Réinventer la télévision est-ce possible ?

Molotov TV

Qu’est-ce que Molotov ?

Molotov est un projet proposant au téléspectateur une nouvelle façon de consommer la télévision. D’une manière totalement différente à l’aide d’une application, de la fluidité du web, d’une navigation moderne et de l’intégration d’un Cloud. Ce nouveau projet totalement connecté, modifiant les normes de la télévision traditionnelle, est mise en place par trois homme influant du marché télévisuel : Pierre Lescure (co-fondateur de canal+), Jean-David Blanc (fondateur d’Allociné) et Jean-Marc Denoual (ex-cadre de TF1).

L’idée générale du projet étant de proposé une nouvelle vision et visibilité de la télévision en respectant les nouvelle habitudes des usagers. Pour ce faire, l’application s’adapte à tout type de supports (tablette, ordinateur, smartphones, téléviseurs connectés et Apple TV). De plus, le principe d’un moteur de recherche à la « google » est intégré à la plateforme avec la possibilité de naviguer parmi plusieurs catégories et sous-catégories. Nous pouvons noter la mise en place d’une personnalisation en fonction des goûts reprenant le procédé de la découverte et de la proposition par la plateforme, à l’instar d’un netflix.

Molotov met en avant les différents programmes diffusés sur l’instant, ainsi que ceux disponibles en rattrapage (replay) ou ceux étant programmées pour les jours à venir, il n’est donc plus obligatoire d’attendre un programme pour le visionner, ce qui risque de séduire les jeune et moins jeunes habitués aux programmes à la carte sur internet, en streaming ou sur netflix.

Molotov souhaite faire voir « la richesse de ce que propose la télévision » pour se faire un travail conséquent est fait par les équipes de molotov en matière de métadonnée. La possibilité de suivre des acteurs, des réalisateurs permet aux téléspectateurs de visualiser les nouveautés ou les informations présentées de ce dernier (nouveaux films, …). Avec molotov vous aurez de plus, la possibilité de partager avec toute la communauté de la plateforme, aspect ayant une forte inspiration d’une partie réseaux sociaux du projet, qui reste à être développé.

 

Molotov TV – Arte

Vous avez dit gratuit ?

Effectivement dans un premier temps, la plateforme se veut gratuite pour tous avec un catalogue de 35 chaînes. Ajouter à cela, un espace de stockage de 10h sous forme de cloud. Molotov propose différentes options supplémentaires payantes  comme l’option « extended qui permet pour 9,99 euros un accès à 70 chaînes, avec une capacité de 100 heures d’espace d’enregistrement. Une option prévues prochainement  sera à disposition des consommateurs leur permettant d’atteindre 100 heures de stockage supplémentaires pour seulement 3,99 euros. De plus, Molotov devrait proposer la mise en place de chaines payantes sur sa plateforme de type OCS, BeIN Sport … qui devrait normalement proposer le même genre de service, mais ceci reste encore vague et attendu cependant pour ce type de contrat molotov devrait récupérer une commission de 15 à 30% sur chacune des ventes, l’abonnement devrait être normalement sans engagement.

 

Jérôme Lefilliâtre, parle du modèle d’affaire de Molotov, dans Libération, et dit :

«Le modèle d’affaires de la boîte, lui, n’a rien de révolutionnaire. Les chaînes accessibles gratuitement touchent l’intégralité des recettes publicitaires afférentes. Quant aux chaînes payantes, Molotov leurs verse une redevance fixe, ainsi qu’une commission sur les abonnements perçus. »

Le business model utilisé par la plateforme est en rien révolutionnaire, étant très similaire aux plateformes de type spotify et deezer ou encore de Netflix avec un budget d’environ 9,99 euros par mois pour l’abonnées.

La nouveauté de Molotov se joue donc principalement par son ergonomie et ses différentes fonctionnalités reprises d’autres services et inspiré de Netflix ou Allociné tout en réutilisant le principe de rediffusion, présenté différemment et simplement, et permettant une visibilité plus forte de chacun des programmes.

 

Une plateforme 100% connecté !

Lié à sa plateforme principalement est mise en place par des services connectés, site web, application apple TV. Une problématique liée au type de connexion se fait ressentir. Effectivement seulement les téléspectateurs ayant un minimum de 1,6Mbits/s pourront profiter de Molotov, les personnes ayant au-dessus de 5 Mbits/s auront la possibilité d’utiliser la HD disponible.  Il existe donc un fort pourcentage de personnes qui n’auront pas la chance de pouvoir tester et utiliser les services Molotov.

