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Lycée Camille Saint-Saëns - Rouen

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Test / 2.1.3. Nouvelles problématiques de la guerre au XXIe s.

Cours Nathan p. 114-115

Lisez (ou écoutez) attentivement ces 2 pages de cours.

Rédigez éventuellement une fiche-résumé.

Puis répondez aux 15 questions du QCM Google Forms :

2.1.3. Nouvelles problématiques de la guerre au XXIe siècle : étude critique d’un document

Manuel Nathan : lire le cours (2) p. 114-115

ou écoutez le podcast :


Méthodologie : l’étude critique d’un document.

document étudié : un discours de Barak Obama (2016), p. 126.


liens utiles pour la préparation de l’explication :

https://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Dernier-discours-d-Obama-devant-le-Congres-2016-01-12-1403221

https://www.liberation.fr/planete/2016/01/12/discours-sur-l-etat-de-union-obama-appelle-a-ne-pas-succomber-a-la-peur_1425813

https://www.bbc.com/afrique/monde/2016/01/160113_usa_obama_discours_etat_union

https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/01/12/discours-sur-l-etat-de-l-union-barack-obama-face-a-l-histoire_4845585_3222.html

https://www.telerama.fr/monde/discours-de-barack-obama-sur-l-etat-de-l-union-la-classe-americaine,136870.php

https://www.youtube.com/watch?v=YaL9nHrNsy4


Méthode d’étude du document

1re étape : cerner le document

  • identifier le thème ou le sous-thème auquel se rattache le doc (ici le thème 2 : Guerres et paix… >> sous-thème : les enjeux transnationaux des conflits actuels (XXIe s.)
  • le titre : il permet d’identifier la problématique générale du doc >> Les États-Unis et la guerre (en 2016)
  • la consigne : elle oriente l’angle d’approche de la problématique et peut parfois suggérer un plan (ce n’est pas le cas ici…)
  • l’auteur (qui?) : sa notoriété, sa fonction, son rôle historique éventuel…
  • la nature du doc : discours officiel, mémoires, pamphlet, caricature…
  • le contexte : géographique (où?) et historique (quand? importance de la date)
  • les destinataires (à qui?) : ils peuvent être multiples (certains textes peuvent s’adresser à l’humanité)
  • le ou les modes de diffusion : livre, journal papier, radio, télé, web…
  • le plan du texte : articulations, ruptures, idées directrices…
  • les éléments à définir : notions, personnages, entités (groupe politique, organisation…)

2e étape : construire et rédiger l’étude critique

Il n’existe pas de plan type.
Le plan dépend du document : des idées qu’il développe et de l’ordre dans lequel il les développe.

votre manuel propose le plan suivant :

  1. Des nouvelles sources de conflits
    (facteurs identitaires, socio-économiques, nouveaux enjeux géopolitiques)
  2. Nouveaux acteurs, nouvelles stratégies et nouvelles échelles de conflits
    (stratégie mondialisée, régionalisation, guerre intra-étatique)

Retenons les mots-clés de ce plan d’étude :

  • nouvelles SOURCES de conflits
  • nouveaux ACTEURS des conflits
  • nouvelles STRATÉGIES des conflits
  • nouvelles ÉCHELLES de conflits.

Et voyons les 2 premières phrases :

 » Aussi bien al-Qaida qu’à présent Daech menacent directement notre peuple, car dans le monde d’aujourd’hui, même quelques terroristes qui n’accordent aucune valeur à la vie humaine, y compris à la leur, peuvent causer beaucoup de dégâts. Ils se servent d’Internet pour empoisonner les esprits de nos concitoyens (…). »

  • nouveaux ACTEURS : al-Qaida et Daech (groupes islamistes – notion à définir) qui « n’accordent aucune valeur à la vie humaine, y compris la leur ».
  • nouvelle SOURCE de conflit au XXIe siècle : le retour de religion comme facteur de conflit
  • nouvelles STRATÉGIES : menacer directement le peuple américain sur son territoire (terrorisme), agir avec des moyens réduits (quelques terroristes), utiliser Internet, empoisonner les esprits des Américains (semer la terreur et/ou faire du prosélytisme = convaincre des Américains de rejoindre les rangs du terrorisme islamiste).
  • nouvelles ÉCHELLES de conflits : la menace ne se limite plus au Moyen-Orient ou à l’Europe, elle concerne directement le territoire des États-Unis depuis le 11 septembre 2001.

Poursuivre ensuite l’analyse du texte, en conservant ce cadre d’analyse :
QUI ? les acteurs : groupes terroristes, Etats, coalitions d’Etats, organisations internationales…
POURQUOI ? les sources ou facteurs de conflits : terrorisme, guerres civiles, catastrophes humanitaires (famines), catastrophes naturelles
COMMENT : stratégies des uns et des autres, celle des organisations terroristes et celle des Etats menacés par le terrorisme islamiste
? Distinguer la nature de la menace et les contextes selon les espaces géographiques mentionnés par B. Obama.

