Questionnement durant le stage

Il est vrai que je n’avais pas vraiment d’idées exactes pendant le premier cours sur la question de l’interculturalité et que lors du début du deuxième cours les idées n’étaient toujours pas, dans les grandes lignes, mises en place dans ma tête. J’avais jusque là beaucoup d’interrogations. L’interculturalité, c’est intéressant en effet, mais c’est un sujet qui reste très vaste. Pendant le deuxième cours, lorsque chaque étudiant a essayé d’annoncer quelques points de chute sur un sujet pouvant être intéressant je suis restée sur ma première idée de me questionner à propos de la différence. La différence, qu’est ce que c’est ? A quel moment peut-on parler de différence ? Dans quel contexte ? Peut-on parler à l’école de différence avec les enfants ? Et comment en parler ? Nous savons à présent que la différence c’est à la fois nous et les autres. On est tous une personne unique, et nous sommes donc tous des étrangers pour autrui. Dès lors que les enfants ont la capacité de comprendre ce que peut être une différence chez l’Autre il faut alors leur apporter des éléments de réponse à travers différentes activités et supports pour pouvoir assimiler et surtout comprendre pourquoi cette différence créée une singularité chez chacun d’entre nous. Ce sont des questions qui ont pu me suivre durant tout le long de ce stage. Je me suis ainsi porter sur une problématique principale qui est: Comment aborder la différence avec les enfants en classe ?

Lorsque je suis arrivée dans ma classe de 23 élèves de CE2, je me suis donnée comme objectif de détecter des différences pouvant être mises en avant ou bien abordées dans la classe. Je me suis rendue compte qu’il n’y en avait pas de majeures. Néanmoins, un petit garçon dans la classe a un papa anglais et une maman française, il parle donc français et anglais. Cette différence est plutôt mise en avant dans la classe par la maîtresse car l’enfant participe lors du cours d’anglais pour donner la bonne prononciation et est un acteur direct avec l’enseignante pour apporter un plus à tout moment aux autres élèves. Il permet ainsi de pallier certaines lacunes possibles que peut avoir l’enseignante sur un mot à prononcer en particulier par exemple.

Après ce petit temps d’observation que je me suis donné, j’ai donc enfin discuté de mon sujet d’ERCAPP avec l’enseignante qui a trouvé ce sujet de la différence très intéressant mais assez vague. Elle m’a ensuite expliqué qu’au sein de la classe il n’y avait pas de vraies différences culturelles, d’origines ou bien même sociales. Je me suis alors demandée, par quels moyens l’équipe enseignante et plus particulièrement ma maître d’accueil pouvait à partir de supports faire découvrir aux enfants l’Autre si au sein de cette même école il n’y avait pas de différences diverses et ou flagrantes. Elle m’a ainsi parlé du projet de l’école 2015-2016. Effectivement, celui a pour objectif de faire découvrir aux enfants le Monde à travers les différentes cultures et les différents continents.

J’ai trouvé alors que ce type de support pouvait être intéressant dans la façon d’aborder la différence avec les enfants et de connaître celui qui nous entoure dans le Monde. Il peut être pertinent car il s’applique et s’adapte à l’ensemble des classes de l’école, c’est à dire à la fois les classes de maternelle et celles en élémentaires. De plus, ce projet rassemble beaucoup de matières. C’est pourquoi, l’enseignante a choisi de relier ses enseignements comme les leçons de Français notamment ou bien la Littérature au projet de l’école. Ainsi, lors d’un cours de Français sur le pluriel des exceptions des mots en « ou » elle a choisi en particulier un texte citant plusieurs pays, noms d’habitants ou groupes de personnes. En l’occurrence, dans le texte on pouvait repérer les mots « les Andalous », « Tombouctou », « les Zoulous », « le Pérou », « les Mandchous ». Une fois la lecture du texte faite, la maîtresse demande aux enfants de situer les pays qu’ils ont pu reconnaître dans ce qu’ils venaient de lire et elle leur explique les termes qu’ils n’ont pas compris. Ceci permet donc de donner une approche aux enfants sur des noms de pays, des tribus que les enfants ne connaissent pas forcément pour la plupart et de pouvoir les situer sur l’imposant planisphère affiché en classe. Suite à cet exercice, certains enfants savaient situer le Pérou, et Tombouctou car ils avaient déjà auparavant travaillé dessus.

Autre exemple en Musique. L’enseignante propose aux enfants durant sa séance hebdomadaire de faire découvrir des musiques traditionnelles jouées dans le Monde à ses élèves. Une fois les deux premières écoutes faites, elle leur demande tout d’abord s’ils reconnaissent des sonorités particulières qui pourraient déterminer le pays d’où vient cette musique. Lorsqu’ils ont trouvé le pays avec l’aide de la maîtresse si besoin, ils le situent tous ensemble encore une fois sur le planisphère et la maîtresse explique en quoi cette chanson peut être une musique traditionnelle dans ce pays. Cela permet aux enfants d’ouvrir leur culture face à d’autres façons de vivre, de fêter, ou de célébrer un événement etc. Durant mon stage, les CE2 ont fait la découverte de la musique traditionnelle pour enfants de la fête de Thanksgiving qui s’intitule « Ten Little Indians ». Ma maître d’accueil a ensuite expliqué aux élèves l’histoire de cette chanson et pourquoi celle-ci est jouée durant cette fête de Thanksgiving aux Etats-Unis.

Ce projet permet également aux enfants durant cette année 2015-2016 de goûter des plats typiques des pays du Monde. En effet, les élèves découvriront pendant leur année un vrai petit déjeuner propre au Royaume Uni et l’équipe enseignante pour objectif de refaire un deuxième repas représentatif d’un pays si le premier fonctionne bien avec les enfants.

Je trouve réellement ce support approprié car il peut apporter énormément aux enfants par une multitude d’activités possibles dans plusieurs matières et niveaux, ce qui permet à l’enfant de collecter de nombreuses informations à propos des autres, de ce qui peut se passer dans les autres pays, comment vivent certains groupes de personnes, que fêtent les habitants d’un pays étranger, comment mangent-ils. Finalement, les enfants ne savent pas ce qui peut se passer autour d’eux, car ils n’ont pas la notion de décentration que l’on a pu voir durant le cours magistral concernant notre atelier de recherche. Pour eux, le France c’est ce qu’ils connaissent de mieux pour la plupart, c’est leur pays. L’Europe peut également faire partie de ce qu’ils peuvent avoir appris ou entendu. Néanmoins, ils ne se rendent pas forcément compte qu’autour d’eux, vivent des personnes qui peuvent avoir des origines différentes, des religions différentes, des habitudes différentes, des traditions ou des idées différentes. Il faut donc apprendre à connaître l’Autre et le comprendre dans sa façon de vivre et d’apprendre à être tolérant avec lui. C’est un rôle que l’on doit mener à bien à l’école avec les enfants pour que lorsqu’ils deviennent adultes et citoyens, ils respectent l’Autre avec son histoire, sa façon de vivre, sa culture, ses sentiments.