Aller au contenu

BALADE ENTRE LES LIVRES


Petite Fille Mignonne Lit Un Livre, Isolé Sur Blanc Banque D'Images et  Photos Libres De Droits. Image 13326697

À la question : quand avez-vous commencé à lire ? Je répondrai depuis toujours. En effet, l’un des premiers souvenirs qui m’apparaît de moi tenant un livre à la main, remonte à ma plus tendre enfance, à mes prémices même, au moment où ma maman m’aidait encore à prendre mon bain. Je me rappelle d’avoir entre les mains des livres interactifs, qui pouvaient aller sous l’eau sans s’abîmer, ce que je trouvais héroïque, ils me semblaient invincibles. Mais j’ai surtout emmené au bain avec moi, un livre qui n’était pas du tout imperméable et qui même aujourd’hui, à perdu de sa vigueur à cause de mes éclaboussures. Ce livre se nommait Petit ours Blanc de C.Allison et il était bien entendu interactif. Je l’adorais, à tel point que je l’ai colorié, gribouillé et même annoté. Ce qui était génial et qui l’ai encore aujourd’hui, c’est que ce livre jeunesse avait la particularité de pouvoir être touché et ressenti ; c’est-à-dire qu’il reposait sur un principe, celui de développer les sens des enfants en leur proposant de caresser les poils tout doux de l’ours, de sentir l’aspect râpeux des écailles du poisson… Ce livre était pour moi comme un trésor, j’avais le privilège de toucher des animaux qui étaient en réalité peu accessibles et ce privilège, je me le gardais bien, même mon frère ne pouvait pas y toucher. Aujourd’hui, je suis retournée dans ma bibliothèque. Ce livre, dès que je l’ai vu, je lui ai souri, je l’ai pris dans mes mains, je l’ai feuilleté et des souvenirs me sont réapparus. Il ne faut pas le cacher, les livres ont un pouvoir extraordinaire : celui de garder les maux, les souvenirs et le temps.

Après avoir reposé ce livre somptueux, mon regard s’est attardé vers un coin de ma bibliothèque que je cherche trop souvent à cacher, à ne pas regarder. Cette fois, en vue de l’exercice, je me suis autorisée à aller fouiller dans ce coin. Je me suis autorisée à ressentir ce que ces livres allaient me procurer. Le premier que j’ai regardé et qui sera le seul dont je parlerai ici, était orné d’une couverture bleu foncé mais aussi bleu clair sur laquelle une plume, des plus gracieuses, s’élevait, comme transportée et soufflée par les vents. Ce livre est innommable, à mon plus grand regret, je ne l’ai pas retrouvé, ni sur internet, ni dans ce petit coin de ma bibliothèque qui en réalité n’existe que dans ma tête. Pour autant, je me rappelle sa finesse, ses dessins d’une extrême douceur, son écriture parfois ardue mais aussi pleine de poésie. Je me souviens surtout de moi, petite, assise sur mon lit, l’ouvrage entre les mains, le feuilletant, inlassablement sans même le comprendre. Il était difficile et si peu accessible pour mon très jeune âge ; mais j’essayais de le lire, sans m’arrêter, le reprenant jour après jour avec une ténacité sans faille. Pourtant, j’aurai dû ne pas vouloir aller trop vite, ne pas vouloir spécialement le comprendre, me laisser bercer par ma plus tendre enfance parce que cette histoire, en fin de compte, raconte une partie de ma vie. Dès lors, une question me vient en tête : les livres qui nous tombent entre les mains sont-ils dénichés par pur hasard ou peuvent-ils être révélateur d’un moment de notre vie, qu’il soit passé, présent ou futur ? C’est sur cette question que mon regard se détourne.

