Séparation et frontière

24 décembre 2010 0 Par Caroline Sarroul

Sur la séparation qui est condition de l’être et de la pensée   

  
Séparation 1/2
envoyé par PhiloEva. –

 

   
Séparation 2/2
envoyé par PhiloEva. 

 

  

Contre un discrédit immérité de la frontière et « le sans-frontiérisme »  

 

et pour un éloge de la frontière comme condition du vivant et d’un monde polychrome   

 
Livre: éloge des frontières de Régis Debray CSOJ 29/11/2010 

     

 Si Régis Debray s’intéressait dès 1967 aux frontières dans son roman  La frontière suivi d’un jeune homme à la page.   En 2002, dans la revue Sud/nord ( n°17) Serge Baqué écrit un article intitulé  Eloge de la  frontière.   En 2006 , le géographe québécois Henri Dorion fait son  Eloge de la frontière La Revue Médium n°24/25  de juin 2010 est aussi consacré à la frontières. Elle s’ouvre sur ces mots : « Frontières, territoire et conflit. Pas de guerre sans frontière, pas de frontière sans guerre (au moins comme péril à exorciser). Dans son étymologie française, « frontière » est un concept militaire. Apparu en 1213, pour désigner une armée qui établit sa ligne de front, le mot renvoie à la limitation entre deux États à partir de 1360. Cette ligne invisible sert d’isobare entre puissances et volontés politiques : elle en transcrit l’équilibre sur la carte. La frontière révélatrice.  Les frontières peuvent susciter les conflits (à titre d’enjeu), les empêcher (tant qu’elles sont respectées) mais aussi les prouver : leur viol – des hommes en armes faisant violence sur le territoire étranger – constitue souvent le début des guerres effectives. Dans un schéma canonique, – la reconnaissance des frontières est censée garantir la paix, or nous faisons toujours la guerre pour une «meilleure paix»- pour faire la guerre, il faut pénétrer en pays ennemi. Corollaire : le franchissement de la frontière, acte de guerre, ouvre la belligérance.- le lieu des hostilités (théâtre) en détermine la nature donc le statut des acteurs : ennemi « juste » ou illégitime[1].  

 

Mieux : la frontière sert à qualifier la guerre. Suivant son « lieu », elle est symétrique, « publique », internationale, régulière, « authentique » et oppose deux entités souveraine.. Ou la guerre est dite « interne », irrégulière voire « civile » si un des camps ne jouit pas d’un certain statut lié à la souveraineté. Encore a-t-on distingué parmi ces conflits internes ceux qui dressent une population contre une occupation étrangère, ceux, révolutionnaires, opposant des factions pour s’emparer de l’État, et enfin des guerres séparatistes (donc pour se doter de frontières). Certains y ajoutent le terrorisme, « guerre du pauvre », version clandestine, urbaine, sporadique et mineure de la guérilla. »  

 Le sommaire de la revue  :http://adperso.phpnet.org/content.php?pgid=medium&numero=25 

  

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« Le dieu Terme se dresse en gardien à l’entrée du monde. Autolimitation : telle est la condition d’entrée. Rien ne se réalsie sans se réaliser dans un être déterminé. L’espèce dans sa plénitude s’incarnant dans une individualité unique serait un miralce absolu, une suppression arbitraire de toutes les lois et de tous les prinicpes de la réalité. Ce serait la fin du monde ».                 Ludwig Feuerbach, Contribution à la critique de la philosophie de Hegel, 1839 

Le dieu Terme, de la famille des Faunes et des Sylvains, était le protecteur des bornes que l’on met dans les champs, et le vengeur des usurpations. C’était, aussi un dieu exclusivement romain. Le culte de cette divinité avait été établi par Numa, après la répartition des terres entre les citoyens. Son petit temple s’élevait sur la roche Tarpéienne. Dans la suite, Tarquin le Superbe ayant voulu bâtir un temple à Jupiter sur le Capitole, il fallut déranger les statues et même les sanctuaires qui y étaient déjà. Tous les dieux cédèrent sans résistance la place qu’ils occupaient : le dieu Terme tint bon contre tous les efforts qu’on fit pour l’enlever, et il fallut le laisser en place. Ainsi il resta dans le temple même qu’on éleva en cet endroit. Le peuple romain crut voir dans ce tait une garantie de la durée éternelle de son empire ; de plus, il se persuada qu’il n’y a rien de plus sacré que les limites d’un champ.Le dieu Terme fut d’abord représenté sous la figure d’une grosse pierre quadrangulaire ou d’une souche ; plus tard on lui donna une tête humaine placée sur une borne pyramidale ; mais il était toujours sans bras et sans pieds, afin, dit-on, qu’il ne pût changer de place.Le jour de sa fête, on lui offrait du lait, du miel, des fruits, rarement de petites victimes ; ce jour-là aussi on ornait de guirlandes les bornes des champs et même des grands chemins.Terminus (en latin « la borne »)[1] est une divinité romaine qui est le gardien des bornes. Fils de Jupiter, il est parfois assimilé à son père sous le nom de Jupiter Terminus. Il fut d’abord représenté sous la figure d’une grosse pierre quadrangulaire ou d’une souche puis, plus tard, on lui donna une tête humaine placée sur une borne pyramidale qui servait de limite aux particuliers ou à l’État. Il était toujours sans bras et sans pieds, afin, qu’il ne pût changer de place.Dans la mythologie grecque, un rôle similaire est assuré par Hermès, gardien des routes et des carrefours