Biographie langagière :

 

Les langues étrangères et moi ? Durant ma petite enfance, je n’ai jamais été en réel contact avec les langues étrangères. En CM1 je rencontre l’anglais, ses bases et sa complexité. Une rencontre très technique qui me vaudra un dégoût éternel pour cette langue. Toutefois, je lui reconnais une importance capitale dans mon quotidien, mes études, et à plus grande échelle, dans les relations mondiales. En 4ème, le choix d’une deuxième langue dans la poursuite de mes études m’emmène dans l’apprentissage de l’espagnol. Je me rends bien compte aujourd’hui à quel point le professeur joue un rôle prédominant dans notre rapport au savoir. J’ai donc adoré l’espagnol, grâce à une professeure exceptionnelle d’une part et, d’autre part, -je ne vais pas m’en cacher- du fait de mes capacités et de mon aisance orale et écrite dans l’utilisation de l’espagnol. Jusqu’en Terminale, ma vie s’articule autour de ces trois langues : le français, l’anglais, et l’espagnol. Après 5 ans de vie commune avec mon petit ami, j’apprends quelques mots d’arabe. Vraiment peu de mots, en vérité. La grand-mère de mon petit ami est algérienne, elle a élevé ses enfants en France et de fait, aucun d’eux ne parle couramment l’arabe. Cependant, on ne renie pas ses origines et cela amuse beaucoup mon conjoint, de glisser quelques mots arabes, aux intonations atypiques, en plein milieu d’une phrase ! Aussi, je peux affirmer aujourd’hui que je sais dire « mon ami / mon frère » en arabe. Mon arrivée à l’université marque une rupture avec l’espagnol, langue adorée, dans laquelle, aujourd’hui, je ne pourrais plus dire une seule phrase sans me tromper. L’anglais, que je pratique encore en cours, mais avec laquelle je n’ai toujours aucune affinité, est pour moi une langue de raison. Utile pour mes études, et mon concours. A mes yeux, ce n’est pas une langue, mais une matière. L’étudier est important, l’enseigner le sera tout autant, mais je ne serais jamais ce genre de personne qui regarde des films en VO et glisse des mots anglais dans ses phrases. En revanche, j’aime le français, langue maternelle, langue du cœur. J’aime le français dans toutes ses dimensions, je le pratique couramment et l’adapte en fonction des situations. J’aime le français de l’école, le français protocolaire, articulé, soigné. J’aime le français de « chez moi », avec des intonations du Nord, des expressions surprenantes qui font que le soir, je ne mets pas mon pyjama mais mon « pilou pilou », j’aime le français de la rue, le « verlan », qui me fait rire parfois, mais que j’emploie aussi dans les moments de colère. J’aime le français dans tout ses états. Le français est vraiment une langue qui me fascine ; dans son écriture, dans sa verbalisation, dans ses rouages, sa syntaxe, sa grammaire, tout ce qui fait d’elle une langue compliquée, et belle.

 

Portrait de langue :

 

Je mets le français dans le cœur et les mains car c’est ma langue natale, celle que j’aime et que je parle couramment : ma langue usuelle.

Je mets l’espagnol dans le cœur, mais une zone plus petite, car c’est une langue que j’aime, même si je ne la parle plus.

Je mets l’anglais dans la tête car c’est une langue de raison pour moi, celle que j’apprends « parce qu’il le faut ».

Je mets l’arabe dans la bouche, car c’est la langue des bêtises, du sourire.

Une réflexion sur «  »

  1. Bonjour,

    J’ai adoré votre description du rapport que vous avez avec le français. Je me suis senti reflétée dans cette réflexion. J’ai le même ressenti et pourtant ce n’est pas ma langue maternelle. Voilà, je voulais juste partager avec vous cette admiration du français qui peut arriver aussi à un étranger.

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