Ce qui est propre à l’homme, c’est donc la vie de l’esprit, puisque l’esprit constitue essentiellement l’homme. Une telle vie est également parfaitement heureuse”.

– “les navettes tissaient d’elles-mêmes et les plectres jouaient de la cithare, alors les maîtres d’ oeuvre n’auraient nul besoin de manoeuvres ni les maîtres, d’esclaves.” Pour Aristote, le travail est la soumission de l’homme à la nécessité, aux besoins, à la nature. C’est pourquoi ce sont les esclaves qui travaillent, en attendant que la technique et les machines libèrent les hommes du travail, du labeur.

“on punit l’acte commis par ignorance, lorsqu’il est évident que le coupable est responsable de son ignorance. C’est ainsi que les gens en état d’ivresse se voient infliger un double châtiment, la cause de la faute étant en eux, car il dépendait d’eux de ne pas s’enivrer, et d’autre part l’ivresse était la cause de leur état d’inconscience. De plus, on punit aussi ceux qui ignorent quelques dispositions de la loi que nul n’est censé ignorer, surtout quand c’est facile. 9. Il en va de même dans tous les autres cas où l’agent semble être dans l’ignorance du fait de sa négligence, attendu qu’il ne dépendait que de lui d’éviter cette ignorance et que rien ne l’empêchait d’y parer. 10. Mais peut-être un homme dans ce cas n’était-il pas en état d’y remédier ? Eh bien! nous affirmons que, pour ceux qui se trouvent être la cause de cette situation, leur responsabilité est établie parce qu’ils vivent dans le désordre, et ils sont injustes et intempérants, les uns par leur mauvaise conduite habituelle, les autres par leur vie passée dans les beuveries et autres débauches.”

 

 

Epicure ( 341-270 av.JC), auteur de la Lettre à Ménécée sur l’éthique et le bonheur défini comme ATARAXIE ( a – tarax, absence de vagues, absence de troubles dans l’âme et le corps). Etre heureux, c’est donc être serein et apaisé.

ATTENTION !!  Si aujourd’hui on associe les épicuriens à des hédonistes débridés, à des jouisseurs , au fameux “Carpe diem quam minimum credula postero” de Horace [qui signifie « Cueille le jour présent et sois le moins confiant possible en l’avenir »]  qu’on interprète comme le fait de profiter au maximun de la vie, de tout  plaisir  qui se présente. C’est à cause des critiques stoïciennes qui qualifiaient les épicuriens de “pourceaux d’Epicure”, de la condamnation religieuse judéo-chrétienne du plaisir, de la confusion entre épicuriens et cyrénaïques qu’on en est arrivé à cette grossière erreur et à cette trahison des principes de l’épicurisme, qui nous arrange bien, nous, qui vivons dans une société de l’immédiat, du plaisir et de la fête.

L’hédonisme d’ Epicure est au contraire un hédonisme ascétique: “Quand donc nous disons que le plaisir est le but de la vie, nous ne parlons pas des plaisirs voluptueux et inquiets, ni de ceux qui consistent dans les jouissances déréglées, ainsi que l’écrivent des gens qui ignorent notre doctrine, ou qui la combattent et la prennent dans un mauvais sens. Le plaisir dont nous parlons est celui qui consiste, pour le corps, à ne pas souffrir et, pour l’âme, à être sans trouble.” écrit Epicure

Même si le plaisir est le but que chacun poursuit, il ne s’agit pas de courir après tous les plaisirs. Mais de ne rechercher que les plaisirs possibles ( d’où la distinction entre les désirs naturels et nécessaires qui sont à satisfaire et les désirs non naturels ni nécessaires nés de la société ou par nature insatisfaisable – désir de pouvoir, de richesse, etc…), garanties et sans douleur subséquentes. Ceci les épicuriens ne s’interdisent pas la satisfaction prudente et tempérée des désirs naturels mais non nécessaires ( comme un mets luxieux).