JeanDavid Blanc et Jean Marc Denoual veulent réinventer la télévision.

https://youtu.be/XQgxE_IcjwY
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Economie collaborative et uberisation du travail : vers un nouveau modèle de société ?

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En 2009, l’entreprise californienne Uber lançait son application qui propose des services de transport en mettant en contact direct des particuliers avec des conducteurs de manière quasi-instantanée. Ce nouveau système économique s’est propagé en Europe et s’applique aujourd’hui à une multitude de services : logement (Airb’n’b est devenu la norme des locations temporaires), ménage, comptabilité, graphisme, bâtiment… Le terme « uberisation » est popularisé fin 2014 par Maurice Levy (PDG de Publicis) lors d’un entretien accordé au Financial Times. Selon lui, « tout le monde commence à craindre de se faire uberiser. C’est l’idée qu’on se réveille soudainement en découvrant que son activité historique a disparu… » De plus en plus de secteurs voient en effet leur modèle de rentabilité bouleversé et craignent cette évolution.

L’uberisation du travail pose aujourd’hui de grandes questions et semble opposer deux visions : celle de la collaboration et du contournement des règles établies en faveur des particuliers et des travailleurs free-lance ; et celle de la précarité, de la désintermédiation, voire de la déshumanisation des travailleurs, rémunérés par des algorithmes. Ce phénomène récent est-il une révolution donnant plus de liberté aux individus, ou une mutation dangereuse du travail et de la société en général ?


Qu’est-ce que l’économie collaborative ?

L’uberisation s’inscrit plus largement dans le mouvement de l’économie collaborative, qui regroupe les nouvelles formes de partage de biens et services, d’échange, et de location permettant la collaboration des particuliers entre eux, notamment grâce aux nouvelles technologies. L’usage et le partage prennent le pas sur la possession et l’accumulation des biens, dans une organisation plus horizontale du travail.

L’économie collaborative est une alternative au système capitaliste traditionnel qui s’est développée dans un contexte de crise économique et d’éthique environnementale, mais aussi d’essor du numérique. Elle inclut la consommation collaborative (AMAP, couchsurfing, covoiturage), les modes de vie collaboratifs (coworking, colocation), le financement collaboratif (crowdfunding, monnaies alternatives), la production contributive (mouvement DIYFabLabs avec mise à disposition d’imprimantes 3D pour fabriquer ses objets), et la culture libre (logiciels libres).


Au Royaume-Uni, 5 millions de personnes perçoivent des revenus grâce à des plateformes en ligne

 Au Royaume-Uni, où règne déjà la flexibilité du travail, l’uberisation de la société est bien avancée : 5 millions de personnes travaillent et gagnent de l’argent via des plateformes en ligne, et 42% font appel à leurs services. L’économie collaborative mêlée aux NTIC apparaît ainsi comme un facteur de travail et de croissance économique, le numérique permettant de faire des économies dans tous les domaines, alors que les revenus réels sont toujours en baisse. Le journal The Independent se réjouit de cette transformation de l’emploi : elle aurait permis de sauver de nombreux britanniques du chômage, qui a touché moins de personnes que lors des crises économiques précédentes.

L’uberisation permet en effet d’accéder à un ou plusieurs emplois, et à des revenus supplémentaires, de diversifier son activité professionnelle ou de se reconvertir, tout en gardant une certaine autonomie et souplesse dans l’organisation du temps de travail. Quant aux utilisateurs, ils peuvent bénéficier de prix bas par rapport aux services traditionnels proposés, ou d’une qualité de service supérieure à prix égal, et leurs choix sont facilités par la recommandation. Mais cette économie informelle, qui échappe au regard et à la régulation de l’Etat, présente cependant de nombreuses limites.


Pourquoi l’uberisation est dangereuse 

L’uberisation présente de nombreux enjeux politiques, économiques et sociaux. Depuis plusieurs mois, les chauffeurs de taxi manifestent dans le monde entier contre Uber, UberPOP et autres services de VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur). UberPOP est désormais interdit en France, bien que le gouvernement peine à faire appliquer la loi. A la différence d’Uber et des taxis, ce service proposait des trajets réalisés par des particuliers et non des professionnels formés ; il n’était régi par aucune loi et ne payait donc aucune cotisation sur l’exercice de cette activité.

