La Machine, ça vend du rêve…

La balade d’Astérion, La Halle de La Machine, © NJ

Du lundi 4 au jeudi 7 novembre, quatre jours d’un intensif remue-méninges à la hauteur du quartier de Montaudran Aérospace.

Comme nous le voyons sur l’image le beau temps n’était pas au rendez-vous, et il a fallu travailler entre deux averses. La matinée était réservée au debriefing de la veille et à l’échange entre nous. Ensuite, les étudiants sont partis par binôme ou trio pour arpenter le quartier à la recherche d’une parole vraie. Quelques entretiens, des impressions, des échanges et des rencontres ont été la base des matériaux collectés. Il a fallu ensuite les mettre en scène, et chaque groupe a préparé un visuel que nous avons projeté devant la direction de la Halle de La Machine.

L’équipe en plein effort, © NJ

Une séance la semaine prochaine permettra de revoir tout cela et d’en produire un document de synthèse. Le texte d’Américo y sera joint, comme toutes les contributions des enseignants. En avant première…

« La Machine, ça vend du rêve…

David Harvey (Harvey 2014) rapporte qu’en Papouasie Nouvelle-Guinée, les iliens avaient remarqué que parfois une manne de marchandise tombait du ciel. Ce phénomène, qu’ils ne s’expliquaient pas, semblait pourtant se répéter selon un rite bien réglé : une longue bande dégagée au milieu de la forêt où venait se poser un avion-cargo aux soutes bien remplies. Dès lors pour assurer ce ravitaillement providentiel il ne suffisait que d’entretenir cette fameuse piste d’atterrissage et attendre que veuille bien se poser un avion. Cette « culture du Cargo », pour Harvey c’est aussi celle du rêve métropolitain. « Pour vendre la ville, il est d’abord impératif de lui donner une image séduisante, et les élus municipaux misent parfois sur le développement des spectacles pour attirer les investissements dans d’autres domaines » (2014, p. 120).

Peut-être que l’on peut filer la métaphore pour la Machine. Elle serait alors dans cette production d’un rêve qui permet de faire décoller l’image d’une ville à l’internationale, d’en faire une métropole mondiale, et en retour de faire atterrir des « cargos » pleins de marchandises diverses. La piste d’aviation de l’aéropostale semble tout indiquée pour faire vivre ce rêve. Il y a sans doute plusieurs plans d’expérience selon que l’on ait le recul suffisant pour avoir une vision d’ensemble ou que l’on se retrouve au ras de la rue. Le Hall 1 de l’aéroport de Toulouse métropole la machine ne vend pas le même rêve selon que l’on monte dans l’avion ou qu’on les regarde passer au-dessus de soi depuis le sol. Le quartier Montaudran Aerospace pourrait bien rester coincé au sol à regarder passer les rêves de grandeur d’une fabrique métropolitaine qui en oublie la ville. »

Américo Mariani, anthropologue

 

 => David Harvey, Brève Histoire du néolibéralisme, Paris, Les Prairies ordinaires, coll. « Penser/Croiser », 2014, 320 p

Moment de détente avec le goûter organisé au Minotaure Café, © NJ

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