Ma balade reprend, mon regard continue ses traversées entre les différents rayons. Mais quelques secondes suffisent pour qu’il s’accroche à un ensemble de livres, très colorés, qui se suivent, en rang d’oignons : rouge, bleu, vert, rouge, bleu, vert. Ces livres, ou plutôt ces bandes dessinées jeunesse me procurent directement un sourire, par leur fantaisie mais aussi par leur souvenir. Qu’est ce que j’ai aimé passer du temps à les dévorer. Ils se prénomment les Tom-Tom et Nana de Jacqueline Cohen pour les textes et Bernadette Després pour les dessins. Ces bandes dessinées m’ont directement attirée et ce, au moment où je les ai découvertes, à l’école, dans la bibliothèque des CE1. Tout le monde se les arrachait, voulait les lire en premier alors quand j’avais la chance de les ramener à la maison, c’était un grand plaisir pour moi mais aussi une petite fierté. Je pouvais même très facilement me balader avec mes Tom-Tom et Nana, au cas où je croiserai un copain. Mais bien plus que cette fierté enfantine, ces bandes dessinées m’ont rassurée et réconfortée au moment où je me posais beaucoup de questions sur le monde en général et surtout sur mon monde : est ce que je n’étais pas en fin de compte adoptée ? Est-ce que c’était normal le comportement que ma copine avait envers moi ? Qu’est ce que c’était en fin de compte l’amitié ? Et ces papillons dans le ventre que j’avais pour ce garçon, c’était normal aussi ?

Et bien toutes ces questions ont été pour la plupart répondues ou désamorcées grâce aux aventures de Tom-tom et Nana qui expérimentaient la vie comme moi mais qui avait une longueur d’avance sur moi parce qu’ils avaient été écrits par une adulte qui pouvait répondre aux questions qu’un enfant ne peut répondre tout de suite. Aujourd’hui, je ne peux que remercier ces tomes d’avoir exister et de m’avoir aidée à comprendre ce qui m’entourait. C’est encore un autre des grands pouvoirs des livres : enseigner et pousser à réfléchir par le divertissement.

Page 8 | Images de Livre Femme – Téléchargement gratuit sur Freepik

 Ensuite, chronologiquement, vient mon adolescence. Qu’est ce que je lisais durant mes années de collège ? Question très facile et réponse vite trouvée : la série du Journal d’Aurélie Laflamme de l’autrice India Desjardins. Mon regard qui juste avant arpentait les rayons de la bibliothèque n’a pas besoin de se balader plus longtemps, il connaît exactement leur emplacement. C’est normal, je l’ai tellement aimée cette série et surtout lue et relue. Même aujourd’hui, je pense que je pourrai encore prendre énormément de plaisir à la relire. Cette saga était entièrement adaptée à mon âge et à mes attentes ; j’entrais au collège, je rêvais d’une belle histoire d’amour, de soirées entre amis au bord de la plage et d’une liberté infinie. Seulement ce n’était que des désirs encore, ils n’avaient pas eu la chance d’être comblés et pour ne pas les refouler, je cherchais à les vivre de quelque manière que ce soit. Et c’est là, que les aventures d’ Aurélie Laflamme, une jeune fille de douze ans, ont raisonné avec ce que j’espérais, je me sentais vivre à travers elle. En effet, cette toute jeune femme est tombée amoureuse, a été déçue, s’est sentie différente, a trouvé de nouveaux amis et surtout s’est amusée à la folie. Ces aventures me parlaient à un moment où je n’osais pas vivre ce que je voulais. Heureusement pour moi, les années sont passées, j’ai commencé à me rendre compte que pour réaliser ses désirs, il faut les provoquer et me voilà maintenant à vivre où bien même, à avoir vécu, ces folles aventures d’Aurélie Laflamme. Bien d’autres séries dans le style de celle d’Aurélie Laflamme ont bercé mes années de collège comme Ma vie selon moi de Sylvaine Jaoui, un chef d’œuvre d’après moi, rempli de tendresse, d’aventures excentriques et d’amitiés plus que sincères.