En raison de l’absence de législation, ce système économique prive l’Etat de revenus importants, et tend à renforcer encore davantage les écarts entre les classes et la paupérisation de la classe moyenne. Si les plus riches peuvent quitter le pays ou placer leur argent dans des paradis fiscaux, et si les plus pauvres sont exonérés d’impôts, le grand perdant du système est le contribuable moyen qui doit redresser les finances publiques.

D’autres limites résident encore dans ce manque de législation qui fait reculer les droits des travailleurs, comme la difficulté à faire respecter le salaire minimum, l’absence d’assurance chômage et de protection sociale, ou l’impossibilité de suivre une formation. A long terme, l’idéal de liberté se monnaierait contre une précarisation généralisée, en multipliant les contrats courts, indépendants, et non régulés.

En 2015, le magazine The Economist décrypte l’ubérisation du travail et parle de « plattform-kapitalismus » déshumanisant. Ces plateformes mettent en relation des tâches avec des internautes, disponibles n’importe où dans le monde, sans protection sociale mais libres de s’organiser comme ils le souhaitent. Ce modèle induit une division du travail plus importante, l’hyperspécialisation, la suppression d’intermédiaires, et remet en question les notions d’entreprise et de carrière, dans un contexte de crise du chômage. Le sens du travail se perd pour (re)devenir aliénant. Les plus riches qui manquent de temps délèguent des tâches à des travailleurs qui eux, manquent d’argent.

L’uberisation pourrait bien être la « quatrième révolution industrielle », qui renforcerait encore l’automatisation du travail, entraînant une perte de 5 millions d’emplois d’ici à 2020 dans les pays les plus industrialisés, selon le rapport du Forum économique mondial de Davos de janvier 2016.

Une période charnière

Le numérique est en train de bouleverser nos habitudes et nos modes de travail, induisant une profonde mutation de notre société qui se trouve aujourd’hui dans une période charnière. Comme l’explique Diana Filippova, connector du think tank OuiShare :

« Soit une société de travailleurs autonomes et indépendants émergera, avec un revenu et une protection sociale décents ; soit le travail à la demande mettra à bas tous les remparts contre la précarité bâtis depuis plus d’un demi-siècle par l’État-providence, sans les remplacer par un nouveau système de protection. Loin de bénéficier aux travailleurs, cette fragmentation du travail donnerait aux détenteurs du capital et des plateformes un pouvoir de négociation démesuré face à une armée éclatée de personnes précaires, prêtes à accepter un travail à n’importe quel prix. »

L’enjeu politique serait de redéfinir les règles de la productivité et du capitalisme, et la notion même de travail, pour penser de nouveaux modèles d’organisation et une protection sociale adéquate et adaptée aux enjeux actuels. Le numérique pourrait être une opportunité pour reconsidérer le travail dans le cadre d’une société contributive, en créant des plateformes réellement coopératives, au-delà des seules dimensions économiques et financières qui gouvernent en réalité la majorité des plateformes dites de partage.

Marine Keller

Pour aller plus loin

A propos de l’ubérisation :

-Les Britanniques s’ubérisent, Courrier International, N°1325 du 24 au 30 mars 2016
L’uberitsation du travail décryptée, L’Usine nouvelle 
Jusqu’où l’ubérisation de la société va-t-elle aller ?Capital 
De quoi l’ubérisation est-elle le nom ?, Libération
Du digital labor à l’uberisation du travail, InaGlobal 
Stop à l’uberisation de la société !, Libération 

Les taxis VS Uber :

Uber et UberPop, c’est quoi la différence ?, Le Figaro 
Conflit taxis – VTC, France TV Info

L’économie collaborative :

-Diana FILIPPOVA, Société collaborative: La fin des hiérarchies, Rue de l’Echiquier, 2015
Economie collaborative: les valeurs d’internet pour modèle sociétal, Curiouser 
L’économie solidaire nécessite un internet de la solidarité, Internet Actu
DIY : tant de gens se reconnaissent dans ces trois lettres, Le Monde 
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Le streaming au cœur des stratégies de l’industrie musicale

Internet et le numérique ont considérablement transformé le marché de la musique, facilitant la diffusion des œuvres via le téléchargement et le modèle biface des plateformes. On assiste depuis une dizaine d’années à une grande mutation de l’industrie musicale : si le vinyle marque son grand retour, l’objet du disque en lui-même est devenu obsolète et les ventes ne cessent de faiblir face à la hausse du streaming. Les acteurs de l’industrie (labels, producteurs, artistes) sont alors amenés à repenser leur mode de fonctionnement et développer de nouvelles stratégies pour s’adapter au nouveau marché.  