—————————————-

Un exemple d’introduction :

Barak Obama (démocrate), élu président des Etats-Unis en 2008 et réélu en 2012, fut un président charismatique et souvent admiré à l’étranger. En 2016, il achève son 2e mandat et la constitution américaine ne lui permet pas de briguer un 3e mandat.

Son discours sur l’état de l’Union prononcé devant le Congrès américain à Washington le 12 janvier 2016 est donc à la fois un bilan de ses 2 mandats et un testament politique adressé à celle ou celui qui lui succédera, mais aussi au peuple américain par l’intermédiaire de ses représentants au Congrès, et plus largement encore au monde entier. Son discours est donc un événement planétaire.

Dans le passage qui nous est proposé, Barak Obama aborde la question de la place de la guerre dans le présent et l’avenir des Etats-Unis. Il explique que de nouvelles logiques de guerre menacent les Etats-Unis – le terrorisme islamiste avec AlQaida et Daech (Syrie-Irak-Afghanistan) – dans le présent et dans les décennies à venir. Il évoque aussi d’autres formes possibles de terrorisme ou de catastrophes qui provoqueront de massifs déplacements de réfugiés.

——————————————–

on pourrait aussi suivre ce plan :

1) actualité : la menace terroriste islamiste (en Syrie en 2015)

  • nouveaux acteurs : alQaida et Daech
  • nouveaux modes opératoires
  • des échelles de conflits multiples
  • nouvelles réponses des Etats (ex : Syrie)

2) les perspectives d’évolution de cette menace du point de vue des Etats-Unis

  • la menace islamiste demeure (2016)
  • de nombreuses régions de la planète vont demeurer instables pendant des décennies
  • de nouveaux terrorismes (autres qu’islamistes) peuvent apparaître
  • il faudra gérer de nouvelles vagues de réfugiés fuyant de nouveaux conflits ou des catastrophes

3) Ce qu’on peut déduire de son propos et ce qu’il n’évoque pas :

  • les Etats-Unis doivent s’adapter à ces nouvelles formes de conflictualité car le conflit classique interétatique symétrique (modèle de la Guerre froide contre l’URSS) n’est plus le scénario dominant.
  • La solution suggérée par l’intervention en Syrie est la coopération internationale (coalition de 60 pays) avec ou sans l’ONU s’il y a blocage à l’ONU
  • B. Obama ne dit rien de la future élection présidentielle de 2016. 



Test / 2.1. Faire la guerre du XVIIIe siècle au XXe siècle

QCM cours p. 112-113.

Lisez (ou écoutez) attentivement ces 2 pages de cours.

Rédigez éventuellement une fiche-résumé.

Puis répondez aux 15 questions du QCM Google Forms :

 

2.1.2. Le corrigé

Sujet : De la guerre de Sept Ans aux guerres napoléoniennes

Bataille de Quiberon, 1759.

1) La Guerre de 7 ans (1756-1763) : une guerre limitée ?

>> p. 116-117

doc 1.

Pourquoi l’Angleterre prend-elle le risque de déclarer la guerre à la France de Louis XV ?

Selon le maréchal de Noailles, l’Angleterre est devenue, au milieu du XVIIIe siècle, une grande puissance maritime (ce qu’elle n’était pas dans les siècles précédents). Le projet des Anglais est de s’attaquer à la France pour détruire ses forces maritimes et chasser les Français d’Amérique. Cependant, l’objectif des Anglais n’est pas ponctuel ou local (la situation en Amérique), mais stratégique et global : grâce à la maîtrise des océans, l’Angleterre ambitionne de devenir la 1re puissance en Europe et dans le monde. La guerre, selon le maréchal, est donc inévitable et il appelle le roi Louis XV à s’y préparer (nous sommes alors en 1749, soit 7 ans avant le déclenchement de cette guerre en 1756).

doc2.

En quoi, si l’on prend l’exemple de bataille de Rossbach (Saxe – 1757), cette guerre se présente-t-elle comme un conflit « classique » ?

Sur ce tableau (huile sur toile), on peut observer l’armée du roi Frédéric II de Prusse et celles des Français et des Autrichiens. C’est un conflit interétatique et symétrique : en cela cette bataille s’inscrit dans le cadre de la guerre classique. La bataille se déroule selon les règles établies de l’art de la guerre. Les soldats sont des professionnels, Les fantassins évoluent en rangs serrés, les cavaleries s’affrontent au 1er plan. La bataille, qui dura moins d’une heure et demie, s’apparente à une partie d’échec. Le but n’est pas d’anéantir l’ennemi, mais d’être reconnu vainqueur, ce qui fut le cas pour Frédéric II qui l’emporte contre les 2 armées les plus puissantes du monde. C’est donc pour lui une victoire retentissante.

