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CABINET DE CURIOSITÉS

Réaliser un cabinet de curiosités est une activité qui m’a tout de suite interpellée. Depuis le début de la lecture de Soie, je ne fais que répéter que ce livre est en fait un grand trésor. C’est pour cela que rechercher des objets mythiques, rares, collant parfaitement avec Soie était très excitant. Je tiens à préciser que je n’ai pas trouvé tous les éléments nécessaires pour la création de ce cabinet de curiosités mais il me tiendra à cœur d’évoquer aussi les quelques éléments manquants.


J’ai beaucoup réfléchi à comment et où réaliser ma photo. Avec quels objets ? Sur un petit meuble ? Sur un grand ? Chez moi ? Ailleurs… ? J’ai également fait de nombreux essais qui m’ont permis de trouver l’endroit propice et les objets appropriés. Il me fallait un espace sombre, rempli de mystères, un lieu pas trop moderne où pouvait se dégager une ambiance relative au 19ème siècle. Cet endroit je l’ai trouvé chez mes grands-parents. J’ai disposé mes objets dans un secrétaire, meuble que je trouve propice pour cette activité car celui-ci représente à mes yeux un endroit où peuvent se cacher des trésors. Il y a de nombreux tiroirs dont certains sont secrets, cachés, et cela colle parfaitement avec le mystère des objets précieux.

Le premier objet auquel auquel j’ai pensé, il en va de soi, c’est la soie, titre du roman tout simplement. J’ai donc disposé une écharpe de soie au premier plan. Elle représente le roman.

La poupée japonaise sur le secrétaire rappelle cette ambiance de soie grâce au tissu qu’elle tient entre les mains et rappelle aussi le voyage au Japon.

Bien sûr, pour expliquer plus précisément l’enjeu du métier de sériciculteur, il me fallait trouver des éléments tels que des vers à soie, des cocons, des feuilles de mûrier, bref, des éléments plus difficiles à trouver mais je ne me suis pas découragée. J’ai donc placé également au premier plan, la page d’un vieux dictionnaire sur laquelle est dessiné le processus de transformation d’un ver.

Les vers sont d’ailleurs très importants dans le roman car l’histoire nous plonge au cœur du commerce du ver à soie au XIXe siècle : suite à une épidémie qui contamine les vers à soie partout en Europe, Hervé Joncour se voit obligé de faire un premier voyage au Japon pour acheter des œufs sains et permettre à son village de continuer le commerce de la soie. C’est donc l’un des éléments déclencheurs du livre.

Pour représenter les feuilles de mûrier qui alimentent les larves pendant 30 jours et deux semaines, j’ai disposé une feuille que j’avais séchée dans un vieux bouquin (qui n’est d’ailleurs pas une feuille de mûrier) et j’ai placé au second plan un livre sur
les différentes feuilles des arbres s’intitulant l’ Ami des arbres .

Pour symboliser le thème du voyage et précisément les voyages effectués au Japon par Hervé Joncour, j’ai ajouté à la gauche de mon cabinet de curiosités un grand globe sur lequel j’ai essayé de mettre en lumière le Japon grâce à une lampe torche.

Au second plan, j’ai placé un microscope (qui n’est pas de toute première jeunesse) pour représenter la grande évolution des Sciences de cette époque et la recherche sur l’épidémie qui contamine les vers à soie. Je pense par ailleurs à Pasteur, évoqué dans le roman comme étant le « biologiste qui étudie la maladie des œufs, capable reconnaître œufs malades mais pas de les soigner ». A l’été 1865, Louis Pasteur est dépêché dans les Cévennes. Sa mission est d’éradiquer l’épidémie de pébrine qui affecte la culture de la soie. Il va mener ses travaux pendant plusieurs années et deux ans plus tard le ver à soie sera sauvé..

Au troisième plan, dans le secrétaire se trouve un petit set de vaisselle japonaise. Il m’a fait penser aux pages 33 et 34 du roman lorsque Hervé se rend chez Hara Kei et qu’ils prennent le thé ensemble « un serviteur, qui posa devant eux deux tasses de thé ».

C’est aussi dans cette même scène qu’Hervé rencontre pour la première fois la jeune femme mystérieuse pour laquelle il éprouvera tant de désir et qui le poussera à refaire trois autres voyages au Japon.

