Projet interculturel

Master EFE 2023/2024

En tant qu’enseignante en Toute Petite Section (TPS) à l’École Internationale de Dallas, je ressens quotidiennement l’immersion dans un environnement interculturel. Mes élèves proviennent de diverses origines et cultures, leurs familles étant d’ascendance canadienne, nord-américaine, dominicaine, mexicaine, chinoise, africaine, et bien d’autres encore.

L’école internationale de Dallas propose aux étudiants une éducation particulièrement enrichissante axée sur les langues étrangères et les cultures qui y sont associées. En maternelle, les cours sont dispensés en français et en anglais. À partir de la Moyenne Section (MS), les étudiants ont la possibilité de choisir entre l’apprentissage du mandarin ou de l’espagnol en complément de leur formation.

Cette année 2024, dans le cadre de notre projet interculturel, l’établissement scolaire invite les élèves et les professeurs à revêtir des tenues traditionnelles ou caractéristiques de nos pays d’origine. En collaboration avec ma collègue enseignante en anglais, nous élaborons une séquence pédagogique bilingue visant à célébrer les différentes cultures présentes dans la classe. Cette séquence inclura des activités musicales, des chansons et des danses. De cette façon, les élèves auront la possibilité de faire la rencontre et d’explorer les diverses cultures qui constituent notre classe.

Mon projet interculturel MS

Projet Galette des Rois

Environnement: Ecole Française aux Etats-Unis

Classe : MS 13 élèves dont 4 élèves avec un des parents francophones.

J’ai choisi de présenter un projet mis en place autour de la galette des rois.

Ce projet est très simple et je pense coche les cases de l’interculturalité.

La séquence est bien entendu divisée en plusieurs séances, et centrée sur l’album « La petite galette ronde ».

Nous avons commencé par découvrir les personnages de l’histoire, puis par faire des hypothèses sur ce que pourrait être l’histoire au coin regroupement. Cette partie travaille la composante pluriculturelle (tolérance de l’autre à côté de soi, de son point de vue, de ses expériences).

Ensuite, nous avons découvert le vocabulaire de l’histoire afin de mieux comprendre l’histoire. Après la lecture de l’histoire, nous débattons dessus et les élèves peuvent évoquer les différences et les ressemblances avec leur propre culture (par exemple le fait que l’histoire est similaire à celle du Petit bonhomme de pain d’épices qui est culturellement connu aux Etats-Unis). Cette partie développe la composante transculturelle.

Les élèves francophones ont compris dès le début que l’histoire est liée à la galette des rois car ils connaissent cette tradition. Ils parlent donc de rois, de reines et de couronnes.

Ce qui nous amène à l’activité suivante, qui est la confection de sa couronne des rois en groupe d’atelier.

Le travail sur l’album continue avec des activités de compréhension de l’histoire, des personnages, etc en phases de regroupement ce qui intègre à nouveau la composante pluriculturelle.

Enfin, le projet se termine par la confection et la dégustation d’une galette des rois, tous ensemble en classe ce qui met en place la composante co-culturelle (projet final commun).

L’ensemble du projet intègre la composante métaculturelle par la découverte d’une autre culture, via la découverte de cette tradition française.

Mon projet interculturel

Dans mon école internationale (3 langues), j’ai pu proposer une séquence l’année dernière qui traite de la compétence culturelle. Il s’agit d’une classe de grande section de maternelle et des séances que je faisais en classe entière autour de la chanson « Dire bonjour, c’est joli » des Enfantastiques. C’est une chanson qui reprend les différents bonjour dans de nombreuses langues différentes.

Nous travaillons dans cette séquence le domaine 1, mobiliser le langage dans toutes ses dimensions, le domaine 5, explorer le monde et le domaine 3, agir, s’exprimer à travers les activités artistiques. L’objectif est apprendre une chansons, écouter une langue étrangère, apprendre une phrase dans une autre langue. découvrir d’autres cultures par le biais des enfants dans leurs familles et s’ouvrir à d’autres cultures.

A chaque séance, je choisis un pays. En classe entière, avant la diffusion de la chanson, je leur dis bonjour dans la langue que l’on va apprendre pendant cette séance. Par exemple, je choisis « Konnichiwa » pour évoquer le Japon. Je diffuse la chanson au TBI et les enfants lèvent le doigt quand ils entendent « Konnichiwa ». Ensuite, j’aborde le nom du pays, le continent, le drapeau. Ensuite je leur demande comment peuvent vivre les enfants de ces pays, où ils habitent , avec la diffusion de photos correspondantes. Pour finir, je leur apprend comment, au Japon, on dit « Je m’appelle…. ». Chaque semaine, on aborde un nouveau pays pendant toute une période. Le projet final est de créer une vidéo pour les parents où chaque élève prononce la phrase apprise « Je m’appelle… » dans la langue qu’il souhaite habillé aux couleurs du drapeau.

