Folie maternelle

« Il y a toujours un peu de folie dans l’amour mais il y a toujours un peu de raison dans la folie« , Friedrich Nietzsche

«  Occupe-toi du Bébé « , mise en scène Olivier Werner, théâtre national de la Colline à Paris (du 8 Janvier au 5 Février 2011).

L’histoire est basée sur un drame familial. On suit Donna McAuliffe, mère de famille incarcérée pour avoir tué ses deux enfants en bas âge. Son comportement instable attise la curiosité du docteur Milliard, psychologue en charge d’expérimentations ayant pour but de prouver l’existence du SLK ou Syndrome de Leeman-Keetley, qui se caractérise par une forme d’empathie si profonde pour les malheurs du monde que le sujet va jusqu’à s’en prendre à ce qu’il a de plus cher au monde (dans le cas de Donna, ses propres enfants).

Par le biais de son témoignage et de celui de certains de ses proches (l’interview étant encadrée par un personnage dont on ne connaît pas l’identité mais qui, après réflexion, ne peut être que l’auteur lui-même !), nous en apprenons plus sur cette affaire et ses conséquences sur la vie de Donna et son entourage. Parallèlement, on suit Lynn Barrie, sa mère et femme politique, Martin, son mari, ainsi que le Dr. Milliard lui-même. Les personnages se confient au fur et à mesure de l’histoire ; ils font alors part de leurs tourments et de leur ressenti face à l’objectif d’une caméra la plupart du temps, dans le but de se soulager d’un poids ou de faire comprendre leur point de vue.

Je porte un avis très positif sur cette pièce de théâtre. Dans cette pièce aux aspects d’histoire psychologique, Dennis Kelly introduit un côté très humain chez les personnages et établit une réflexion directe sur le genre humain, rendant le texte agréable et intéressant à lire. J’aime particulièrement cet aspect psychologique qui me donne la sensation d’être surpris en permanence, notamment lors d’une scène où Donna fait ressortir toute sa peur et sa colère, entremêlées de folie et d’animosité envers sa mère qui tente de la raisonner. De plus, les dialogues semblent si réels et sont chargés d’émotions et parfois d’humour.

Toute la pièce repose sur une seule et même question : Donna est-elle un monstre ?

Selon moi, Donna n’en est pas un. Un monstre ne ressentirait pas une telle chape de remords sur ses épaules… Elle est terrassée par le chagrin provoqué par la perte de ses enfants qu’elle a elle-même provoquée.

Dennis Kelly,Occupe-toi du bébé, l’Arche, 2010, 109 p.

Joris Guiselin, 1ère L

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