La lettre positionnée au second plan et au centre du secrétaire symbolise les différentes lettres du roman : la première qu’il reçoit de la maîtresse de Hara Kai où il est écrit « revenez ou je mourrai » et la seconde écrite par sa femme à la fin du roman. Sur cette lettre, il y est écrit quelque chose comme « très cher monsieur, je vous attends, revenez moi vite » ( merci google traduction). J’ ai aussi rajouté un petit encrier à côté pour renforcer le thème de l’écriture et j’y ai placé une plume d’oiseau bleu (celle d’un paon).

L’oiseau bleu : comment ne pas évoquer cet éléments si précieux du roman. Après de nombreuses recherches, j’ai trouvé des explications à sa présence dans le roman. Les oiseaux bleus représentent le bonheur et le plaisir et le bleu de leur plumage est le symbole du rêve. Alors associer la maîtresse d’Hervé à ces oiseaux est pour moi logique car à ses cotés, Hervé Joncour est rempli de bonheur, de plaisir et devient un homme rempli de rêves. Cela est évident dès leur première rencontre (pages 33 et 34), où lors d’une conversation avec Hara Kei, Hervé se perd dans les yeux de sa maîtresse « Il gardait les yeux fixés dans ceux d’Hara Kei, et pendant un court instant, sans même s’en rendre compte, les baissa sur le visage de la femme ». J’ai donc disposé une cage d’oiseau en haut du secrétaire pour rappeler la présence de cet animal et aussi disposé à l’intérieur quelques autres plumes ainsi qu’un petit livre sur les oiseaux placé au second plan s’intitulant L’Ami des Oiseaux. Les oiseaux bleus sont évoqués de très nombreuses fois dans le livre. Un passage m’a particulièrement marqué, à la page 52 où il est explicitement expliqué que les oiseaux bleus sont le signe de la fidélité des maîtresses aux hommes, « Hervé Joncour s’arrêta pour regarder cette folie magnifique. Il se souvint d’avoir lu dans un livre que les orientaux ; pour honorer la fidélité de leurs maîtresses, n’avaient pas coutumes de leur offrir des bijoux : mais des oiseaux raffinés, et superbes ».

Les bijoux : dans un passage de la page 52, il est dit que les bijoux n’ont aucune importance pour les orientaux. Ils n’en portent pas. D’ailleurs à la page 33, il est écrit qu’ Hara Kei « ne portait aucun bijou » et que le seul signe visible de son pouvoir est sa maîtresse « étendue près de lui, la tête posée sur ses genoux… ». C’est donc pour cela que j’ai rajouté une petite boîte à bijoux, à motifs japonais pour rappeler son voyage. On la trouve au troisième plan car ce n’est pas l’élément le plus important. A l’intérieur, il n’y a donc aucun bijou pour rappeler cette coutume du Japon.

Dans ce cabinet de curiosités, on trouve aussi la couleur orange, présente grâce à la lampe au dessus du secrétaire. Cette couleur est le symbole de l’équilibre entre l’esprit et la libido. Mais si l’équilibre est rompu, la couleur orange devient alors l’image de l’infidélité, de la luxure… Cette couleur nous la retrouvons à deux moments cultes du roman. Tout d’abord lors de la deuxième rencontre entre et Hervé et la maîtresse d’Hara Kei où cette dernière est vêtue d’un kimono orange, puis lors de la nuit d’amour entre elle et Hervé, cette femme mystérieuse s’en va avec une lanterne orange. « C ‘était une lanterne orange. Elle disparut dans la nuit, petite lumière qui s’enfuyait ».

J’ai aussi placé le symbole du parfum dans mon meuble. Cet élément renforce le caractère infidèle et rêveur d’Hervé . En effet, celui-ci se perd même dans le parfum des femmes lors de son passage à la demeure d’Hara kei à la page 76 « il était assiégé par le parfum douceâtre des femmes qui l’entouraient et il souriait avec embarras aux hommes, qui se divertissaient à lui raconter des histoires qu’il ne comprenait pas ».Grâce à cet élément il y a aussi le caractère indécis d’Hervé qui est perceptible car même auprès de sa femme Hélène le parfum de cette dernière prend son importance, « Il vit sa femme Hélène accourir à sa rencontre, et sentit le parfum de sa peau quand il la serra contre lui », à ses côtés celui-ci se sent aimé et l’aime aussi en retour.

Pour finir j’ai bien évidemment placé le roman Soie, ce chef d’œuvre qui est la pièce maîtresse de mon cabinet de curiosités. C’est grâce à lui que j’ai pu réaliser cette activité qui m’a vraiment passionnée. Ce livre est un élément précieux de mon cabinet de curiosités car à l’intérieur de ce roman se trouvent des pages qui regorgent de trésors d’écriture.

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