Problématique et données ERCAPP

Notre sujet étant sur l’appréhension de la notion de différence en école primaire, plus précisément notre problématique est : Comment adapter les activités pédagogiques sur le thème de la différence avec des enfants de tout âge ? Nous avons décidé de garder notre problématique et de recueillir les données qui pourront nous aider à y répondre durant notre stage de deux semaines dans une école primaire.
La première donnée que nous espérons recueillir concerne l’avis des enseignants sur l’enseignement de la notion de différence, par quels moyens ils la mettent en œuvre, par le biais de quels supports et quelle adaptation en font-il selon les âges. Pour cela nous avons choisis de faire passer un entretien aux enseignants. L’entretien comporte huit questions qui vont nous aider à compléter notre questionnement.

Les questions de l’entretien :
1) Pour vous qu’est ce que la notion de différence?  
2)Comment peut-elle se manifester au sein d’une classe? 
3) Selon vous, avoir une grande différence dans sa classe est davantage une richesse ou un handicap?
4) Est ce que vous abordez avec vos élèves la notion de différence? D’Altérité ?
5)Si oui par quels moyens? Quel est votre support privilégié pour aborder ce thème ? Pouvez vous me donner votre liste d’ouvrages ? 
6) Est que la façon d’aborder cette notion change en fonction de l’âge des enfants? Si oui, en quoi?
7) Est ce que cela est important et utile d’initier les élèves à la différence? A l interculturalité? 
8) Est ce que cet enseignement à la différence a des effets positifs sur l’apprentissage des élèves dans les matières scolaires? 

Comme seconde donnée, nous avons décidé de lire un conte abordant la notion de différence aux enfants, et par la suite de recueillir leur impression sur l’histoire lue. Nous avons pour cela fait une pré-sélection de conte, cependant nos choix ne sont pas arrêtés sur le conte qui va être lu aux enfants.

La troisième donnée portera sur les ouvrages, les films, les documentaires, les musiques étudiés par les élèves, ainsi que sur l’affichage en classe. Dans la classe où j’effectue mon stage, les élèves ont dans un premier temps étudiés un petit roman qui s’intitule Je suis amoureux d’un tigre de Paul Thiès, qui aborde la culture asiatique, les stéréotypes liés à cette culture ainsi que l’adoption. En parallèle, les enfants ont visionnée le film « Furyo » réalisé par Nagisa Oshima. Ce film raconte les relations interpersonnelles et les différences culturelles entre quatre hommes dans un camp de prisonniers japonais à Java durant la Seconde Guerre mondiale en 1942. Ces deux supports ont permis d’aborder la connaissance d’une nouvelle culture, et par conséquent la notion de différence, d’interculturalité. Ils ont également déclenché un travail interdisciplinaire en arts visuels et en APSA. Tout d’abord, le roman a été suivi d’une lecture complémentaire «  La grande vague » qui met en valeur les estampes japonaises et notamment le maître de l’estampe japonaise Okusaï. Les élèves ont par la suite réalisé un travail en histoire des arts sur Okusaï et ont essayé de reproduire à leur manière la vague d’Okusaï en arts visuels. Le travail en APSA, plus précisément en danse, a été influencé par les lectures, les estampes japonaises mais aussi par le film, puisque les élèves vont réaliser une chorégraphie pour le spectacle de fin d’année sur la musique du film composée par Ry?ichi Sakamoto. Les mouvements réalisés lors de leur chorégraphie essaient de représenter la vague de Okusaï.

La quatrième et dernière donnée concerne la composition de la classe dans lequel nous effectuons notre stage. C’est l’une des premières différence que l’on peut faire constater pour ensuite travailler dessus, est celle qui est présente dans la classe avec ses autres camarades, il nous semblait donc important d’y prêter attention. Dans la classe où j’effectue mon stage, plus précisément dans une classe de CE2 à l’école Jean Moulin à Venoix, les enfants viennent d’un milieu familiale assez élevé, il n’y a pas de très grande pauvreté dans cette classe. Cependant, à un autre niveau on peut constater une différence au niveau des origines ethniques des élèves, certains ont des origines africaines, d’autres maghrébines, d’autres non. Cela est un premier de différence que l’on peut travailler avec les enfants, pourquoi n’ont-ils pas tous la même couleur de peau. Ensuite, dans cette classe, il y a deux profils assez atypiques qui mettent en valeur la notion de différence. En effet, une élève est hémiplégique du côté droit, elle a donc une AVS à ses côtés, cependant, par décision du maître, cette dernière n’est pas souvent sollicitée pour accompagner cet élève pour qu’elle puisse obtenir plus d’autonomie et de confiance en elle. Son handicap est très bien perçu par les élèves, elle est tout à fait intégrée dans la classe, je me suis moi même rendue compte de son handicap que très tardivement au bout du 3ème jour de stage. Un autre élève arrivé tout juste cette année dans cette école a quitté son pays l’Erythrée pour venir en France, il suit donc un programme particulier au sein de la classe et a très peu souvent les mêmes séances que ses camarades. Le fait qu’il ne suit pas les même programme que ses camarades accentue sa « différence » avec ses autres camarade, son intégration dans le groupe classe a été donc un peu plus lent que la moyenne. Cependant, les autres élèves sont au courant de sa situation, et son pays et sa situation ont été présenté avec les autres élèves par le maître en début d’année, ce qui a pu permettre d’appréhender la notion de différence, sujet qui nous intéresse.