Mais pourtant, à un moment donné, et surtout lors de mon passage en Seconde, j’en ai eu assez de ces romans à l’eau de rose et de ces aventures qui témoignaient d’une vie idéale ; c’est pour cela que je me suis tournée vers les romans classiques et ce grâce aux programmes du lycée qui dès la seconde, cherchaient à élever notre culture générale par la lecture de classiques. Cette idée de me cultiver me plaisait amplement, j’avais envie de m’enrichir de ce qui était reconnu comme le meilleur des années passées et c’est ainsi que Les Contemplations de V.Hugo, Le Rouge et le Noir de Stendhal, Le malade imaginaire de Molière et bien d’autres classiques ont rejoint très vite ma bibliothèque. L’un de mes classiques préférés qui est un recueil poétique de Verlaine : Les poèmes Saturniens, est celui qui m’a le plus attendrie, touchée et relaxée par ces vers d’une extrême douceur, qui parlent de la nature et qui riment parfaitement bien. Je suis, à chaque fois, transportée par son écriture sans même avoir besoin de faire un effort de compréhension et ça, c’est ce que j’appelle le plaisir de lire. Dans ma bibliothèque, ce recueil, je n’ai même pas besoin de le chercher, je connais son emplacement par cœur; il se situe au fond, à gauche, parmi tout mes classiques mais il figure à une place d’honneur : celle de la première place.

Page 6 | Photos Assis Sur Les Livres, 74 000+ photos de haute qualité  gratuites

Par la suite, mes années lycée sont petit à petit passées mais toujours avec une priorité : la lecture de romans classiques, ceux demandés par les professeurs mais aussi, ceux que je voulais lire. La classe de Terminale est, elle aussi, vite arrivée et j’ai du faire des choix, m’orienter vers une filière et à mes dix-sept ans, ne sachant pas trop quoi faire mais voulant faire des grandes études, je me suis orientée vers une prépa littéraire. Ainsi, me voici arrivée en 1ère année d’hypokhâgne à Quimper où j’ai été plutôt comblée surtout d’un point de vue littéraire, les professeurs nous demandaient de lire environ une dizaine de livres dans chaque discipline. Pourtant, même si au début j’étais heureuse de pouvoir articuler lecture et étude, j’ai vite compris que ces lectures obligatoires allaient devenir des contraintes car elles ne sont plus lues par pur plaisir. Dès lors, petit à petit, je me suis délaissée de la lecture car tout n’était qu’analyse de l’œuvre, je réfléchissais et étudiais tellement l’œuvre que je ne profitais plus de celle-ci en son sens global. Ainsi, les romans classiques n’ont plus été mes favoris car ils m’étaient trop demandés à étudier. Pour autant, je ne voulais quand même pas perdre ce plaisir de lire ; ce qui fait que je me suis orientée vers un autre genre de roman, ceux qui n’étaient pas demandé à étudier en prépa : les romans fictifs et autobiographiques . J’ai adoré ces deux genres et plus particulièrement la série : Le Labyrinthe de James Dashner, qui m’a énormément plu par son suspens très bien maîtrisé, ses détails précis et ses rebondissement impensables. Je l’ai littéralement dévorée et je compte bien la relire très bientôt. Cette série m’a vraiment permis de couper avec la prépa et de commencer à retrouver un certain goût pour la lecture.

Ensuite, à la fin de ma première année de prépa, j’ai lu quelques biographies de personnages inspirants tels que Léna Mahfouf, Théo Curin ou même Barack Obama qui sont des personnes qui je trouve poussent à croire en ce qu’on veut, à ses rêves et à se surpasser pour les atteindre. Prenons l’exemple de T.Curin, cet homme a été médaillé de bronze au championnat mondial de natation alors qu’il revient de très loin parce qu’il a été amputé des quatre membres à l’âge de sept ans. Malgré ce « malheur », il a réappris à marcher, à nager et à pousser ses limites au maximum pour accéder à ce championnat et je trouve ça complètement inspirant. Comme on dit, quand on veut, on peut. En tout cas, aujourd’hui encore, les livres fictifs et autobiographiques sont près de moi, sur ma commode de nuit et je compte bien en réemprunter d’autres à la médiathèque. Cependant, cela ne m’étonnerait pas que je commence très bientôt à m’intéresser aux livres de théorie touchant aux sciences de l’éducation, aux livres jeunesses et peut-être aussi aux méthodes de Breton car comme je le pense, on ne choisit pas ses livres par hasard.

