Vivre l’altérité en poésie

Je n’avais encore jamais fait de poésie avec mes élèves autour de l’altérité. J’ai donc fait de nombreuses recherches pour en trouver une, afin de la poster sur le blog mais en vain. J’ai donc décidé de commenter d’abord un des travaux déjà posté, lorsque je suis tombée sur une poésie qui m’a beaucoup parlé. J’ai donc décidé de la reprendre pour mes élèves car je la trouve très parlante et explicite.

Dès les premiers vers, le cadre est posé: tous les Hommes sont les mêmes physiquement: les yeux, la bouche, les mains, les jambes. Puis les mêmes parties du corps sont reprises pour montrer ce qui nous différencie. C’est la manière dont nous nous comportons envers l’autre : nos mots (maux), notre regard, ce que nous offrons (ou prenons), notre impact sur les autres (la trace que nous laissons).
Cette poésie s’adapte parfaitement à mes élèves de CE2. Nous commencerons par travailler le vocabulaire, puis la copie de texte, l’illustration et nous l’apprendrons. . Sur cette base, en parallèle nous travaillerons en EMC sur l’acceptation de l’autre et notre impact sur les autres à travers le langage oral et nous approfondirons cela en production d’écrit. Je leur demanderai de décrire une situation dans laquelle ils ont fait preuve d’acceptation de l’autre, d’ouverture, ou bien à l’inverse, une situation dans laquelle une autre personne a fait preuve d’altérité envers eux.

La différence

Pour chacun une bouche deux yeux
deux mains deux jambes

Rien ne ressemble plus à un homme
qu’un autre homme

Alors entre la bouche qui blesse
et la bouche qui console

entre les yeux qui condamnent
et les yeux qui éclairent

entre les mains qui donnent
et les mains qui dépouillent

entre le pas sans trace
et les pas qui nous guident

où est la différence
la mystérieuse différence ?

Jean-Pierre Siméon

 

4 réflexions sur « Vivre l’altérité en poésie »

  1. Je trouve le choix de ce poème très pertinent. « La différence » qui reste LE synonyme de l’altérite. Ce poème expose les faits , ils décrit les différentes parties du corps humain , puis en suivant cette idée , il explique ce que chaque partie du corps humain peut faire de bien ou de mal « blesse/console » « condamnent/éclairent » « donnent/dépouillent.
    Ce poème peut être très intéressant s’il est étudié en maternelle en modifiant et en simplifiant les termes utilisés. Les élèves pourront comprendre que malgré nos points commun physiques ( 1 nez, 1 bouche, 1 tête etc) , les gens restent différents, quelques uns sont bons d’autres mauvais…
    Puis dans un 2eme temps , nous pouvons aussi étudiés « Les contraires » les élèves pourront me donner leur point de vue et débattre dessus

  2. Je n’avais jamais lu ce poème avant maintenant et comme vous avez mentionné, ce poème m’a aussi beaucoup parler. J’adore la façon donc il te fait penser à la fin. « Où est la différence la mystérieuse différence ? » Trop souvent, il y a une ligne entre ce qui est acceptable et inacceptable. Je trouve que ce choix de poème pour une classe de CE2 est une bonne idée parce que les élèves peuvent penser à des situations où ils ont du faire une décision de jugement entre un bon ou mauvais choix par rapport à un autre compagnon de classe. Je leur proposerais de me donner 3 exemples où ils ont choisi de respecter un élèves ou adultes malgré leur différences. J’engagerais dans une discussion de classes pour faire un point de respecter les différences de chacun.

  3. Bonjour,
    Tout d’abord, merci pour ce partage ! Je rejoins votre avis quant au caractère explicite de cette poésie. A titre personnel, je trouve que cette poésie a aussi pour avantage d’engager facilement la discussion autour de l’altérité. Comme vous l’avez précisé, elle serait sûrement une base pertinente pour travailler l’acceptation des différences en EMC. Auriez-vous une idée du type de support à utiliser pour compléter cette séquence d’EMC ? Dans le cadre de cette séquence, trouvez-vous plus pertinent de cibler le « type » de différences auxquelles nous pouvons nous confronter ? Ou seriez-vous favorable à en étudier un champ plus large, mais peut-être de façon moins approfondie ? Autrement dit, en vous appuyant sur cette poésie, quels types de différences envisageriez-vous d’étudier avec vos élèves ? Par ailleurs, lors des activités orales et écrites menées, pensez-vous qu’il serait possible (et pertinent) de demander aux enfants de décrire une situation dans laquelle ils n’ont pas fait preuve d’altérité, ou dans laquelle ils se sont au contraire sentis rejetés ? Ces situations sont sûrement naturellement exprimées par les enfants, étant donné quelles sont fréquentes à l’école (ne serait-ce que dans la cour de récréation). Mais je me pose la question de savoir si certains élèvent pourraient se sentir mal à l’aise à l’idée de répondre à cela. Auquel cas, peut-être serait-il préférable de conserver l’anonymat des élèves en leur faisant écrire une situation sur un papier, qui sera par la suite pioché dans un bol par exemple.
    Je vous remercie par avance,
    Bonne continuation à vous !

  4. C’est un très beau poème ! Simple, original et très touchant. Dès les premières vers l’auteur défend l’idée humaniste et universaliste que tous les habitants de la terre sont semblables. La différence entre nous n’est que mystérieuse et constitue le mobile de nos actions contradictoires. L’idée, c’est de montrer aussi que nous sommes tous semblables mais nos actions sont souvent différentes par l’usage dont nous faisons de notre bouche, nos yeux, nos mains, etc.
    Ce poème peut être étudié à partir du CE1 pour montrer aux élèves qu’ ils doivent agir dans le bon sens afin d’éviter à d’autres personnes d’être blessées , condamnées ou d’être dépouillées. En ce sens un atelier de débat autour de la question « Comment je peux contribuer au bien de être de mon camarade? » pourrait être envisagé, question de lister quelques comportements positifs à adopter en classe, en récréation ou chez soi.

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