Commentaire citation Levi-Strauss

« Le barbare c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie. »

J’ai choisi cette citation car ici Levi-Strauss nous amène à réfléchir sur l’idée même de « barbarie ». Habituellement, quand on pense au terme « barbarie » on se réfère à des actes cruels dirigés par des individus dispensés d’humanité. Cependant, certains utilisent ce terme pour qualifier des habitants issus d’une culture différente de la leur ; par exemple les Romains qualifiaient les Gaulois de barbares. En outre, le mot « sauvage » est souvent utilisé comme synonyme et fut souvent utilisé par les Espagnols pour désigner les indiens présents sur les terres d’Amérique. Ainsi, utiliser le terme barbare revient à affirmer qu’il y a des « sous-hommes » qu’il y a supériorité d’un peuple sur un autre. La différence culturelle est alors refusée et réduite à l’inhumain.

Or, pour Levi-Strauss nous sommes barbares à partir du moment où l’ont croit à l’existence des barbares. Autrement dit à partir du moment où l’on juge un peuple, selon ses manières de vivre et d’être (différentes des nôtres) et que l’on se définit comme supérieur à celui-ci. Selon moi, cela voudrait dire que nos jugements finissent par nous juger nous mêmes.

3 réflexions sur « Commentaire citation Levi-Strauss »

  1. Bonjour
    Merci pour ce commentaire ! A la lecture de l’extrait de Levi-Strauss, cette phrase m’a marquée, et m’a fait beaucoup réfléchir car je l’ai trouvée très puissante. A travers une réflexion sur la barbarie, elle pose la question du lien entre le regard qu’on porte sur les autres, et qui nous sommes.
    En cherchant la définition du terme « barbarie » (Larousse), j’ai trouvé trois sens :
    1- Caractère de quelqu’un ou de quelque chose qui est barbare, cruel, féroce.
    2- Etat d’une société qui manque de civilisation.
    3- Action barbare, cruelle.
    Qualifier une culture, ou des individus, de barbare (croire à la barbarie), c’est donc croire que certaines sociétés et individus manquent de civilisation, et sont par conséquent « inférieurs », comme vous l’avez expliqué dans votre commentaire. Le droit à la différence est nié, au profit d’un jugement unilatéral.
    Mais que veut dire « manquer de civilisation » ? Quels critères peuvent permettre de juger que telle ou telle société, culture, n’est pas « suffisamment » civilisée ? Comment juger un « manque de civilisation » autrement que par les lunettes de notre propre culture et de nos propres représentations – ce qui est par conséquent subjectif et limitant ?
    Je crois que refuser de considérer et de comprendre des pratiques différentes de celles de notre propre culture est la révélation d’une incapacité à dialoguer et ouvrir la réflexion, qui est pourtant une caractéristique clé de la race humaine. Juger la différence en la rejetant sans essayer de la comprendre, n’est-ce pas inhumain, barbare ? Qualifier un groupe ou un individu de « barbare », c’est faire l’aveu de sa propre incapacité à se comporter en tant qu’être humain, à travers le dialogue et la réflexion, et donc c’est faire preuve d’une certaine forme de barbarie.
    Je suis d’accord avec votre analyse qui conduit à dire que « nos jugements finissent pas nous juger nous-mêmes ». Je pense que nos attitudes, nos actes, nos jugements, sont le reflet de qui nous sommes, et traduisent les valeurs et les croyances qui nous portent. Je crois que nos actes et nos jugements expriment qui nous sommes, bien plus que nos paroles.

