L’altérité, un début de réflexion

L’altérité a provoqué beaucoup de questions chez moi. Je les ai posé au reste du groupe comme des ancres jetées ça et là. « Dois-je toujours accepter l’autre ? » n’est pas une question rhétorique par exemple. Si on part du principe que l’autre n’est pas forcément bon, doit-on considéré qu’il est possible d’accepter un tyran ? Et si l’autre est un irréductible sanguinaire, peut-on l’accepter ? Dans le cadre de l’école primaire, ce ne sont bien sûr pas les premières choses que l’on verra sur l’autre. L’altérité, ce serait à la fois la culture et ses représentants. Quand on pense à l’Inde, il est possible d’imager les jeunes danseuses drapées, qui font bouger leurs hanches et dont le visage est orné de bijoux. C’est étrange, c’est différent, et même si ça ne nous concerne pas, peut-on appréhender cette étrangeté ? Dans une même culture, l’altérité peut être la couleur de la peau de ses représentants, leur sexualité, leurs idéaux, ou une infini de variantes possibles. Les enfants peuvent-ils accepter ces autres si différents ?

L’ouverture à la culture à l’école est importante. Quelqu’un a dit sur le Frampad : « Prendre en compte les origines, les parcours de chacun… être tolérant. ». L’ouverture à la culture n’est-ce pas rendre les enfants tolérants, ou plutôt ouverts d’esprits ? La culture, celle que l’on enseigne, et celle que l’on reçoit, est due à une série de rencontre, d’expériences, de choix ou d’accidents. Dans la littérature, on peut observer une multitude de cultures, des Lettres Persanes de Montesquieu qui nous amènent au cœur du questionnement de l’interculturalité aux contes en tout genre qui nous permettent d’apprécier des expériences pour en tirer des leçons. Et c’est l’école, le lieu du savoir, qui nous amène à partager et apprendre. Si les familles ne peuvent parfois pas rendre les enfants culturellement sensibles, c’est le devoir l’école de pallier à cela, dans une moindre mesure.

Les contenus des cours sont inscrits dans un contexte économique, politiques, et parfois celui-ci influence grandement l’ouverture possible vers d’autres cultures. Des autodafés aux nouveaux programmes, il y a eu un grand combat d’ouverture d’esprit, mais l’enseignement de la culture est encore contraint par différents éléments : le choix des matières par exemple, leur dénomination, l’évolution des conceptions de l’enseignement. Il y a aussi l’expérience personnelle de l’enseignent qui le mettra dans une position d’ouverture d’esprit plus ou moins grande. La transdisciplinarité qui semble se mettre en place ces dernières années permettrait de décloisonner les disciplines et de permettre une meilleure communication du savoir culturel. Dans ce cas-là, l’école a un rôle majeur en tant que médium de la culture.