Réponse aux questions en lien avec les articles

  • Quel sens donner aux mots « différence », « décentration », « ethnocentrisme » ?
  • « Différence »: D’après le dictionnaire Larousse, la différence c’est « l’absence d’identité, de similitude entre des choses, des personnes », c’est « le caractère qui les distingue l’une de l’autre ». Ainsi on procède à une comparaison des caractéristiques de chacune, puisque la différence est le résultat de cette comparaison. C’est en procédant à une décentration comme le dit Laplantine que l’on pourra observer ces différences d’un autre point de vue et voir qu’au final elles n’en sont pas, mais plutôt des manières différentes de faire ou de vivre. En effet, toute société n’a pas la même culture, la même manière de vivre, mais nous sommes tous semblables en ce que nous sommes tous humains.
  • « Décentration » : D’après le site web « Graines de paix », la capacité à se décentrer c’est la « capacité à prendre de la distance par rapport à soi-même et à son propre point de vue, pour pouvoir se mettre à la place de quelqu’un d’autre et comprendre son point de vue. ». Ainsi le fait de se décentrer permet de comprendre l’autre en se mettant à sa place, en prenant du recul, pour comprendre sa culture et la société dans laquelle il vit. C’est ce que Laplantine souligne lorsqu’il dit « c’est seulement ce que nous percevons dans une autre société qui nous permet de repérer ce qui est un jeu dans la nôtre. ».
  • « Ethnocentrisme » : Selon la définition du dictionnaire Larousse, l’ethnocentrisme est une « tendance à privilégier les normes et valeurs de sa propre société pour analyser les autres sociétés ». En d’autres termes, l’ethnocentrisme est une attitude que l’on a et qui fait que l’on met sur un piédestal sa propre société, ce qui peut aboutir parfois inconsciemment à un jugement rabaissant des autres sociétés. En somme, on pense que sa culture est meilleure que celle des autres, on va donc juger négatif le comportement des autres à travers une comparaison dans laquelle on va positionner sa propre culture comme supérieure.

Ces définitions sont également liées à la notion de culture que Laplantine définit ainsi : « La culture est l’ensemble des comportements, savoirs et savoir-faire caractéristiques d’un groupe humain ou d’une société donnée, ces activités étant acquises par un processus d’apprentissage et transmises à l’ensemble de ses membres ».

  • Pourquoi cette démarche, en plus de nous permettre de comprendre l’autre, nous amène-t-elle à nous comprendre nous-mêmes ?

En plus de nous permettre de comprendre l’autre en se mettant à sa place avec la décentration, cette démarche nous amène à nous comprendre nous-mêmes puisque c’est en communiquant avec l’autre, en le découvrant, en s’intéressant à lui que nous allons nous construire et nous développer. En effet, on va enrichir sa culture mais aussi construire sa propre identité, une identité culturelle. Car en ayant une position ethnocentrique, on va porter des jugements négatifs sur l’autre, on protège son identité en dénigrant celle de l’autre et on se convint que seuls nos valeurs et comportements sont possibles. Or, en ayant cette position ethnocentrique, on se forge une identité qui ne peut pas se développer. Quand on procède à un décentrement, on se rend compte que nous avons besoin de l’autre pour construire notre identité, mais pour bâtir celle–ci nous devons la construire sur le principe d’altérité.

  • Comment, en tant qu’enseignant, puis-je mettre en œuvre cette approche dans ma classe ? Autour de quelles activités précises ?

Pour approcher ce principe d’altérité en classe, différentes activités sont possibles. On peut tout d’abord faire travailler les élèves par binômes sur un pays, qu’ils fassent des recherches sur ce dernier afin de créer un exposé pour présenter aux autres les caractéristiques de ceux pays et ses habitants. Pour être encore plus précis, il faudrait les faire travailler sur la façon dont se passe l’école dans d’autres pays, que les enfants d’ailleurs n’ont pas forcément les mêmes rituels mais que pourtant ils ont les mêmes apprentissages. Pour poursuivre ce travail de recherche, nous pourrions également créer une correspondance avec une classe d’un autre pays. En effet le fait d’échanger, de communiquer avec une classe à l’étranger permettrait d’apprendre à connaitre la culture d’un autre pays, leur façon de vivre mais aussi également leur façon de travailler à l’école.

Par rapport aux programmes, cette notion d’altérité peut être étudiée dans différentes disciplines. Tout d’abord dans l’enseignement morale et civique où des thèmes particuliers sont abordés tels que la différence, l’égalité, la liberté, le racisme… Ces différents thèmes peuvent se décliner dans d’autres matières. Par exemple en littérature où on peut lire des poèmes évoquant les thèmes énoncés auparavant mais également travailler sur le voyage ; en arts visuels où on peut travailler sur le portrait ce qui signifie également travailler sur l’identité ; en géographie/découverte du monde où on étudie les différents pays du monde, les différentes sociétés ; en musique où on peut faire des écoutes de chansons d’ailleurs ; … Ce sont des éléments sur lesquels je m’étais appuyée dans mon ERCAP puisqu’il s’agissait de m’interroger sur les enseignement développant la culture, plus particulièrement les activités possibles autour de la littérature de jeunesse. Ce sont également des points sur lesquels j’ai réfléchi lors de mon dernier stage et lors duquel j’ai tenté de trouver des pistes de réflexion pour la suite de l’ERVIP.