  2. En réponse à dauriak
    Bonjour,
    Merci pour ce commentaire ! A la lecture de l’extrait de Levi-Strauss, cette phrase m’a marquée, et m’a fait beaucoup réfléchir car je l’ai trouvée très puissante. A travers une réflexion sur la barbarie, elle pose la question du lien entre le regard qu’on porte sur les autres, et qui nous sommes.
    En cherchant la définition du terme « barbarie » (Larousse), j’ai trouvé trois sens :
    1- Caractère de quelqu’un ou de quelque chose qui est barbare, cruel, féroce.
    2- Etat d’une société qui manque de civilisation.
    3- Action barbare, cruelle.
    Qualifier une culture, ou des individus, de barbare (croire à la barbarie), c’est donc croire que certaines sociétés et individus manquent de civilisation, et sont par conséquent « inférieurs », comme vous l’avez expliqué dans votre commentaire. Le droit à la différence est nié, au profit d’un jugement unilatéral.
    Mais que veut dire « manquer de civilisation » ? Quels critères peuvent permettre de juger que telle ou telle société, culture, n’est pas « suffisamment » civilisée ? Comment juger un « manque de civilisation » autrement que par les lunettes de notre propre culture et de nos propres représentations – ce qui est par conséquent subjectif et limitant ?
    Je crois que refuser de considérer et de comprendre des pratiques différentes de celles de notre propre culture est la révélation d’une incapacité à dialoguer et ouvrir la réflexion, qui est pourtant une caractéristique clé de la race humaine. Juger la différence en la rejetant sans essayer de la comprendre, n’est-ce pas inhumain, barbare ? Qualifier un groupe ou un individu de « barbare », c’est faire l’aveu de sa propre incapacité à se comporter en tant qu’être humain, à travers le dialogue et la réflexion, et donc c’est faire preuve d’une certaine forme de barbarie.
    Je suis d’accord avec votre analyse qui conduit à dire que « nos jugements finissent pas nous juger nous-mêmes ». Je pense que nos attitudes, nos actes, nos jugements, sont le reflet de qui nous sommes, et traduisent les valeurs et les croyances qui nous portent. Je crois que nos actes et nos jugements expriment qui nous sommes, bien plus que nos paroles.

  3. Bonjour
    Merci pour ce commentaire ! A la lecture de l’extrait de Levi-Strauss, cette phrase m’a marquée, et m’a fait beaucoup réfléchir car je l’ai trouvée très puissante. A travers une réflexion sur la barbarie, elle pose la question du lien entre le regard qu’on porte sur les autres, et qui nous sommes.
    En cherchant la définition du terme « barbarie » (Larousse), j’ai trouvé trois sens :
    1- Caractère de quelqu’un ou de quelque chose qui est barbare, cruel, féroce.
    2- Etat d’une société qui manque de civilisation.
    3- Action barbare, cruelle.
    Qualifier une culture, ou des individus, de barbare (croire à la barbarie), c’est donc croire que certaines sociétés et individus manquent de civilisation, et sont par conséquent « inférieurs », comme vous l’avez expliqué dans votre commentaire. Le droit à la différence est nié, au profit d’un jugement unilatéral.
    Mais que veut dire « manquer de civilisation » ? Quels critères peuvent permettre de juger que telle ou telle société, culture, n’est pas « suffisamment » civilisée ? Comment juger un « manque de civilisation » autrement que par les lunettes de notre propre culture et de nos propres représentations – ce qui est par conséquent subjectif et limitant ?
    Je crois que refuser de considérer et de comprendre des pratiques différentes de celles de notre propre culture est la révélation d’une incapacité à dialoguer et ouvrir la réflexion, qui est pourtant une caractéristique clé de la race humaine. Juger la différence en la rejetant sans essayer de la comprendre, n’est-ce pas inhumain, barbare ? Qualifier un groupe ou un individu de « barbare », c’est faire l’aveu de sa propre incapacité à se comporter en tant qu’être humain, à travers le dialogue et la réflexion, et donc c’est faire preuve d’une certaine forme de barbarie.
    Je suis d’accord avec votre analyse qui conduit à dire que « nos jugements finissent pas nous juger nous-mêmes ». Je pense que nos attitudes, nos actes, nos jugements, sont le reflet de qui nous sommes, et traduisent les valeurs et les croyances qui nous portent. Je crois que nos actes et nos jugements expriment qui nous sommes, bien plus que nos paroles.

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