PREAMBULE
Au cours de l’année scolaire 2010-2011, un projet interdisciplinaire a été
mené au lycée Pierre-Gilles de Gennes (Ecole Nationale de Chimie, Physique et
Biologie). La mise en place de la réforme du lycée, et notamment le dispositif
d’accompagnement personnalisé, a favorisé la réalisation du projet. Deux
professeurs impliqués dans le projet, le professeur de physique-chimie et le
professeur de lettres, étaient déjà associés dans le cadre de cet accompagnement.
ORIGINE
L’idée du projet est née à la faveur de la publication, à l’automne 2010, du
roman de Jean Echenoz, Des éclairs. Même si le héros de cette vie imaginaire
s’appelle Gregor, chacun y aura reconnu la figure de Nikola Tesla.
OBJECTIF
L’objectif était de permettre aux élèves d’approfondir leur culture scientifique
tout en l’articulant avec la démarche littéraire. Dans un lycée à dominante
scientifique, il me semblait opportun de ne pas opposer les deux cultures, mais au
contraire de les lier.
COMPOSANTES DU PROJET
Le projet a été proposé à toute l’équipe pédagogique, mais tous ne pouvaient
s’y inscrire. D’autant plus que j’ai proposé le projet assez tard dans l’année : au
début du printemps. Certains, comme Hugues Templier, professeur de Sciences de
l’ingénieur, ont manifesté leur intérêt, sans pouvoir s’y impliquer directement.
Le projet s’est donc articulé autour de trois disciplines et trois professeurs :
– Martine Gueye-Bussy pour la physique-chimie ;
– Valéry Travet pour l’anglais ;
– Pascal Vasseur, pour les lettres.
Trois actions ont été réalisées :
– visite-exposé au palais de la Découvert autour de l’électromagnétisme ;
– deux conférences autour de Tesla : Aleksandar Protic en cours d’anglais et
Boris Petrovic en cours de français ;
– lecture du roman par des élèves volontai res et synthèse en
accompagnement personnalisé.
BILAN
Je laisserai à mes collègues le soin d’établir un bilan dans leurs disciplines
respectives, mais voici en deux mots ce que je retiens pour le français.
A] pour les élèves
1) Succès certain du roman. J’avais acquis cinq exemplaires du roman qui ont
circulé en classe : les élèves étaient tous demandeurs et ont parfaitement joué le
jeu (lire le roman en une semaine). Il faut souligner qu’il s’agissait d’une classe
assez faible et fort peu littéraire, mais précisément le fait de leur offrir une image de
la littérature non plus seulement comme véhiculant les thèmes traditionnels, mais
capable de s’ouvrir aux mondes technique et scientifique les a séduits. Leur
engouement s’explique sans doute aussi par la proximité du roman : roman
contemporain s’il en est, puisque paru en 2010.
2) Renouveau de l’image du héros : le génie scientifique peut s’incarner dans
un héros de roman.
3) L’accompagnement personnalisé proposé en 2010-11 pour la première fois
a, semble-t-il, bénéficié de ce projet : les élèves lui ont trouvé un sens, alors que
les tentatives du début de l’année leur semblaient moins concluantes.
B] pour les professeurs
Intérêt de l’interdisciplinarité : l’équipe pédagogique, très unie face une classe
difficile, s’est trouvée renforcée par la réalisation de ce projet.
PERSPECTIVES
Il pourrait être profitable de faire
connaître le projet dans d’autres lycées pour, le cas échéant, être repris par les équipes
pédagogiques. Il me semblerait opportun de prendre contact avec la Délégation
Académique aux Arts et à la Culture (DAAC) de l’académie de Paris.
Une autre piste serait d’accroître la coopération avec l’UNESCO, notamment
avec ses spécialistes de programme du Secteur des sciences exactes et
naturelles, Division des sciences fondamentales et de l’ingénierie.
Une troisième piste enfin serait d’associer le club UNESCO de Fontenay-aux-
Roses, animé par Suzanne Faye, professeur de physique en classes
préparatoires. Celle-ci mène un travail de vulgarisation de la culture scientifique
dans les établissements scolaires.
Prof Pascal Vasseur