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Le streaming, comment ça marche ?

De l’anglais « stream », « courant », « flux », le streaming désigne la lecture de piste audio à mesure qu’elles sont diffusées sur Internet via une plateforme d’écoute. Il permet d’écouter de la musique sur ordinateur ou téléphone, sans pouvoir conserver les titres. Les plateformes de streaming se chargent de commercialiser la musique numérique auprès du grand public en proposant un ou plusieurs types d’offres. Le catalogue est aussi important qu’iTunes (des millions de références), l’accès y est gratuit ou se fait par abonnement payant mensuel (9,99€) pour un accès illimité et sans publicité. Les revenus du streaming proviennent donc des abonnements des utilisateurs, et des annonceurs via la vente d’espaces sur le site.

Trois plateformes dominent le marché mondial: l’entreprise suédoise Spotify, numéro 1 avec plus de 20 millions d’abonnés et 75 millions d’utilisateurs, l’américaine Apple Music avec plus de 10 millions d’abonnés (la plus récente et qui ne fonctionne que par abonnement), et la française Deezer avec plus de 6 millions d’abonnés et 16 millions d’utilisateurs. Deezer domine le marché français, générant 50% des revenus du streaming contre 11% pour Spotify, en 2014. Le streaming est un canal de diffusion essentiel, de plus en plus rentable, et l’on peut penser qu’il tend à devenir le principal mode de consommation de musique, voire l’unique.

En France

 Le streaming est indéniablement devenu le nouveau levier de croissance de la musique, avec une hausse de 45% des revenus générés l’an dernier par rapport à 2014. Les Français sont aujourd’hui 3 millions à s’être abonnés à des sites de streaming type Spotify, Deezer, ou Apple Music. Le secteur est en pleine expansion même si des questions se posent encore quant à l’équilibre financier des acteurs. 71% des revenus proviennent des abonnés (inscrits à un site ou indirectement via leur forfait téléphonique), permettant une bonne rémunération des producteurs et des artistes, mais qui ne suffit cependant pas à combler la baisse constante des ventes de CD, qui constituent encore l’essentiel de leurs revenus. En 2015, le chiffre d’affaires global de la musique enregistrée en France a connu une nouvelle baisse (-4,7%), principalement en raison du recul de 15,9% des ventes physiques (CD, vinyles, DVD), qui représentent encore près des deux tiers du marché de la musique, selon le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP).

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Aux Etats-Unis

En 2015, le streming est devenu la principale source de revenus pour l’industrie musicale aux Etats-Unis, qui représente désormais 34,3% du chiffre d’affaires. Il s’agit là d’une forte hausse, la part du streaming n’étant que de 7 % en 2010, et de 27 % en 2014. Selon Guillaume Leblanc, président du Snep, « le marché est plus mature aux Etats-Unis », et l’ont peut donc présager que la croissance du streaming finisse aussi par couvrir le déclin des ventes des téléchargements numériques et des ventes physiques en France. Le marché du streaming aux Etats-Unis a cru de 0,8 %, pour atteindre 4,95 milliards de dollars (4,42 milliards d’euros), sa cinquième année consécutive de hausse du chiffre d’affaires. Comme en France, l’essentiel des revenus générés provient des abonnements.

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Mais s’ils génèrent plus d’argent, les abonnés sont en réalité peu nombreux par rapport au nombre total d’auditeurs, notamment en France. L’enjeu à moyen terme est donc de convertir davantage les auditeurs en abonnés, afin de générer plus de revenus et mieux rémunérer les acteurs de la création.

Outre le streaming, d’autres pistes sont à explorer et combiner

Contrairement au CD, le vinyle a le vent en poupe dans un contexte de mode généralisée du « vintage ». Les ventes de vinyles ont augmenté de plus de 40% au premier semestre 2014, et continuent de progresser pour la quatrième année consécutive, jusqu’à représenter 2,3% du marché physique en volume. La musique étant désormais accessible à tous en format numérique, il est intéressant de proposer des formats complémentaires originaux comme le vinyle ou la cassette, des objets tangibles vendus en quantité limitée, que les fans pourront admirer et collectionner. Certains labels intègrent aujourd’hui la cassette dans leur stratégie de promotion en jouant sur la rareté ; d’autres défendent une certaine esthétique en sortant les productions en digital et en cassettes ou vinyles uniquement. En 2014, Sony a même créé une cassette de stockage de 185 terrabytes pouvant contenir plus de 64 millions de morceaux, soit huit millions de jours de musique.

