En marge de « Voyelles » d’Arthur Rimbaud, le sonnet d’Ernest Cabaner, dédié à « Rimbald »…

cabaner-par-manet.jpg

Ernest Cabaner, peint par Manet.

Le sonnet d’Ernest Cabaner, inspirateur de Rimbaud ou inspiré par Rimbaud ?

  Jean de Cabannes ou Ernest Cabaner, musicien d’origine catalane qui mettait en musique des textes poétiques, était un adepte de la méthode d’apprentissage du piano basée sur les couleurs. Une touche, une couleur. Selon certaines sources, il paraît que Rimbaud en fut informé ; d’ailleurs, selon certains, il en fut même formé, du moins aurait-il pris quelques leçons de piano avec Cabaner probablement d’après cette méthode, lorsque Cabaner l’hébergea à Paris, Madame Verlaine ne voulant pas du jeune poète à son domicile…

   Cabaner avait-il déjà composé ce sonnet, par jeu, ou l’a-t-il composé plus tard, après le séjour de Rimbaud ? Le texte n’étant pas daté, le mystère est voué à demeurer: qui des deux a inspiré l’autre ??

SONNET DES SEPT NOMBRES.

                       à Rimbald

                        Nombres des gammes, points rayonnants de l’anneau
                        Hiérarchique, – un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept –
                        Sons, voyelles, couleurs vous répondent car c’est
                        Vous qui les ordonnez pour les fêtes du Beau.
 
                        La OU cinabre, Si EU orangé, Do O
                        Jaune, Ré A vert, Mi E bleu, Fa I violet,
                        Sol U carmin – Ainsi mystérieux effet
                        De la nature, vous répond un triple écho,
 
                        Nombres des gammes ! Et la chair, faible, en des drames
                        De rires et de pleurs se délecte. – O L’Enfer,
                        L’Aurore ! La Clarté, La Verdure, L’Ether !
 
                        La Résignation du deuil, repos des âmes,
                        Et La Passion, monstre aux étreintes de fer,
                        Qui nous reprend ! – Tout est par vous, Nombres des gammes !

   Le texte malmène un peu les règles strictes de la métrique… Notons évidemment les diérèses à « hi-érarchique », « mystéri-eux », « résignati-on », « passi-on » ; « t » muet à «  sept » ; puis évidemment « voye-lles », « ri-res-z-et », etc. On y retrouve un goût prononcé de l’auteur pour les correspondances, les provocations, les associations d’idées… Mais les correspondances fonctionnent selon un code différent de celui de Rimbaud. Amusez-vous à l’identifier en relisant le poème et en complétant le tableau amorcé ci-dessous. Ne reste plus qu’à constater les choix différents opérés par Cabaner…

Complète la Table des correspondances chez Ernest Cabaner :

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *