Présentation

18 juillet 2010 1 Par Caroline Sarroul

 

 

A Montélimar (26) à l’Espace Saint-Martin, il y a un cours de philosophie ouvert à tous ceux qui veulent,dans le cadre d’une formation professionnelle ou pour le plaisir , pratiquer la philosophie. Ce cours est proposé par le Gréta Vivarais Provence.  Il y avait l’an dernier 8 auditeurs très assidus.

Le cours est assuré par 2 professeurs abordant chacun un thème différent. Cette année, nous avons décidé d’être encore plus ambitieux et d’aborder les 2 thèmes au programme de l’agrégation interne de philosophie 2011: L’esprit ( pour l’explication de texte) et La technique ( pour la dissertation)

Les cours auront lieu, cette année,  le lundi soir de 18 à 19H30, à partir du lundi 8 novembre.

 Pour l’instant 5 inscrits ( au 14/09/2010) et le cours ne peut commencer qu’avec 8 auditeurs!

  

  • Présentation générale du cours:

 « On n’apprend pas la philosophie, on apprend à philosopher ».

Cette célèbre phrase de Kant permet de saisir la spécificité d’un cours de philosophie.

Par delà l’enrichissement de la culture générale par la découverte des philosophes, de leurs controverses et  thèses,  par delà l’éclairage singulier qu’offre l’approche philosophique sur le monde et les hommes, un cours de philosophie permet de penser par soi-même, de développer sa faculté de juger, d’argumenter pour pouvoir aussi  convaincre dans un débat d’idées.

 On y acquiert donc ouverture, souplesse et rigueur d’esprit.

  •  Le thème de la technique  sera le premier thème abordé  par mon collègue.
  • Présentation du second  thème : L’esprit. ( abordé à partir de janvier/février 2011)

«  L’homme ne se soulèvera au-dessus de la terre que si un outillage puissant lui fournit le point d’appui. Il devra peser sur la matière s’il veut se détacher d’elle. En d’autres termes, la mystique appelle la mécanique. […] Or, dans ce corps démesurément grossi, l’âme reste ce qu’elle était, trop petite maintenant pour le remplir, trop faible pour le diriger. D’où le vide entre lui et elle. D’où les redoutables problèmes sociaux, politiques, internationaux, qui sont autant de définitions de ce vide et qui, pour le combler, provoquent aujourd’hui tant d’efforts désordonnés et inefficaces : il y faudrait de nouvelles réserves d’énergie potentielle, cette fois morale. Ne nous bornons donc pas à dire, comme nous le faisions plus haut, que la mystique appelle la mécanique. Ajoutons que le corps agrandi attend un supplément d’âme, et que la mécanique exigerait une mystique. Les origines de cette mécanique sont peut-être plus mystiques qu’on ne le croirait ; elle ne retrouvera sa direction vraie, elle ne rendra des services proportionnés à sa puissance, que si l’humanité qu’elle a courbée encore davantage vers la terre arrive par elle à se redresser, et à regarder le ciel. »

Dans cet extrait de Les deux sources de la Morale et de la Religion, Bergson annonce dès 1932 le malaise de notre civilisation, dominée par la technique, ses produits et valeurs, que certains commencent à ressentir ou à pointer du doigt.

Alors que le développement de la technique devait nous libérer de la matière, de la Nature, et par là de l’animal et de ses besoins en nous, pour nous permettre de nous consacrer au développement de notre esprit et de notre humanité, il peut sembler que si certains  semblent déjà avoir  vendu ou perdu leur âme, nous  l’avons trop souvent  négligée au profit d’un matérialisme divertissant, facile et immédiat. D’où cette sensation de vide que nous pouvons avoir bien que vivant dans une société d’abondance. D’où les critiques aux divers accents ( politique, écologique, économique, humaniste, moral,…) qui s’élèvent et la ferveur de plus en plus grande pour des pratiques spirituelles tout aussi diverses. Avoir, faire ne suffirait pas pour être et être soi.

Dans ce contexte, il est donc intéressant de se pencher à nouveau sur la notion d’esprit, sur sa place dans et face au corps, sur sa vie et sur sa résistance au matérialisme, à travers l’approche des grandes doctrines de l’histoire de la philosophie ( dualisme, monisme, …), l’analyse d’auteurs plus modernes comme Hannah Arendt, Bertrand Russell et des apports de la science.