Dans cet extrait, Laplantine met en évidence les deux acteurs du concept de l’altérité : moi et l’autre. Il nous explique ainsi que le « moi » n’existe que si il y un « autre ». L’espace qui sépare ces deux entités peut être qualifié par le terme « différence ».

Pour naviguer dans cet espace qu’est la différence, il faut agir et appliquer une décentration du soi vers l’autre. Cette notion de décentration implique plusieurs facteurs. Tout d’abord celui de la curiosité. La curiosité doit-être le premier mouvement de l’individu pour connaître l’autre. Cette curiosité est le premier pas de la décentration. Le second pas est celui du rejet de l’ethnocentrisme. L’ethnocentrisme implique la notion de classement des sociétés, de comparaison péjorative de celles-ci, or, la décentration ne peut se faire que par une acceptation d’une non-existence d’une échelle de valeur dans les sociétés.

Par exemple, la valeur de l’eau potable est-elle la même selon les pays on l’on demeure? Y a- t-il la même place accordée à l’éducation sur l’ensemble du globe? Répondre à cela nous montre qu’il y une évidence de relativité entre les sociétés dans notre monde. De même, le temps long met en évidence la relative valeur de certains concepts ou de l’hégémonie de certaines sociétés

Laplantine met ainsi en évidence la nécessaire décentration que doit opérer l’individu pour connaître les autres sociétés mais également pour connaître la sienne. Pour reprendre mon exemple d’eau potable, observer un pays dans lequel l’eau potable est une question de survie chaque jour amène à nous poser des questions sur notre propre consommation.

En tant qu’enseignant, il est nécessaire de montrer aux élèves que les sociétés sont toutes imbriquées les unes aux autres et que cela devient de plus en plus prégnant.

Il est utile de leur montrer que les enseignements qui leur sont prodigués impliquent une histoire, une mutabilité, que les choses n’ont pas toujours étés comme elles le sont aujourd’hui. Cela semble évident de le montrer en Histoire-géographie mais il est possible de leur expliquer que interculturalité nous a permis d’avoir les connaissances que nous avons aujourd’hui en mathématiques, en sciences, en musique, en art,…Ainsi, il est nécessaire que les élèves aient une vision globale de notre société et nous devons mettre la curiosité culturelle au centre de la mission éducative.

Pour moi, chaque enseignement peut bénéficier de cette approche interculturelle, à nous de diversifier les supports utilisés, les ouvrages de lecture…