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La diversification des activités ou stratégie 360° consiste pour un label à développer des activités complémentaires à la production et la vente de disques pour créer des sources « multirevenus ». Pour palier la crise du disque, les tournées, les synchronisations (vente d’un morceau utilisé pour un film ou une publicité), les produits dérivés, ou encore les partenariats avec les marques permettent d’assurer d’autres revenus.

Enfin, placer la relation artiste/fan au centre de la stratégie marketing à travers le direct-to-fan apparaît également comme une piste non négligeable. Si la gratuité est la norme, la fidélisation des fans et la relation de confiance établie grâce à la communication peuvent entraîner l’acte d’achat, en proposant des produits rares ou des expériences uniques. On pense alors aux recherches de Paul Booth qui s’est intéressé à la culture fan, pour qui le fan appartient à une communauté où l’économie du don (« digi-gratis economy ») prévaut, impliquant une économie de la récompense et du cadeau pour les fans. Sur Bandcamp par exemple, le label ou l’artiste peut choisir de mettre en vente son morceau ou son EP à prix libre (0€ ou plus, 10€ ou plus…) et il n’est pas rare que certains paient davantage pour soutenir l’artiste.

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Marine Keller

Sources & prolongements

-La musique en 100 labels, Tsugi Magazine, hors?série n°6, juillet?août 2013 
Don’t Believe the Hype le blog de Virgine Berger (industrie musicale, stratégies marketing)
-Paul Booth, Qu’est-ce que la culture fan?, Ina Global 

Le marché du streaming :

Le streaming, nouveau relais de croissance de l’industrie musicale, L’Express
Le marché du disque toujours en baisse en 2015, le streaming en hausse, La Croix 
Apple music vs Spotify, Digital Trends

Les alternatives:

Do it yourself et direct-to-fan, deux alternatives, Don’t Believe The Hype
Urban Outfitters, l’un des plus gros vendeurs de vinyles au monde, Les Inrocks 
Sony invente la cassette du futur, Les Inrocks
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Le numérique en milieu carcéral

C’est en partie grâce à l’émission Softpower « La culture et le numérique en prison » avec Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté, que je suis amenée à m’interroger sur le rôle du numérique en prison.

Le numérique en prison est au centre des préoccupations actuelles puisque celui-ci permettrait un changement de mentalité. On ne veut pas punir les détenus mais leur permettre une réinsertion. Toutefois cette évolution semble encore très lointaine notamment par la faute d’une régulation difficile.

Réel progrès vers le numérique

Comme nous l’explique l’invitée, il y a eu un réel progrès depuis quelques années. En effet, la télévision est maintenant accessible en milieu carcéral, sous forme d’abonnement ou non selon le type d’établissements. Orange is the new black, série diffusée par Netflix nous confirme la présence du numérique en prison à travers certaines scènes, en exposant une détenue pleurant devant une série télévisée ou des détenus avec leurs téléphones.

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Source de l’image

Le numérique : interdit mais présent

La télévision n’est toutefois pas le seul média numérique présent : les téléphones, les jeux vidéo et les ordinateurs circulent facilement au sein des établissements, même ci ces derniers ne sont pas autorisés. Une grande quantité de portables sont tout de même passés ,non pas par les parloirs, très contrôlés, mais soit par des projections depuis l’extérieur de la prison au-dessus des murs, soit par les surveillants eux-mêmes. N’étant pas autorisés à se connecter à internet mais n’étant pas contrôlés, les détenus peuvent toutefois accéder à des sites à caractère problématiques mais aussi des sites favorisant leur future réinsertion comme les sites d’annonces pour les demandeurs d’emploi.

Periscope : le scandale en prison

Nous avons pu voir à travers le buzz de Periscope que le numérique est bel et bien présent en prison malgré l’interdiction. En effet, un détenu s’est filmé en prison afin de répondre aux questions des internautes. Son confort de vie en cellule a semblé interloquer la majorité des internautes. Nombreux sont les articles concernant ce sujet.

Un outil pour la réinsertion

Le Conseil national du numérique et Raphaël Liotier appellent à inscrire dans la loi un droit d’accès au numérique pour les détenus. En effet, comment accéder à la dématérialisation des démarches administratives quand on est en prison pour ensuite pouvoir se réinsérer ? Bien que des formations internet soient proposées, il persiste une fracture numérique dans les prisons, ce qui est un accélérateur de distorsion sociale.

