Conseil de l’Europe: apprentissage précoce d’une langue seconde

Cet article s’intéresse principalement au territoire néerlandais, mais mon sujet de recherche reprenant les mêmes thèmes relatifs au Français Langue Seconde qui doit être enseigné aux élèves allophones, je l’ai jugé pertinent.

Afin de pallier les inégalités de réussite entre les élèves issus de l’immigration et ceux qui ne le sont pas, un projet a été mené dans les écoles maternelles pour consolider l’enseignement d’une langue seconde (également langue de scolarisation), car c’est à ce moment que l’apprentissage d’une langue seconde est décisif dans la mesure où il précède l’apprentissage de la lecture et du calcul. Une place importante a été accordée aux compétences linguistiques pour permettre aux élèves de mieux comprendre et mieux s’exprimer alors que l’étude de la langue a été reléguée au second plan, tout en planifiant des objectifs transdisciplinaires. En effet, la compréhension de l’orale prime sur les autres. Pour cela, des textes de natures très différentes ont été lus aux élèves, parfois accompagnés d’images. Dans bien des cas, les élèves comprennent au fur et à mesure et réagissent pour manifester leur compréhension, quelle que soit la nature de la question (ouverte, fermée …). Cette compréhension de l’oral permet de mieux appréhender la structure grammaticale de la phrase (négative, interrogative, courte, simple…). Cela leur permet dans un premier temps d’acquérir un certain bagage lexical pour ensuite appréhender plus efficacement la production orale. En utilisant un univers rassurant pour les enfants, ils seront plus enclins à rentrer dans les activités, même les moins loquaces d’entre eux. L’enseignant doit évaluer positivement, systématiquement et implicitement.

Compte tenu de la forte corrélation entre les compétences orales et écrites, ce premier passage par l’oral permet d’aborder l’écrit dans un second temps. Les élèves qui se sont beaucoup exercés à l’oral auront davantage de facilités à décoder les textes. Cela peut d’abord passer par la lecture puis le mime d’une image, de pictogrammes et ensuite de textes qui se rapprochent de l’univers quotidien des élèves. Les signes, notamment visuels, occupent une place prépondérante dans ce processus car la reconnaissance et l’interprétation sont plus immédiates. Une fois cela fait, il faut envisager la production d’écrits mais en planifiant précautionneusement. Effectivement, les enfants ne parvenant à former aisément les lettres qu’à l’âge de 6 ans, l’accent est d’abord mis sur la découverte ludique de l’écriture car le jeu permet d’enrôler bien plus facilement les élèves. Par exemple, les enfants peuvent constituer un musée pour lequel ils préparent des billets d’entrées et quelques indications pour les visiteurs.

Cette acquisition précoce de la langue doit se faire le plus tôt possible afin de « raccrocher les wagons » plus facilement, tout en ayant des supports pédagogiques adaptés tels que le jeu et/ou les images, pour une meilleure implication.

https://rm.coe.int/09000016805a2352

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