Franck Ferrand, Au coeur de l’histoire. 6 juillet 2020

docs 3 et 4.

En quoi l’étude de forces en présence et des théâtres d’opération (batailles) nous permet-elle de parler d’un « guerre mondiale » ?

Nous pouvons parler d’une guerre mondiale car les batailles se déroulent sur tous les continents. En Europe : Rossbach (1757), Leuthen (1757), Prague (1757), Lagos (1759). En Amérique : Louisbourg (1758), Plaines d’Abraham (1759), Guadeloupe (1759), Martinique (1762), La Havane (1762). En Afrique : Gorée (1758), Saint-Louis-du-Sénégal (1758). En Asie : Plassey (1757), Gondelour (1758), Madras (1758), Pondichéry (1760-1761). L’étude des forces en présence montre également que les belligérants possèdent des territoires immenses sur ces 4 continents. L’échelle du conflit est donc mondiale.

doc 4.

En quoi, selon Pierre Serna, la guerre de Sept Ans serait-elle déjà conforme à ce que Clausewitz appelle la « guerre absolue » ? (quels arguments avance-t-il?)

Outre sa dimension mondiale, on peut considérer la guerre de Sept Ans comme une « guerre absolue » car c’est « une nouvelle guerre dite à outrance » explique Pierre Serna : « le but n’est pas de mettre l’ennemi en difficulté pour le conduire à la table des négociations. Il est désormais de le détruire (…) : c’est la recherche du démantèlement de l’adversaire dans sa capitulation. » Cette description du conflit reprend les éléments de définition de la « guerre absolue » selon Clausewitz.

2) Les guerres révolutionnaires et napoléoniennes : vers la « guerre absolue ».

>> p. 118-119

doc 5

La bataille de Valmy (1792) : en quoi est-elle un tournant dans l’histoire de la guerre ?

Selon René Girard, la bataille de Valmy ne fut qu’une canonnade. Pourtant, pour lui comme pour Clausewitz, la bataille de Valmy constitue un tournant dans l’histoire de la guerre : elle marque le passage des guerres limitées, dans lesquelles ce sont les principes politiques et militaires qui guident le conflit, à la « guerre absolue », dans laquelle c’est désormais le principe populaire qui domine. Ce bouleversement est lié à la mise en place de la conscription en France pour défendre la « patrie en danger » : « Les citoyens marseillais, venus épauler à Valmy une armée de métier (…) annoncent une nouvelle ère, celle de la mobilisation totale. […] Les guerres napoléoniennes et la “guerre totale” qu’elles inaugurent, où toute la “masse” d’une nation est mobilisée.
René Girard reprend la distinction établie par Clausewitz entre guerre rationnelle et guerre passionnelle : « Ce sont bien les passions qui mènent le monde. […] Or ces passions se sont déchaînées avec les guerres révolutionnaires et napoléoniennes. »

docs 6 et 7

Qu’est-ce qui permet de penser à Napoléon que les valeurs de la révolution française pourraient aussi convenir aux autres peuples d’Europe ? Contre qui ou quoi Napoléon semble-t-il vouloir mener cette « guerre absolue » que théorisera plus tard Clausewitz ?

Napoléon considère que l’aspiration à la liberté et à l’égalité ne concerne pas seulement le peuple français, mais tous les peuples d’Europe (Allemagne, Italie, Espagne). « Ce que désirent avec impatience les peuples (…), c’est que les individus qui ne sont point nobles et qui ont des talents aient un égal droit à votre considération et aux emplois. » On peut rapprocher cette phrase, du premier article de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. » Napoléon donne donc une dimension universelle à cette Déclaration.
Selon lui, il ne s’agit pas de combattre des peuples, mais de s’élever contre l’arbitraire et contre les monarques absolus d’Europe : c’est un combat contre l’absolutisme et pour les Lumières et la raison… Cette vision d’un Napoléon libérateur de l’Europe et porteur des idéaux de la Révolution n’est évidemment pas partagée par tous…

doc 8

Quels éléments de cette carte montrent que les guerres napoléoniennes n’appartiennent plus à la catégorie des guerres « classiques » ?

Des conquêtes territoriales importantes (France des 130 départements), le blocus continental contre l’Angleterre, l’application du Code Civil français en dehors des frontières françaises, des foyers de résistance nationaliste.

doc 9

Espagne sous occupation française : guerre « classique », guerre « absolue » ou guerre « totale » ?

Les guerres napoléoniennes constituent des « guerres absolues » car elles sont caractérisées par une « montée aux extrêmes », visible dans la répression terrible ordonnée par le maréchal Murat suite au soulèvement espagnol du Dos de Mayo. Les auteurs des attaques sont exécutés sommairement, mais en plus des Espagnols peu ou pas impliqués peuvent être sévèrement punis. Les mots que Murat emploie pour désigner ses adversaires (« misérables qui respirent le crime et le délit ») témoignent de la radicalisation du conflit.

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