Et pourtant je me suis perdu

La Carte et le territoire, Michel Houellebecq - Livres - Télérama.fr

Source : https://www.telerama.fr/livres/ la-carte-et-le-territoire,78765.php

La Carte et le territoire est un roman écrit pat Michel Houellebecq, paru en 2010 et qui a reçu le prix Goncourt.

Ce livre présente 2 aspects :

Tout d’abord, il met en scène la vie de Jed Martin, un artiste assez indécis qui se laisse en quelque sorte porter par les événements. Au début du roman, Jed prend des photos de pièces mécaniques, puis de paysages routiers, avant de se mettre à la peinture. Il n’arrête pas d’évoluer dans son milieu et devient un jour très riche et très célèbre, sans même qu’il ait le temps de s’en rendre compte !

Ce roman est aussi une sorte d’autobiographie de Michel Houellebecq, non pas que Jed le représente, mais parce que Houellebecq lui-même est un personnage de cette histoire ! Au début, il se représente comme un auteur qui ne prend pas soin de sa personne. Mais celui-ci veut vite se démarquer de cette image et se transforme en un homme qui sait que sa vie est terminée et qui, par conséquent, devient calme et patient, tout en profitant des petits plaisirs de la vie… jusqu’à un tragique événement ! Cependant, avant ce drame – je ne vous en dis pas plus – Jed va à la rencontre de Houellebecq afin qu’il écrive un catalogue d’exposition et donne son avis sur son travail (car l’avis de Houellebecq a de la valeur !). Au fur et à mesure de leur échanges, ils vont nouer une relation de confiance et d’amitié mutuelle.

Mon avis sur ce roman est très mitigé. D’un côté, j’ai plutôt bien aimé le fait que Houellebecq critique la société de consommation, comme par exemple à travers les œuvres de Jed qui prennent de plus en plus de valeur jusqu’à atteindre des sommes totalement monstrueuses, tellement grandes qu’elles n’ont même plus de sens ! Mais on se rend compte que cette réussite rend quasiment indifférents Jed et Houellebecq. Pour eux, ce n’est qu’une étape de leur vie qui a été franchie. D’un autre côté, je me suis vraiment ennuyé. Il y a beaucoup de descriptions, au point que j’ai eu l’impression de relire Au Bonheur des Dames de Zola ! Le pire est que l’auteur essaye de rendre ces centaines de pages de description « captivantes » en évoquant par moment des anecdotes assez inappropriées sur le sexe, que je trouve plus dérangeantes qu’autre chose. A chaque fois que l’écrivain évoque un nouveau sujet, ou crée un évènement, il part dans les extrêmes, imagine des choses qui à mon sens ne sont pas crédibles, mais tout en gardant une part de vérité, comme lors de la soirée du nouvel an chez Michel Bernault qui part vraiment en… « cacahuète ». En effet, l’homme de télé Patrick Le Lay se met à boire lors de cette fête, à boire beaucoup trop, au point qu’il se tourne en ridicule, qui plus est face de ses patrons. Peut-être que Houellebecq avait une dent contre lui ?

Je déconseille fortement ce livre aux jeunes lecteurs car il est trop long dans le sens où les événements s’enchaînent beaucoup trop lentement. En plus, vous ne serez pas captivé car (attention au spoil !) selon moi il n’y pas vraiment d’intrigue ! Mais attention, le fait qu’il prenne au passage un malin plaisir à critiquer ouvertement la société de consommation actuelle – en n’ayant pas peur des mots – est par moment jouissif et ça m’a aussi bien fait rire. C’est en utilisant des termes crus et forts que nos messages se font entendre par moment !

Par contre, j’ai attendu une réelle intrigue jusqu’à la fin du livre, de la première page à la 420ème. Le fait qu’il n’y en ait pas me laisse sur un sentiment de déception et me laisse « sur ma faim ».

PS : J’ai choisi cette image car on voit Houellebecq qui se cache derrière la couverture de son livre, comme si tous les propos qu’il y tient étaient excusés par le simple fait qu’ils sont dans une fiction. Mais bon, c’est assez contradictoire avec la réalité car Houellebecq les assume totalement !


Houellebecq, Michel. La carte et le territoire. Flammarion, 09/2010. 428 p.

Valérian Janquin 1ère1

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