Cette manière de vivre les désirs permet de ne pas avoir l’âme inquiète, troublée et le corps insatisfait. C’est un des éléments du Tétrapharmakos exposé dans La Lettre à Ménécée,c’est-à-dire le quadruple rémède devant soigner l’âme de ses quatres troubles fondamentaux: la peur  de la mort, la crainte des Dieux, la peur du destin ou du hasard et donc l’inquiétude de ne pas parvenir au plaisir.

– “Quand on est jeune il ne faut pas remettre à philosopher et quand on est vieux il ne faut pas se lasser de philosopher. Car jamais il n’est trop tôt ou trop tard pour travailler à la santé de l’âme.”

“la mort n’est rien pour nous. Car tout bien et tout mal résident dans la sensation : or la mort est privation de toute sensibilité.”

Epicure a été considéré comme un athé, parce qu’il a remis en question l’idée de Dieu créateur, juge et arbitrea alors qu’ Epicure n’a pas remis en question leur existence. Mais il considère simplement qu’il ne faut  jamais attibuer “à un dieu rien qui soit en opposition avec l’immortalité ni en désaccord avec la béatitude”. Or c’est le cas si on les considère ainsi.

 

D’où son ATOMISME: Épicure emprunte à Démocrite cette théorie. Selon Démocrite, la matière est formée de particules, les atomes, dispersées dans une extension infinie, l’espace. Atomes et espaces sont les deux réalités éternelles.  Épicure considère les atomes comme soumis à un mouvement éternel de chute, animé d’une vitesse uniforme puisque s’opérant dans le vide. Comme son caractère rectiligne l’empêche de rendre compte de la rencontre des atomes, Épicure confère aux atomes la capacité de modifier leur trajectoire, ne serait-ce que très légèrement. Cette déclinaison ( le clinamen) se fait au hasard, de façon imprévisible, en un instant et un lieu indéterminés. Ceci fait que les atomes peuvent se rencontrer, s’entrechoquer. Et ce sont ces chocs d’atomes qui créent par agrégation tout ce qui existe. 
La physique épicurienne présente une vision matérialiste moniste de l’univers, assimilé à une foule d’atomes se mouvant d’un mouvement éternel dans le vide infini. Tout est matière. Rien ne naît de rien (tout naît à partir d’atomes) et rien ne retourne au néant (la mort est décomposition de l’agrégat en atomes et ces derniers subsistent. À notre mort nos atomes se dispersent pour un jour reformer d’autres agrégats). Tout est connaissable, explicable. La nature est un mécanisme qu’on peut connaître et la science démystification. L’âme elle-même est matérielle. Elle est un corps composé de particules subtiles disséminées dans l’agrégat que constitue notre organisme. Toutes les opérations mentales se résument selon Epicure à des déplacements d’atomes.

 

 

 

 

Epictète ( 50.130) :  un stoïcien ( philosophes du Portique, le stoa) pour qui  le monde est gouverné par la raison, il faut donc s’accorder à ce destin non pas en se résignant ou en se plaignant mais en le comprenant avec Joie.. Pour les stoïciens, le sage est celui qui met en conformité ses actions avec l’ordre de la nature. Le stoïcisme vise lui aussi l’ataraxie mais via la vertu et la raison. Pour cela, Epictète propose:

de faire cette distinction: ‘Il y a ce qui dépend de nous, il y a ce qui ne dépend pas de nous. Dépendent de nous l’opinion, la tendance, le désir, l’aversion, en un mot toutes nos oeuvres propres; ne dépendent pas de nous le corps, la richesse, les témoignages de considération, les hautes charges, en un mot toutes les choses qui ne sont pas nos oeuvres propres. Les choses qui dépendent de nous sont naturellement libres, sans entrave ; celles qui ne dépendent pas de nous sont fragiles, serves, facilement empêchées, propres à autrui.” Et donc de ne rechercher que ce qui dépend de nous.

– d’accepter le destin: “N’attend pas que les événements arrivent comme tu le souhaites. Décides de vouloir ce qui arrive et tu seras heureux.” MARC-AURELE

– de voir dans cette acceptation de la nécessité la liberté: “Est libre l’homme qui ne rencontre pas d’obstacles et qui a tout à sa disposition comme il veut”, et c’est donc le cas de celui qui accepte ce qui lui arrive.