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CHANGER LE REGARD QUE DONNE L’ÉCOLE

Lorsque l’on est petit, la lecture est un vrai plaisir. C’est un moyen de développer son imagination, mais également l’occasion de découvrir et d’apprendre un tas de nouvelles choses. Enfant, je me réjouissais à chaque livre que l’on me lisait et jamais je ne m’endormais sans ma lecture du soir. Elle me berçait, comme une parole rassurante pour m’endormir paisiblement. Je me souviens encore de mes livres préférés que je pouvais entendre cent fois sans jamais me lasser. Je me rappelle même essayer de les lire par moi même, les ayant retenues comme l’on retient les paroles d’une chanson. Mon livre préféré était Chien bleu de Nadja. Il est de loin le livre que j’ai le plus entendu entre mes deux et cinq ans. Il y avait aussi les Juliette de Doris Lauer. Ma grande sœur et moi avions toute la collection et nous arrivions même à nous quereller pour savoir qui aurait le droit de garder chacun des livres dans sa chambre. Il faut dire que Juliette était un peu comme notre super copine qui nous emmenait à l’aventure avec elle à chaque histoire. Il y avait Juliette au pays des comptes, Juliette au parc d’attraction, Juliette aux sports d’hiver…

La lecture était alors pour moi un véritable moment de bonheur partagé avec ma grande sœur. Les sorties à la bibliothèque pouvaient égayer toute ma journée, en particulier lorsque ma mère acceptait de louer le livre que je désirais absolument.

La rentrée en classe de CP est arrivée à grands pas. L’année des premiers devoirs, du premier cahier de texte et des fameuses courses de rentrées mais bien évidement, avant tout autre chose, l’année de l’apprentissage de la lecture. J’étais très fière d’enfin apprendre à lire, j’allais pouvoir lire mes livres préférés dès que je le souhaitais ! J’ai commencer mon apprentissage avec I.. C’était la professeure des CP depuis plusieurs années à ce moment là et de loin la meilleure maîtresse de toute l’école. Nous avions comme support de lecture le manuel Super Gafi. Je suis presque sûr que je pourrais encore raconter une des aventures de Gafi et ses amis à l’heure actuelle. Mais ce que je préférais c’était les chansons et poésies que l’on apprenait. À cette époque mon petit frère venait tout juste de naître. Il faisait à peine ses nuits et pleurait souvent. J’ai beaucoup de souvenir où je le berçais avec les chansons que j’apprenais à l’école.

Malgré ma passion naissante pour la littérature grâce aux aventures de Gafi, la classe de CE1 a immédiatement interrompu cet élan. Avec l’arrivée progressive des livres imposés en classe, mon goût pour la lecture s’est estompé au fil des années. Sur la liste des livres qui ont torturé mon esprit durant mes années primaires peut ont marqué ma mémoire, mais je me rappelle tout de même du livre le talisman de Vannina de Bertrand Solet, ou encore le petit Nicolas de René Goscinny. Je n’aimais vraiment pas devoir lire des livres que je ne pouvais pas choisir et qui ne me plaisais même pas.

Ensuite, la rentrée au collège est arrivée. Et à cet instant les choses se sont accélérées. Ce ne n’était plus un à deux livres que nous devions suivre sur l’année mais bien quatre à cinq livres à choisir sur une liste des plus réduite possible. En fin de compte un livre à chaque vacances. Évidement à chaque fois, aucun livre ne me donnait envie de sacrifier mes vacances tant méritées à la lecture. Mon choix se tournait donc vers le livre le moins long. C’est alors que j’ai lu l’oeil du loup de Daniel Pennac, puis l’Affaire Caïus de Henry Winterfeld. Je n’en suis pas très fière, mais je me rappelle tout de même avoir eu recours aux résumés trouvés sur internet ou encore aux livres audio la veille de la rentrée, ayant complètement oublié mon livre dans un coin de ma chambre tout le long des vacances. Je n’ai pourtant jamais eu de mauvaises notes aux fameux questionnaires de rentrée portant sur la lecture des vacances, ou du moins ça na pas marqué ma mémoire. Au bout du compte je n’ai vraiment aucun souvenir agréable de toutes ces années autour de la lecture. Le quart d’heure lecture était un véritable supplice pour moi. Lorsqu’il a été instauré dans mon collège je devais être en 4ème et je me revois me demander ce que j’allais bien pouvoir lire pendant quinze minutes sans m’endormir juste après le self. J’ai donc demandé conseil à ma mère qui m’a alors proposé Les Orangers de Versailles d’Annie Pietri. Étonnamment, pour la première fois depuis quelques années, ce livre ne m’a pas déplu. Je n’ai cependant pas été jusqu’à lire d’autre livres que celui ci et encore moins de ma propre initiative. En classe de troisième je me souviens avoir étudié Rhinocéros de Ionesco. Sur le moment ce livre ne m’a pas du tout plu. Cependant j’ai eu l’occasion de le relire quelques années plus tard et j’ai adoré ce livre.

