J’ai choisi ce passage car c’est un des seuls où l’on perçoit la relation d’amitié entre Baldabiou et Hervé Joncour. On remarque alors qu’il s’agit bien plus qu’une simple relation professionnelle entre les deux personnages. On pourrait même supposer qu’Hervé apprécie réellement Baldabiou et lui porte une certaine estime. H. J. va donc se confier et B. qui lui sera extrêmement attentif à ce qu’il lui dit. « Baldabiou écouta en silence jusqu’à la fin »
En effet, ici, Hervé J. se confie à Baldabiou comme à un ami, sur sa rencontre avec cette mystérieuse femme « aux yeux qui n’avaient pas une forme orientale ». Cette femme « au visage de jeune fille » si séduisante et secrète à la fois, que l’on retrouve tout au long des aventure de notre personnage principal. Il lui confie le regret qu’il a de ne pas lui avoir parlé : « je n’ai même pas entendu sa voix ». Et ici encore on remarque cette amitié entre les deux hommes. Baldabiou est touché par ce qu’il lui dit. On pourrait même croire que ce dernier regrette également que son ami n’est pas pu parler à cette femme mystérieuse : « il eut mal d’entendre à la fin », il en souffre lui aussi.
Au delà d’une relation d’amitié, nous pouvons parler de cette relation de confiance qu’il y a entre eux. Effectivement Hervé est un homme marié. Cependant il se confie quand même sur la souffrance qu’il endure de ne pas avoir pu parler à cette femme qui n’est pas sa femme. Il a l’assurance de raconter tout cela à son ami sans la peur que ce dernier le raconte à Hélène. Puis Hervé se confie sur ses sentiments ce qui marque également cette confiance entre les deux hommes.
Pourtant Baldabiou reste un personnage étrange. Nous avons du mal à le cerner tout au long du livre et nous n’avons que très peu d’informations à son sujet. Ce passage le montre encore. Il a beau écouter attentivement Hervé lui raconter ses aventures et même paraître compatissant, ce dernier interroge seulement son ami sur le temps : « Mais pourquoi diable fait il ce froid de canard? ». Comme si leur discussion n’avait jamais eu lieu, ou bien qu’elle n’aurait pas eu d’importance. On voit alors véritablement l’ambivalence de ce personnage ici. Hervé peut se confier à lui, Baldabiou semble être touché par ce qu’il lui dit, mais il n’aura aucune réponse.
Pour finir, ce passage m’a particulièrement touchée. J’ai beaucoup aimé le lire. Les pauses marquées par l’auteur le rendent plus sincère et solennel. Nous aussi en tant que lecteurs nous compatissons pour Hervé. C’est donc pour ces raisons que j’ai choisi ce passage et de le lire ainsi.