Les objectifs diffèrent selon les étapes de la séance.

Le temps 1 est l’écoute du nouveau bonjour et ensuite l’écoute de la chanson afin de repérer le mot entendu auparavant. Les élèves écoutent une langue étrangère et identifie un mot.

Le temps 2 est la découverte du nouveau pays. Je présente le nom du pays et demande aux élèves si ils connaissent ce pays, si ils ont une idée du continent, du drapeau. Après avoir recueillis leurs idées, je présente la carte du monde, le drapeau, le pays, le continent. L’objectif est la découverte du monde, des continents et l’ouverture à un nouveau pays.

Le temps 3 est la découverte d’images d’enfants dans leur famille, dans leur maison. Comment est leur maison, est-ce que ça ressemble au Maroc? Ce temps a pour objectif de pousser la curiosité des élèves et par le biais de photos de famille, de s’intéresser à d’autres cultures.

Le temps 4 est la phase de langage oral. Les élèves écoutent la phrase que je prononce « je m’appelle Marion » et ils la répètent avec leur prénom. Cette étape a pour objectif d’apprendre une nouvelle langue et savoir se présenter.

Le dernier temps se produit à la fin de la séquence quand les élèves ont appris plusieurs façons de dire bonjour et de se présenter. Ils choisissent un pays, s’habillent aux couleurs du drapeau puis je les filment. L’objectif est de se souvenir de la phrase « Bonjour, je m’appelle… ». Cette étape a pour but de concrétiser ce qu’ils ont appris dans cette séquence et produire une phrase dans une langue étrangère.

Ce projet est interculturel car les élèves font des rapprochements entre leurs propres cultures et d’autres. Ils découvrent d’autres langues, d’autres façons de vivre, d’autres habitats et cela ouvre leur curiosité. De plus, cela permet d’introduire la culture différentes et la langue de quelques élèves dans la classe.

Mon projet interculturel

Titre du projet : « Voyage autour du monde »

Niveau : CE2

Objectifs: permettre aux élèves de découvrir et comprendre les différentes cultures à travers le monde, favoriser le respect et la tolérance envers les diversités culturelles

1- Sélection du pays : la classe a été divisée en groupe à qui un pays a été attribué (on a choisi des pays qui présentent des différences culturelles significatives).

2- Recherches : les élèves font des recherches (utilisation de diverses sources de recherches…) sur la géographie, la cuisine, le drapeau, la devise…

3- Exposé : chaque groupe prépare un exposé qu’il présente à l’ensemble de la classe.

4 -Création d’un carnet de voyage : chaque groupe confectionne à l’informatique un carnet de voyage qui regroupe toutes les informations importantes à savoir si on veut visiter le pays (il a été imprimé en couleurs et relié en format ½ A4).

5- Arts visuels : chaque groupe a réalisé une affiche publicitaire du pays. Elles ont été affichées sous le préau de l’école accompagné du carnet de voyage.

 Mon projet interculturel

Titre du projet : « Voyage autour du monde »

Niveau : CE2

Objectifs: permettre aux élèves de découvrir et comprendre les différentes cultures à travers le monde, favoriser le respect et la tolérance envers les diversités culturelles

1- Sélection du pays : la classe a été divisée en groupe à qui un pays a été attribué (on a choisi des pays qui présentent des différences culturelles significatives).

2- Recherches : les élèves font des recherches (utilisation de diverses sources de recherches…) sur la géographie, la cuisine, le drapeau, la devise…

3- Exposé : chaque groupe prépare un exposé qu’il présente à l’ensemble de la classe.

4 -Création d’un carnet de voyage : chaque groupe confectionne à l’informatique un carnet de voyage qui regroupe toutes les informations importantes à savoir si on veut visiter le pays (il a été imprimé en couleurs et relié en format ½ A4).

5- Arts visuels : chaque groupe a réalisé une affiche publicitaire du pays. Elles ont été affichées sous le préau de l’école accompagné du carnet de voyage.

Quels obstacles ou aides observez-vous à la prise en compte des droits culturels des élèves dans vos établissements de stage ? 

Lors de mon stage, j’ai pu observer une liberté d’échange sur la culture de chacun. Des dialogues sont parfois engagés sur les différentes cultures que les enfants peuvent connaître ce qui leur permet une ouverture culturelle afin d’en apprendre davantage et de développer la tolérance autour de ces cultures.

En qui concerne les obstacles, cela se passe davantage par rapport aux élèves anglophones. En effet, la barrière de la langue peut engendrer des difficultés au niveau de l’intégration de ces élèves. Nous avons eu le cas avec un élève russe, les enseignantes leur parlait via google traduction, cependant la russie comporte comme de nombreux pays différentes régions qui accordent des différences de traduction par rapport à la langue officielle ce qui compliqué davantage les échanges qu’elles pouvaient avoir avec cet enfant. 