L’été de mes 15 ans est arrivé rapidement et je n’avais toujours pas lu beaucoup de livre de toute ma scolarité. Avec la rentrée au lycée, je commençais à m’inquiéter à ce sujet. J’allais devoir lire. Lire pour de vrai. C’était un vrai défi pour moi. Comme je n’avais pas lu de livre en entier depuis longtemps, ma lecture était devenue lente et peu appréciable à l’oral. J’ai donc commencé à acheter des livres. Je pense avoir essayé tous les styles imaginables. Les mangas très peu pour moi. La science-fiction ne me plaisait pas plus que ça non plus. Je n’ai jamais aimé les bandes dessinés ni les romans policiers. Mais un livre a retenu mon attention. Il était très court mais pour une fois je ne l’avais pas choisi pour cette caractéristique. Ne t’inquiète pas pour moi de Alice Kuipers m’a beaucoup touchée. L’histoire d’une mère et d’une fille communiquant par post-it laissés sur le frigidaire. Une histoire tragique qui a fait couler mes larmes de la première à la dernière page. Jusqu’à présent je ne pensais pas qu’un livre puisse faire ressentir ce genre d’émotions. Ayant adoré ça, j’ai relu et relu encore ce livre tout l’été. Puis ma rentrée en classe de seconde est arrivée. Avec le nouveau regard que je portais sur la lecture, je ne redoutais plus autant les futurs livres que j’allais devoir lire.

La première lecture est survenue assez rapidement. Nous devions lire La petite fille de monsieur Linh de Philippe Claudel. Je l’ai donc commencé sans aucun a priori. Je voulais découvrir ce livre et son histoire avant de le juger, et je l’ai également adoré. L’étudier en classe est devenue un moment très agréable pour moi. Le reste de l’année s’est également très bien déroulé même si nous avons dû lire d’autres livres moins intéressants comme Comment on se marie ? de Emile Zola. L’été de mes 16ans, j’ai commencé à acheter des livres par moi même, pour le simple plaisir de lire. J’ai lu une édition de Roméo et Juliette en bilingue français-anglais et Avant toi de Jojo Moyes.

En classe de première les choses sont devenues un peu différentes. Le baccalauréat de français imposait beaucoup de livres et cela me mettait une certaine pression. Nous avons commencé l’année avec La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette. J’ai détesté ce livre. J’ai trouvé sa lecture interminable et inintéressante. j’ai eu beaucoup de mal à lire les livres suivants et j’étais très inquiète pour le baccalauréat qui arrivait rapidement. Puis le confinement a tout chamboulé. J’ai eu beaucoup plus de temps que prévu pour lire à mon rythme tous les textes et les livres demandés. Le dernier livre que j’ai lu en classe de première était La ferme des animaux de George Orwell. Ce livre m’a beaucoup plu. Il était très agréable à lire et constructif à la fois.

Je n’ai pas le souvenir d’avoir lu durant mon année de terminale. Il faut dire que j’ai été très occupé avec les épreuves du baccalauréat à préparer et Parcoursup. Et finalement une série m’a beaucoup plu, Les Chroniques des Bridgerton, et j’ai acheter les neufs tomes de celle ci écrit par Julia Quinn. C’est une série qui faisait sensation à ce moment là. Beaucoup diront qu’il s’agit encore d’une histoire à l’eau de rose, ennuyeuse et inintéressante, mais je penses que c’est finalement ce qui me plaisait dans cette saga. Il faut bien avouer que je suis un peu fleur bleue.

Aujourd’hui je ne dirais pas que lire est mon plus grand passe temps. Mais j’ai su changer le regard que l’école m’avait donné sur la lecture. Lorsque je prend le temps, lire le soir ou lors d’un après-midi ensoleillé à la plage par exemple, est quelque chose que j’aime beaucoup. Je ne dévore pas de livres et je prends d’ailleurs beaucoup de temps pour en finir un, mais cela reste une occupation qui me détend et me fait du bien.

1 commentaire pour “CHANGER LE REGARD QUE DONNE L’ÉCOLE”

  1. La lecture de cet article nous a permis de prendre conscience que la lecture scolaire « obligatoire » se distinguait de la lecture personnelle, vu comme un « plaisir » et un moment de détente.
    En effet, on peut aimer lire en dehors de l’école.

    La leçon tirée est que la curiosité est indispensable pour apprécier la lecture et sortir de sa zone de confort.

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