Un rapport intitulé Internet en prison, État des lieux, enjeux et perspectives établi en 2012 par la Farapej (fédération généraliste pour la prison) et des étudiants de Sciences Po a permis de développer ces propositions et ces réflexions.

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La société étant désormais dans une politique de réinsertion, le numérique est au centre des préoccupations.  En plus de faciliter la recherche d’emploi, cela permettrait également de réduire les risques d’isolation allant parfois jusqu’à créer des instabilités psychologiques. Le contrôle de ces pratiques resterait complexe mais un système de « cloud » pourrait être envisagé, technique déjà pratiquée par la Belgique.

Le centre de détention modèle de Beveren en Belgique

Le chemin vers la digitalisation des établissements pénitentiaires belges a bel et bien commencé.  Il y a par exemple un ordinateur fixé au mur de chaque cellule. Les détenus ont également une clé USB personnelle, qu’ils peuvent brancher dans la petite unité centrale de la machine. C’est un Prison Cloud. Ils peuvent accéder à leur dossier en ligne, sans aller jusqu’au tribunal, passer des appels vidéo et ont même accès à une vidéothèque payante de 200 films. Les détenus peuvent également consulter quelques pages Internet, sélectionnées, pour les aider à préparer leur réinsertion mais ils n’ont pas été à l’abris de bug. C’est pourquoi, en attendant de régler le problème, le seul site accessible est celui de la bibliothèque.

Consultez l’article complet.

Une bibliothèque pour les prisonniers aux Etats-Unis

The American Prison Data Systems (APDS) a développé une bibliothèque numérique pour les prisonniers américains. C’est une grande première à effet bénéfique : la lecture permettrait de diminuer la violence dans les prisons. En effet, les bibliothèques de prison sont la plupart du temps trop petites et les livres qu’on peut y trouver sont souvent trop vieux ou proviennent de dons.

Pour l’APDS c’est un outil à la réinsertion. « Nous travaillons en partenariat avec les meilleurs fournisseurs de contenu pour nos programmes relatifs à l’éducation, la santé, mais créons nos propres outils pour résoudre des problèmes spécifiques dans certains établissements » explique Cindy Mclaughlin, de l’American Prison Data Systems.

L’APDS fournit également des tablettes Android connectées aux établissements correctionnels, afin de permettre aux prisonniers de recevoir des cours en ligne. Le programme est utile car les détenus peuvent définir les paramètres de texte (taille, contraste etc.) pour palier aux problèmes de chacun (vision, ou de dyslexie).

A quand cette innovation en France ?

Consultez l’article au complet.

Le numérique, un outil d’apprentissage

L’enseignement universitaire en prison est un droit mais il apparaît comme un privilège auprès des détenus. Quel est la place du numérique dans cet apprentissage ? C’est la question que ce sont posé Lucie Alidières -Dumonceaud, Chantal Charnet et Olivier Scherer. https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01277116/document

Le numérique, utile pour tous

Le numérique n’est pas seulement un outil pour les détenus mais aussi pour la surveillance de ces derniers. Tout d’abord, les surveillants peuvent observer les détenus sans être vus, ce qui raréfie les contacts entre ces deux catégories. Ensuite, un programme informatique a également été développé par un consortium de trois entreprises, les deux français Bull et Business & Decision, ainsi que le belge Real Dolmen pour référencer les données concernant chaque détenu. Enfin, comme l’explique l’article du RSLN mag, aux États-Unis, un algorithme a été mis en place afin de connaître le risque de récidive grâce à certains facteurs (entre 50 et 100 allant de son âge à son niveau d’éducation) et ainsi réduire les coûts des établissements correctionnels.

En conclusion, le numérique apporterait beaucoup à être légalement présent dans les prisons :

  • Réinsertion des détenus plus facile
  • Baisse du risque d’isolation des détenus
  • Surveillance possible
  • Numérique au service de l’autorité

Néanmoins la régulation est encore trop incertaine pour imaginer une arrivée du numérique en milieu carcéral d’ici quelques années.
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De l’interactivité du récit littéraire au récit littéraire interactif

En nous appuyant sur les recherches de Serge Bouchardon , nous allons essayer aujourd’hui, de comprendre l’évolution de l’interactivité du récit littéraire vers un nouveau modèle : le récit littéraire interactif. En effet, le thème du livre numérique est traité régulièrement sur ce blog.

Cette nouvelle forme médiatique spécifique est difficile à caractériser, son appellation étant elle-même oxymore. Comment allier à la fois narration et interaction ? Un récit interactif suppose une succession d’évènements créant une histoire, une narration mais aussi une forme d’intervention du lecteur. L’expression peut donc renvoyer à un vaste champ de pratiques.