Source image

5 commentaires sur “BALADE ENTRE LES LIVRES”

  1. Cet article est très bien écrit, la chronologie est bien respectée, les phrases qui se suivent sont très bien choisies elles crées une belle mélodie, j’ai pris un très grand plaisir à le lire, on voit que l’auteur est passée par pleins de style différents elle les décrit très bien

    Les leçons générales, j’ai l’impression qu’elle les ressort elle même, alors je vais juste les énumérer: la lecture ou les livres peuvent enseigner et pousser à réfléchir par le divertissement et que certains livres nous emmènent à avoir le plaisir de lire ce qui est des fois, une difficulté.

  2. Ma lecture était parfaite. Tout y était; l’émotion, le rire, la joie, le plaisir et j’en passe. Une des autobiographies les plus intéressantes que j’ai pu lire dans ma vie. On est vraiment plongé dans ton univers et on ne veut pas le quitter. Ton aventure tu nous la raconte et on a envie de la vivre avec toi. Tu as beaucoup de référence, passant de la romance au classique et c’est vraiment positif. Ton écriture est soignée et ta plume magnifique.
    J’ai tiré de cette lecture deux choses; la première est que la lecture peut énormément nous apprendre dans notre quotidien. Si on se pose une question, quel qu’elle soit, les livres pourront y répondre ou nous guider pour trouver la solution. La deuxième c’est que les livres nous permettent de nous évader. On a tous déjà eu envie de quitter notre monde pour un nouveau et la lecture peut nous y aider.

  3. L’émotion que peuvent te faire ressentir les histoires est palpable. Elle est là, juste devant moi, cette émotion ; je peux presque la toucher du bout des doigts. M’en saisir serait, certes tentant -sorte de curiosité insatiable qui me titille- mais surtout indiscret, alors je ne m’approche pas plus, et la laisse flotter au-devant de moi. Il me faut pourtant reconnaître que ce recoin mystérieux de ton âme, occupé par quelques cartons de souvenirs romanesques, ne me laisse pas indifférente. Tes yeux expérimentés savent déjà les souvenirs et sentiments que provoquent une plume à l’encre choisie, alors je ne m’étendrais pas plus sur le sujet -d’autant que le matériau des mots est fragile, il ne tiendrais peut-être pas le poids (je les questionnerai à ce sujet, un jour).

    S’il faut que certaines informations qu’une vie d’histoires a forgé, soient retenues… en voilà une, pour commencer : on trouve les livres, persuadés de les avoir cherchés une éternité durant, alors que se sont eux qui attendaient le bon moment. Une deuxième serait une fenêtre ouverte sur un jardin -ou plutôt sur une bibliothèque immense et un peu magique, avec des livres qui poussent à l’envers et à l’endroit- par laquelle on passe toujours en cas d’ennui !

  4. Cet article nous raconte des souvenirs très précis de l’enfance et de l’adolescence, ce qui nous plonge dans l’instant raconté. De plus, on retrouve beaucoup de lecture de l’enfance qu’on a pu nous aussi lire ce qui nous rappelle nos propres souvenirs. On remarque que le lecteur à tenter pleins de nouveaux styles de lectures et que cela à évolué au cours du temps.

    Les leçons que j’en tire sont que les lectures peuvent devenirs des contraintes, même si il y a l’envie de les lires. Le fait de les travailler à l’école cela peut faire perdre le gout de certains genre de lecture.

  5. Cet article était très bien écrit. L’histoire de cette lectrice et son rapport à la lecture sont très intéressants. On comprend que son amour pour la lecture à toujours été présent et sincère. Nous pouvons, presque, ressentir les émotions qu’elle nous partage avec elle. On a ce sentiment d’être présent dans la découverte de ses livres. La description parfaite des livres nous plonge également dans la découverte du livre.

    Cet article nous donne comme leçon que les livres peuvent nous guider dans notre vie quotidienne. Ils peuvent être notre échappatoire. Ils font également ressentir des émotions auxquelles nous n’avons pas forcément l’habitude de goûter. Cependant, même si on adore lire il ne faut pas en lire trop aux risque « d’étouffer » et de perdre ce goût.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

buy windows 11 pro test ediyorum