exemple des Inuits

Lors de notre stage, nous avons ainsi pu observer une séquence portant sur la découverte d’une ethnie : celle des Inuits. L’angle d’approche reposait sur la lecture d’un conte accompagnée de panneaux d’affichages installés sur les murs. Les savoirs développés avaient pour sujet des caractéristiques folkloriques comme par exemple les méthodes de chasses aux phoques traditionnelles des Inuits avec le harpon. Des enseignements de la sorte comportent donc le risque de cristalliser des connaissances sur un peuple à partir de savoirs « originaux ». C’est ce procédé que l’on nomme la « folklorisation d’une culture ».
Dès lors comment peut-on amener des références multiculturelles dans la classe sans pour autant folkloriser la culture référé ? Finalement discerner une culture n’est-ce pas avant tout la stéréotyper pour savoir ce qu’elle est ?

Plurilinguisme et pluriculturalisme

Afin de recentrer notre problématique, nous avons décidé de travailler sur plusieurs articles scientifiques, notamment celui de ZARATE, LEVY et KRAMSCH. Dans leur ouvrage « Précis du plurilinguisme et du pluriculturalisme », ils définissent la compétence plurilinguisme comme une particularité linguistique possédée par certaines personnes qui possèdent ou développent grâce à des études ou des voyages, la faculté de parler au moins trois langues différentes. Il faut savoir que la langue est un instrument de pouvoir et d’action car celle qui permet l’évolution des sociétés et des systèmes éducatifs, en effet, le langage est donné avec les sociétés. Il est pour l’homme, le seul moyen d’atteindre l’autre (son alter), de lui transmettre et de recevoir de lui un message. La société et la culture inhérente à cette société sont indépendantes de la l’instrument premier de communication aux hommes, le langage. Ce dernier, se doit d’être commun à tous les membres d’une même société, cela dans le but, de se comprendre et de pouvoir dialoguer pour définir les droits et les libertés de chacun au sein de cette société. De ce fait, si une personne est plurilingue, elle peut s’adapter à plusieurs sociétés, ce qui lui permettrait de développer plusieurs cultures propres à chaque société (possédant une langue différente), cela peut lui permettre une certaines ouverture d’esprit très enrichissante, elle pourra alors faire partager son savoir et faire apprendre à d’autres l’une des langues qu’elle maîtrise.
Quant à l’idée du pluriculturalisme, il relate l’idée de pluralité, donc d’une unité. Elle représente ainsi le fait qu’il y ait une fusion intégrative des différentes cultures qui peuvent composer une société selon G.KOUBI dans « Brèves remarques à propos d’une distinction entre multiculturalisme et pluriculturalisme ». En bref, « On désignera par compétence plurilingue et pluriculturelle, la compétence à communiquer langagièrement et à interagir culturellement possédée par un locuteur qui maîtrise, à des degrés divers, plusieurs langues et a, à des degrés divers, l’expérience de plusieurs cultures, tout en étant à même de gérer l’ensemble de ce capital langagier et culturel » ( Coste, Moore et Zarate, 1997).
Cette compétence est permise par le domaine de l’éducation permettant un mode de communication partagé. L’école doit véhiculer des valeurs qui vont conduire les futurs citoyens de demain à ne pas méconnaître la compréhension de nos pays voisins quand ils s’expriment dans leur langue et à travers leur culture. C’est pour cela qu’il est primordial que les Institutions primaires telles que les écoles de chaque pay cultivent une ouverture envers l’expérience de l’altérité afin de donner aux élèves les savoirs qui leur consentent de toujours vouloir développer une compréhension de la langue et de la culture des autres peuples. L’école se doit aussi de faire comprendre aux élèves que cette acquisition d’une seconde voire troisième langue ne doit pas s’arrêter à la fin de leur vie scolaire car cette intercommunication et interaction avec autrui, ne parlant pas la même langue est une richesse. L’autonomie dégagée dans l’apprentissage d’une nouvelle langue grâce à l’école, doit donner aux élèves une certaine conscience linguistique. Cette plus-value apportée par l’école doit être similaire à toutes les écoles afin de créer une culture commune relatant du pluriculturalisme et du plurilinguisme.

Mathilde Renard, Jérémy Bertereau, Clément Dossmann