Afin d’améliorer la prise en compte des droits culturels des élèves dans les établissements scolaires, je pense qu’il faudrait que les enseignantes puissent avoir accès à des ressources pédagogiques adaptées afin d’enrichir les apprentissages des élèves autour des différentes cultures lorsque celles-ci n’ont pas les connaissances nécessaires sur une culture spécifique. 

Qu’est-ce que l’éducation interculturelle

L’éducation interculturelle reconnaît que les élèves viennent de milieux culturels différents et vise à créer un environnement éducatif où chacun se  sent valorisé et respecté. Elle contribue également à préparer les élèves à vivre et traveller dans une société  de  plus en plus diversifiée en en favorisant la compréhension mutuelle, le respect et la collaboration entre les différentes cultures.

Axelle Ossin

Qu’est-ce que l’éducation interculturelle et comment est-elle mise en œuvre sur mon lieu de stage ?

Selon moi, l’éducation interculturelle est une éducation qui fait découvrir différentes cultures à travers différents enseignements (l’histoire-géographie, la littérature, l’anglais…) mais c’est aussi une éducation qui prends en compte la diversité culturelle des élèves présents dans une classe. L’éducation interculturelle est présente sur mon lieu de stage puisque tous les élèves de primaire font de l’anglais mais il y a également certains enseignants qui proposent de faire de l’Allemand. Les élèves ont donc la chance de découvrir la culture anglaise et allemande. Cette éducation interculturelle est également présente dans d’autre matières lorsqu’un approfondissement sur une culture particulière se fait. Ça peut être s’intéresser à la vie d’un peintre, d’un écrivain ou d’un musicien étranger, s’intéresser à un évènement historique dans un pays étranger, etc…

Pour finir, je vais peut-être un peu loin dans la notion d’interculturalité mais je pense que le fait que la cantine propose des plats halal peut en faire parti. Il ne s’agit pas d’éducation mais c’est une adaptation qui a été faite par rapport à la culture des élèves de l’école et pour leur bien-être culturel.

C’est quoi enseigner la culture?

C’est quoi enseigner la culture?

C’est quoi enseigner la culture?

La culture peut être transmise dans la classe passivement ou activement. L’enseignant met en place un environnement où les enfants peuvent voir leurs propres cultures représentées dans la classe et être exposé à des nouvelles cultures. D’une manière passive, l’enseignant enseigne la culture en choisissant les livres, les affichages, les chansons/les comptines, les artistes étudiés, les sorties et les présentations des invités dans la classe. D’une manière active, l’enseignant guide des discussions entre élèves pour s’interroger sur la culture. Dans le contexte de la maternelle, l’enfant apprend le concept de l’altérité et que les différences peuvent être positives et peuvent coexister. L’enfant distingue la différence entre la culture de la famille et de l’école. Il apprend aussi à distinguer la différence entre la culture de lui-même, d’autres enfants et l’enseignant. L’enseignant aide l’enfant à grandir son monde en respectant l’autre.  

Qu’est-ce que l’enfance pour un enseignant en 2022 ?

Pour comprendre ce que c’est l’enfance pour un enseignant en 2022, il faut d’abord comprendre ce que c’est que l’enfant. On peut définir simplement l’enfance comme étant la première période de la vie, de la naissance à l’adolescence. Ces frontières d’âges bougent selon les époques et les sociétés. L’enfance est une construction sociale, chaque société à sa représentation, son concept de l’enfant. L’enfance n’est plus seulement un phénomène naturel mais aussi socio-culturel. Aujourd’hui, l’enfant est considéré comme un être spécifique, il a un statut social. On ne considère plus l’enfant comme un être en devenir caractérisé par ses manques par rapport aux adultes. Dès lors, l’enfant à des besoins et des compétences qui lui sont propres. 

L’enfance est une période importante de la vie, elle est porteuse de transformation, d’apprentissage, de mutation et de socialisation. Il est important pour une enseignant·e de prendre en compte l’enfant comme un individu au présent (avec son identité) et comme un adulte en devenir. C’est en proposant une éducation qui considère l’élève comme un citoyen à présent et à devenir que la société va évoluer. Il faut prendre en compte que l’enfance en 2022 n’est pas la même que celle de l’enseignant·e, elle n’est pas figée. Il faut savoir s’adapter à son époque et à la représentation actuelle de l’enfance. Par exemple, on valorise la prise de parole des élèves, l’engagement de ces derniers. Au contraire, on n’est plus dans cette vision autoritariste de l’enseignant·e qui fait son cours et les élèves qui écoutent (ils sont passifs). L’enfant doit être acteur de ses apprentissages et il incombe à l’enseignant de susciter sa curiosité afin de l’engager dans les apprentissages. Néanmoins, il faut être conscient que même si on considère l’enfant comme sujet, il reste objet de pression et d’attentes par les adultes.