Commentaires Citation Levi Strauss

Levi Strauss

Citation choisie : « En refusant l’humanité à ceux qui apparaissent comme les plus « sauvages » ou « barbares » de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie ».

Pourquoi le choix de cette citation ? Sa signification selon moi ?

Tout d’abord j’ai choisi cette citation car elle apparaît comme la synthèse de l’extrait de Levi-Strauss. Elle est l’occasion de réfléchir sur les différences entre les cultures, sur les différences entre les mœurs d’une société à une autre mais également sur le droit de jugement ?

Pour moi la signification de cette citation est que si toutes les institutions se valent elles sont aussi toutes critiquables. Ainsi ce qui apparaît comme louable ou acceptable pour un groupe appartenant à une culture donnée, la même chose, la même action ou la même façon de penser, peut être totalement rejetée au sein d’une autre culture.

Le premier exemple qui me vient et qui peut apparaître comme l’ultime symbole de la barbarie est celui du cannibalisme qui a été souvent traité en littérature à travers les siècles, notamment en utilisant le thème de la survie. On peut ainsi citer Robinson Crusoé de Danier Defoe, ou plus récemment La Route de Cormac McCarthy. Dans ces deux romans l’homme est coupé de la civilisation.

Dans Robinson Crusoé les cannibales ont toujours été comme ça, alors que dans La Route ils le sont devenus par choix, pour survivre. Au début Robinson pense à tuer les cannibales pour se protéger car il se sent en danger. Puis en plein questionnement il est forcé de constater que les cannibales ne l’ont pas attaqué. Il se dit alors qu’il ne doit pas les attaquer non plus car il deviendrait aussi « meurtrier que ces mangeurs d’homme ».

Dans La Route la question que pose le roman est jusqu’où peut-on être capable d’aller pour survivre ? Comment peut-on décider quel est le meilleur mode de vie pour survivre ?

Quand l’Homme se retrouve seul avec lui même la société n’existe plus. Dans La Route il n’y a plus de loi, de figure d’autorité ni de valeur. Les Hommes vont devoir instaurer leurs propres limites, le contrôle de soi est difficile à maintenir. L’auteur met l’Homme face à ses propres violences et montre le scénario type de notre propre déchéance. Aujourd’hui nous somme « civilisés » mais est-ce réellement car nous le sommes au plus profond de nous ou parce que la société dans laquelle on évolue nous l’impose ?

Avec ces exemple on voit que le cannibalisme, considéré comme un acte barbare, est mal perçu.

Pour mieux comprendre notre citation nous pouvons la rapprocher du célèbre titre de l’ouvrage de Levi Strauss : Nous sommes tous des cannibales. Ainsi nous sommes tous potentiellement des barbares. En effet ce que nous pouvons percevoir comme de la barbarie dans le cannibalisme est-il toujours d’actualité lorsqu’un homme adopte le cannibalisme pour survivre ? Devient-il barbare pour autant ? Ou bien si le cannibalisme faisait partie intégrante de notre culture trouverions nous cela barbare ?

Ainsi ces romans exemplifient pour moi la signification de la citation de Levi-Strauuss, c’est-à-dire le fait que l’on confonde société et civilisation. Que reste-t-il de la civilisation quand il n’y a plus de société ?

Laisser un commentaire