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De l’interactivité dans les récits

Déjà en 1760, Laurence Sterne a pensé une forme d’interactivité à travers son roman « Tristram Shandy ». Pour elle, certains chapitres pouvaient être laissés de côté pour certains lecteurs qui sont moins curieux. Elle incitait alors déjà à une lecture non-linéaire. Plus récemment, des auteurs comme Raymond Queneau ont adopté ce système rédactionnel en laissant notamment un choix au lecteur quant à la suite de sa lecture.

L’ère du numérique : l’apogée de l’hypertexte

À l’ère du numérique, la linéarité n’est désormais plus au centre des préoccupations des auteurs. Le mode d’organisation d’un document a donc été bouleversé, dans un premier temps par l’utilisation de liens hypertextes. Toutefois, ce mode de narration est difficile à la fois pour l’auteur, qui doit écrire plusieurs fragments d’histoire tout en offrant un parcours logique, mais aussi pour le lecteur, qui se sent souvent désorienté ce qui compromet sa lecture.

Des récits littéraires interactifs

Dans un second temps, le numérique a créé un changement de pratiques et une démultiplication des outils, nous incitant à revisiter les supports précédemment utilisés. Le lien n’est plus la seule solution envisageable et est donc de moins en moins pratiqué. Il est désormais possible pour un lecteur de manipuler le contenu à l’écran et même de produire lui-même du texte pouvant s’ajouter au récit. Le lecteur peut désormais agir au niveau de l’histoire, de la structure du récit et de la narration. Les outils s’étant développés, l’affichage dynamique du texte et la dimension multimédia sont au centre du processus de création d’un récit interactif.

Les formes sont désormais nombreuses :

  • Livre interactif
  • Web-documentaire interactif
  • Film interactif
  • Récit collaboratif ou participatif

Un domaine difficile à encadrer mais de plus en plus populaire

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Toutefois, il est difficile d’encadrer précisément le champ du récit interactif. En effet, avec l’arrivée du multimédia, le terme choisi peut être remis en cause. Si on s’en tient au Trésor de la Langue Française qui définit le récit littéraire comme « l’usage esthétique du langage écrit », un récit intégralement imagé ne rentre pas dans les critères, comme l’exprime Serge Bouchardon dans son ouvrage « Le récit littéraire interactif : une valeur heuristique ». Malgré ces interrogations, le récit linéaire interactif a encore de grands jours devant lui notamment avec les jeux vidéo. En effet, pour lui « tout nous incite à considérer le jeu vidéo comme un récit. Il y a bien une histoire avec des personnages, des événements, un cadre spatio-temporel, un système de représentation, une clôture avec des fins identifiables. »

Un nouveau secteur d’interrogation pour les chercheurs

Les nouvelles modalités des récits interactifs, entendus au sens large (jeu vidéo, littérature contemporaine sur de nouveaux supports…) deviennent un nouveau secteur d’interrogation pour les chercheurs. Par exemple, une journée d’étude a été organisée sur ce sujet à l’Université de Lausanne en 2014 (consultez le programme) avec la problématique suivante : Les bifurcations du récit interactif : Continuité ou rupture ?.

Un outil pédagogique

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Le récit interactif est de plus en plus utilisé dans les écoles secondaires en tant qu’outil pédagogique pour acquérir des connaissances en numérique et en tant qu’aide à la production de contenu. C’est grâce à la plateforme AnimeHistoire, que plusieurs professeurs ont permis à leurs élèves d’écrire une histoire collaborative avec d’autres classes, sur différents continents. C’est notamment le cas des élèves de CM1/CM2 à Champagneux en Savoie qui ont travaillé en lien avec le Canada. La classe de  R. Cornet s’est d’abord occupé des “péripéties”, après avoir reçu l’“élément déclencheur” de la classe de l’autre côté de l’océan Atlantique puis de la “situation finale”. Pour l’enseignante, « ils ont appris à collaborer et à écrire à plusieurs » mais aussi « à bien écrire ». Et le meilleur dans tout ça ? Le projet a réellement motivé les élèves.

Consultez l’article complet.

