Jouer ensemble à comprendre la société

En décembre 2019, le couple de sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon éditait un serious game sur le thème de la lutte des classes.
De manière ludique, ce jeu de l’Oie permet de comprendre les quatre types de capitaux nécessaires à la vie sociale : capital financier, capital culturel, capital social et capital symbolique.

Ces quatre types de capitaux sont distribués à la naissance de manière unilatérale selon que l’on soit issu d’une lignée riche ou pauvre.  Selon la formule de Monique Pinçon-Charlot, certains naissent aujourd’hui avec une petite cuillère en or dans la bouche, d’autres auront à surmonter des problèmes toute leur vie.  Nous pensons aux différences écrasantes que l’on peut trouver entre les habitants d’un quartier et un autre, par exemple entre les habitants d’une zone soumise à une plan de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine (PSMV) du centre-ville et ceux d’une zone urbaine sensible (ZUS).

Dans ces deux quartiers, l’espérance de vie est en moyenne treize ans plus courte pour un pauvre que pour un riche. Alcool, tabac, métier dangereux, accident du travail, mauvais suivi médical, etc. autant de facteurs réduisant l’espérance de vie d’un chômeur, d’un ouvrier, d’un sans diplôme…

L’argent seul ne suffit pas, mais il est essentiel pour entretenir les relations sociales (Who’s Who), les richesses symboliques (comme avoir une place ou une rue à son nom), les relations de pouvoir (politique, médiatique), et à entretenir son capital culturel (biens divers, patrimoine, œuvres d’art). Sous des aspects un peu sérieux, ce jeu offre la possibilité d’une clairvoyance sur les conditions réelles des rapports de domination dans notre société. On s’y amuse, faute de pouvoir changer le monde.

Nous allons faire l’expérience avec les étudiants pour voir où cela nous mène.

 

=> Monique et Michel Pinçon-Charlot, Kapital. Qui gagnera la guerre des classes ?, La ville Brûle, 2019

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