Explicitation de mon propos du Framapad 1

  1. Retour sur Framapad et l’altérité

« La notion de culture implique des définitions variables et relatives à la subjectivité de chacun. Parler d’altérité implique notamment de s’investir de cette notion de culture.

Le terme de tolérance pose le problème de la non-acceptation, car tolérer c’est accepter de vivre « à côté de ». Par ailleurs, on peut aussi discuter le terme d’acceptation de l’autre. En effet si « j’accepte la différence » je me place en situation d’ascendance face à autrui et à sa différence. »

Etymologiquement alter est de racine latine et signifie « autre ». Or pour concevoir l’autre il est impératif de reconnaître le soi. C’est donc dans les jeux de coercition et d’interaction entre le soi et l’autre que va naître une typologie d’attitudes que sont le rejet, la discrimination, le stéréotype, la tolérance, l’altérité… Mais pour bien appréhender ces tensions entre le soi et l’autre il faut aussi questionner ce qui constitue l’essence même de la différence et, pour moi, c’est la culture qui en fonde le socle. Notons par ailleurs que le second élément fondamental que l’on pourrait citer serait le physique, mais comme l’histoire a pu le démontrer, s’atteler à fixer la différence entre le soi et l’autre seulement sur des éléments physiques peuvent être la source de terribles déviances, tel qu’a pu l’être l’eugénisme.

Le billet que j’avais écrit lors de la première séance abordait directement l’un des soucis pouvant amener une difficulté dans l’expression d’une définition simple de l’altérité : le concept de culture. Est ici entendu que le mot culture comporte à la fois des formes linguistiques usuelles (culture de la terre) mais aussi des significations plus complexes comme lorsqu’on parle de culture occidentale, de culture d’entreprise ou encore de « La Culture ». C’est donc un terme polysémique qui englobe de très larges aspects de la vie en société pouvant parfois amener à des situations de confusion lorsqu’il n’est pas au préalable définit et conceptualisé par celui qui l’emploie.

Pour ma part, et comme je l’ai explicité ci-dessus, lorsque l’on parle d’altérité, on parle indubitablement de culture car je l’entends comme étant une part constituante de l’individu. La culture est donc l’ensemble des connaissances acquises par un être humain, son rapport à son milieu d’origine, son évolution par rapport à celui-ci et comment ce dernier se conçoit vis-à-vis de cela.

Dès lors, lorsque un individu différencie sa culture à celle d’un autre, ce sont des ensembles de ressentiments qui sont mis en joug, oscillant entre l’acceptation et le refus, la reconnaissance et l’abnégation, la tolérance et l’altérité…

Ainsi l’altérité serait, pour moi, la reconnaissance de l’autre et de sa culture, au même titre que l’on se reconnait soi et sa propre culture. En finalité c’est lorsque l’on reconnait l’autre comme son égal que l’on peut partager avec.

 

La vie commune est attrayante, en même temps que coercitive. Sans doute, la contrainte est nécessaire pour amener l’homme à se dépasser lui-même (Durkheim, De la Division du travail soc., 1893, p. XVII).

 

« On parle beaucoup d’autres cultures, on ne parle pas beaucoup de l’AUTRE »

Indubitablement, lorsqu’on parle de l’autre, c’est qu’on le reconnait comme étant différent et donc cela induit que des cultures différentes sont reconnues. Finalement lorsque l’on prend ce que j’entends par la notion « culture » on obtiendrai :

Lorsqu’on parle beaucoup d’autres cultures on parle donc beaucoup de l’autre.

« Prendre en compte les origines, les parcours de chacun… être tolérant. »

Comme le disait Goethe « la tolérance ne devrait être qu’un état transitoire. Elle doit mener au respect.». Il faut être prudent quant à la confusion entre la tolérance et l’altérité. L’un et l’autre sont très différent, voir même opposé.

Tolérer vient du latin tolerentia signifiant endurance, patience et résignation. Ce terme tire ses origines du mot tolerare qui signifie supporter. Ainsi, tolérer c’est supporter ce que l’on ne peut éviter, accepter l’autre parce qu’on n’a pas le choix. Certes on respecte l’autre, mais au prix de devoir se sacrifier et de devoir endurer sa différence.

Face à cela, l’altérité reconnait la différence de l’autre (au même titre que la tolérance), mais elle l’accepte comme son égal, sans rapport de force. C’est donc sur ce postulat d’horizontalité que l’acceptation de l’autre se fait.