Rédiger un récit interactif : les principaux conseils

Définir votre objectif et votre cible

Un récit interactif peut viser le divertissement aussi bien que l’information ou la formation. Il est essentiel de savoir au préalable quelles informations vous voudriez partager avec vos lecteurs. Avant ça, il faut évidemment définir quelle est votre cible afin d’adapter le discours. (ex. livre pour enfants)

La scénarisation

Dans le cas de la rédaction d’une histoire, la première étape, et la plus cruciale, est la scénarisation. Écrire au hasard offre peu d’intérêt et il est difficile de changer un élément en cours de rédaction sans changer tout le cours de l’histoire.

Les choix des utilisateurs

Lorsque l’utilisateur a à faire des choix (ex. être un homme ou une femme), il est essentiel de le guider et de l’informer sur les éventuelles conséquences de ce choix. La partie introductive est donc également essentielle et déterminante. Il faut également motiver les choix. Différents moyens peuvent être utilisés : score, limite de temps, connaître la réponse…

La quantité d’informations

Il ne faut pas submerger le lecteur d’informations. On doit y aller progressivement pour lui permettre d’établir les liens mais aussi de choisir quelles informations il souhaite approfondir.

La rédaction

Il ne vous reste ensuite qu’à rédiger votre histoire en vous appuyant sur le scénario préalablement défini.

Vous êtes vous-même intéressé par la création interactive d’un jeu ou d’une histoire (non collaborative) ? Le logiciel Twine vous le permettra.
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La théorie de l'amusement

Logotype du site "thefuntheory"

C’est en parcourant la toile que je suis tombée par hasard sur cet étrange
site internet : thefuntheory.com. Daté de 2009, il est à l’initiative du constructeur automobile Volkswagen et de l’agence DDB, dans le cadre d’une opération de marketing viral.

Créé il y a 6 ans, cette campagne semble pourtant résolument moderne. Et pour cause, aucune autre tentative n’a encore vu le jour !

Le principe est simple : faire passer un message rébarbatif et démoralisateur de manière ludique !


Le concept

« The Fun Theory » se base sur le principe qu’il est plus facile de changer des comportements par l’amusement et le plaisir. De plus cette façon d’appréhender un apprentissage augmenterait, selon une étude sur le comportement humain, la probabilité d’une répétition de ce geste.

Volkswagen a donc réfléchi en collaboration avec l’agence DDB a des idées « récréatives » autour de messages sérieux comme le recyclage, la sécurité routière ou encore la santé. Ce qui a donné lieu à une mise en scène ludique du mobilier urbain comme la poubelle la plus profonde du monde, l’escalier piano … dont nous serons amenés à reparler très prochainement.

Par ailleurs, afin de sensibiliser un plus large public et de le faire participer, Volkswagen récompensait la meilleure invention «Fun Theory» par un chéque de 2500 euros, en 2009. Et c’est Kevin Richardson et son radar loto qui furent les grands gagnants.


Des vidéos d’exemple

La poubelle la plus profonde du monde
pour une élimination des déchets d’un point de vue différent.
Ce fut 72 kilos d’ordures collectés contre 31 kilos pour la poubelle la plus proche.

L’escalier piano
pour une course légère dans les escaliers grâce à la musique.
Ce fut 60% de personnes en plus qui empruntèrent l’escalier plutôt que l’escalator situé juste à côté.

Le radar loto
pour récompenser les bons automobilistes.
Ce fut une baisse de 22% de la vitesse moyenne. De 32km/h, nous sommes passés à 25km/h.


Mon avis sur ce concept

Prendre le contre-pied de campagnes habituellement très pessimistes et ultra-sérieuses, comme celles pour la sécurité routière, me paraît être une solution révolutionnaire et donc une voie à explorer.

Je regrette que depuis 2015, il n’y ait pas eu de nouvelles tentatives, permettant la mise en pratique de cette théorie de l’amusement. Il semble pourtant si simple de sensibiliser un large public autour de causes nobles.

Cette campagne est, par ailleurs, une belle mise en application de la citation « Joindre l’utile à l’agréable ».

Je suis également d’avis pour dire que :

 Le jeu peut rendre le monde meilleur.
Jane McGonigal


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Commençons par de l’information de vulgarisation, accessible à tous, bien que peut ou pas référencée ces informations ont été un point de départ dans mes recherches.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=SEbCbp1vc9Y[/youtube]
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Ce 8ème chapitre de l’ouvrage Pratiques de l’édition numérique est écrit par Jean-Philippe Magué, maître de conférences en Humanités Numériques à l’ENS Lyon et membre du laboratoire ICAR (Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations). Nous tenterons de reprendre les éléments importants de ce chapitre technique, en les enrichissant d’exemples et d’informations complémentaires.

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