Le toucher

16 octobre 2010 0 Par Caroline Sarroul

Le toucher est le sens de l’immédiateté, du contact avec le réel, il est aussi celui par lequel de touchant, je peux devenir pour moi-même touché, il me suffit pour cela de joindre les mains ou de les frotter…

 C’est donc ce sens qui est l’objet de l’émission de R. Enthoven, que vous pouvez voir ici: http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/philosophie/3469350.html

Dans cette émission le travail de ce photographe aveugle est évoqué:

« Je m’intéresse à la photographie non comme technique mais comme idée. Non à l’invention du XIXe de Niepce ou Daguerre mais à ses origines conceptuelles. Pour moi, la première chambre noire est la caverne de Platon, explique Evgen Bavcar. Il faut distinguer le visuel, ce que voient nos yeux, du visible, ce que voit notre esprit. Le sens n’est pas donné seulement par les expériences visuelles, mais aussi par celles invisibles à l’œil. D’ailleurs la science n’aurait pas de sens, sans cela. »

Evgen Bavcar, est né en 1946 en Slovénie. Il vit et travaille à Paris. A 16 ans, soit quatre ans après avoir perdu la vue, il se saisit de sa première caméra. Alors qu’il étudie la philosophie à Paris, il développe une intense activité photographique, et expose très rapidement dans l’Europe entière. D’une sensibilité s’approchant plus de celle de Man Ray que du travail des photoreporters, ce photographe extra-ordinaire utilise son art pour l’interroger sur ses propres limites : distinguer le visuel, ce que voit l’œil, du visible, ce que voit l’esprit. Le sens n’étant pas donné uniquement par les expériences visuelles, mais aussi par celles invisibles à l’œil.Bavcar conçoit la photographie non comme une technique mais comme idée, et s’intéresse donc à ses origines conceptuelles. Aveugle, il ne fignole pas la perspective, la lumière qu’il capte est naturelle : il pose sa caméra à la hauteur de sa bouche et prend en photo les personnes avec lesquelles il parle. Il mesure avec ses mains la distance entre lui et son modèle, quand l’autofocus est absent. Tout est retravaillé « de l’intérieur » sans rien ajouter à ce qui se produit au moment où il décide de déclencher sa prise de vue. Au sein de l’Institut d’esthétique des arts contemporains (IEAC) à Paris, il se consacre depuis 1976 à la réflexion autour du statut de l’image (mais aussi à l’esthétique en philosophie, littérature et poésie), liant étroitement ce travail de chercheur à celui de photographe. ( source: http://www.ccftimisoara.ro/?id=345)