« Problématique de la différence » Laplantine

Commençons par le terme de différence, selon le CNTLR (centre national de ressources textuelles et lexicales), une différence est « un caractère ou un ensemble de caractères qui dans une comparaison, un ordre, distinguent un être ou une chose d’un autre être, d’une autre chose. » Pour qu’une différence apparaisse, cela reviendrait à dire qu’elle n’existe que lorsqu’il y a présence d’une comparaison. Pour effectivement voir une différence, nous sommes obligés de procéder à une comparaison et c’est bien l’écart entre les deux modèles qui forge une différence.

Ethnocentrisme : « Comportement social et attitude inconsciemment motivée qui conduisent à privilégier et à surestimer le groupe racial, géographique ou national auquel on appartient, aboutissant parfois à des préjugés en ce qui concerne les autres peuples. » C’est également une définition du CNRTL. Comprenons alors que l’ethnocentrisme est un manque d’objectivité total lorsqu’il s’agit de comparer son propre peuple avec un autre tant l’idée de supériorité de sa civilisation est flagrante à ses yeux. En découle de ce jugement, la pensée que sa propre culture, ses moeurs, ses coutumes, sa religion, sa langue, son ensemble de connaissances et de comportements, ou encore son ensemble de manière d’agir et de penser est forcément meilleure que celle des autres. Par cette pensée, l’évolution des mentalités sur le métissage ne peut se faire et encore moins l’idée d’interculturalité.

Enfin, la décentration peut être considérée comme l’inverse de l’ethnocentrisme, il s’agit pour un individu d’accepter de se détacher ou du moins de mettre de côté pendant un temps donné, les caractéristiques de sa culture afin de mieux prendre en compte celle d’une autre.

C’est par la découverte de nouvelles choses issues d’autres cultures qui nous permet une évolution dans la nôtre. Comme le dit si bien Jean-Paul Sartre à propos de l’individu cette fois : « Pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l’autre. L’autre est indispensable à mon existence, aussi bien d’ailleurs qu’à la connaissance que j’ai de moi. Dans ces conditions, la découverte de mon intimité me découvre en même temps l’autre, comme une liberté posée en face de moi, et qui ne veut que pour ou contre moi. » Ce n’est que par une multitudes d’interactions avec autrui que nous pouvons découvrir d’autres manières de faire, de penser… Qui ont pour bénéfice de tous nous faire grandir. En ce sens nous nous rapprochons du terme d’interculturalité qui selon J.Demorgon considère que toute culture est susceptible d’enrichir toute autre. C’est bien par l’échange et la comparaison (objective) que nous pouvons progresser.
La première idée qui me vient en tête pour présenter aux élèves la démarche de François Laplantine, serait de réaliser une sorte de partenariat, de correspondance avec une autre école (n’importe laquelle même si une correspondance avec une école d’un autre pays serait encore plus intéressante). Avec ces échanges de lettres entre élèves, il serait alors question de partager des idées, de montrer comment fonctionne chaque école pour pouvoir adopter ou non des pratiques que l’on jugerait intéressantes d’adopter au sein de notre classe. Je pense par exemple à l’évocation du commencement d’une journée de classe dans chaque école pour pouvoir comparer. (Cela pouvant se traduire par le fait de donner l’idée d’un certain rituel à faire et inversement, l’école avec qui nous correspondons peut nous éclairer sur d’autres activités qu’elle jugerait intéressantes de nous transmettre.)
Les questions présentes dans les lettres des élèves pouvant porter sur de multiples domaines comme la mode vestimentaire dans leur école, sujet auquel je m’intéresserais plus particulièrement. Il s’agira de comparer vestimentairement les pratiques d’une école avec la notre. Que pouvons nous comprendre par le vêtement? Que nous indique t’il sur les manières de vivre, les pratiques des élèves vivant dans tels ou tels pays? Des interrogations comme : ou achètent-ils leurs habits? Est-ce eux qui les choisissent? Portent-ils des marques?