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CHER LIVRE, CHERS PERSONNAGES

Je ne sais pas vraiment par où commencer, ni ce que je dois dire en premier.

Cher livre ? Chers personnages ? Cher auteur ?

J’avoue avoir eu beaucoup de mal à écrire cette lettre. J’y ai réfléchi pendant plusieurs jours, j’ai tenté différentes choses, sans vraiment savoir où aller. Je vais alors simplement écrire comme les mots me viennent, en essayant d’être le plus honnête possible.

Cher livre,

Pour être totalement transparente, j’appréhendais le fait que tu sois une lecture scolaire. Les lectures contraintes ne m’ont jamais conquise, et je redoutais ainsi ton titre de lecture imposée. Je n’ai pas lu quelconque livre durant mon année de terminale, après le bac de français. Cela m’a, paradoxalement, rapprochée de la lecture. Cet été, j’ai beaucoup lu, sous différentes formes. Ainsi, je suis arrivée en début de cette nouvelle année scolaire avec ce désir de continuer de lire, et je ne voulais pas décrocher comme ce fut le cas par le passé. J’ai essayé de passer outre les impressions personnelles que j’avais quant à cela, pour finalement me pencher sur ton histoire.

Tu as ainsi interrompu plusieurs de mes lectures personnelles, car je ne souhaitais pas repousser le moment de ta lecture et procrastiner. J’admets avoir eu du mal à commencer ta lecture car cela signifiait en mettre en pause d’autres que j’adorais, mais j’y suis finalement parvenue. Au commencement, il m’a paru compliqué d’accrocher à ton histoire. Je vais être honnête : tu n’es pas un livre que j’aurais acheté de mon propre gré, je ne lis que très peu d’histoires de ton genre. J’ai néanmoins continué de te lire, en essayant de comprendre au mieux tous les évènements – et je ne suis pas réellement sûre d’y être parvenue –. Vers le milieu du livre, j’ai fini par apprécier ton histoire, ton intrigue, et la psychologie de tes personnages. Nous parvenons assez aisément à nous mettre à leur place, et les scènes sont suffisamment décrites pour que l’on puisse y être transportés. J’ai ainsi mis du temps pour te lire de moitié, mais j’ai dévoré la seconde en deux heures. J’ai relu plusieurs fois certains chapitres et j’y ai mis des repères pour y revenir et les relire encore et encore. Plusieurs phrases du livre m’ont émue. Elles semblaient si réelles et exprimaient parfaitement des choses que j’ai pu vivre par le passé. Des choses sur lesquelles je n’avais jamais réussi à mettre de mots.

Plusieurs évènements ton histoire m’ont interpellée, finissant par me plonger entièrement dans celle-ci. Je parvenais à imaginer les scènes dans ma tête, à me les représenter. Mon travail sur le livre étant de faire une playlist, j’ai mis des post-its à différents moments de l’histoire car j’avais une volonté de les illustrer musicalement. Pour d’autres chapitres, la musique se jouait d’emblée dans ma tête, dès la première lecture. J’ai alors adoré analyser les différents passages du livres ainsi que les musiques qui pourraient s’y accorder. Lors de certains de tes chapitres, je devais même faire un choix entre plusieurs musiques car j’avais du mal à savoir laquelle s’y prêtait le mieux. Cela a ainsi été un vrai jeu pour moi, je cherchais les musiques en analysant les paroles, la mélodie, mais aussi le clip de temps à autres. Étant une personne qui vit en musique, je t’ai lu avec cette dernière. Elle m’a accompagnée tout au long de l’intrigue, et j’essayais de lire plusieurs passages du livre avec différentes musiques. Cela m’a rajouté une touche d’émotion, notamment au moment où le petit garçon meurt : la musique triste que j’écoutais en fond accentuait cet instant funeste.

Ainsi, les différentes activités organisées autour de ton histoire ont permis quelque chose de plus ludique qu’une simple lecture à restituer. Il y a avait de véritables enjeux au terme de ta lecture, et cela m’a ainsi paru moins répétitif. J’ai également aimé le fait que l’histoire soit directe et aille à l’essentiel. Il m’a aussi paru intéressant de découvrir le métier d’Hervé, un métier peu commun. Ce roman a ainsi permis de nous documenter sur une branche peu connue de l’élevage. J’ai apprécié la manière dont la vie d’Hervé est retranscrite dans une petite centaine de pages, visant ce qui est important dans l’histoire, sans pour autant oublier de préciser des éléments importants. Lorsqu’il manquait certains détails, cela permettait à mon imagination d’agir pour combler les vides.

J’ai dit avoir eu du mal à te commencer, mais j’admets également avoir eu des difficultés à te terminer, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, j’étais tellement plongée dans l’histoire que me voir me rapprocher de la fin me décevait. J’espérais une fin plus joyeuse que celle-ci, alors, en voyant le peu de pages qu’il me restait en main, j’ai du accepter de lire une fin que je ne souhaitais pas. J’aurais aimé qu’Hervé retrouve cette femme, ou qu’il l’oublie à jamais. Tout le long de l’histoire, on ne sait pas, on est dans le flou. J’aurais souhaité qu’il la cherche, qu’il se batte pour l’avoir, ou, à l’inverse, qu’il laisse tomber et qu’il abandonne clairement tout espoir. Nous, lecteurs, étions davantage impliqués que le personnage lui-même dans sa relation.

Par ailleurs, le Japon est un pays magnifique, que j’aimerais très certainement visiter. Ainsi, le fait que tu parles de ce bel endroit m’a particulièrement fait plaisir. J’ai également été voir des images d’autres lieux que tu évoques ; j’ai trouvé le Mont Oural splendide, cela m’a presque donné envie d’y partir en randonnée. Cependant, je pense que tu aurais pu davantage développer autour de cela. Ton discours axé sur l’essentiel n’a ainsi pas permis la découverte en profondeur de ces lieux. Je ne te qualifierais pas de roman : tu en as, certes, les caractéristiques, mais ton écriture se rapproche davantage d’une grande nouvelle, évitant les détails ne faisant pas avancer l’intrigue et les descriptions trop longues.

Chers personnages,

J’ai beaucoup de choses individuelles à vous dire. Je vais commencer par toi, Hélène. Cela m’a brisé le cœur de voir la manière dont tu t’attaches à un homme qui ne te considère pas autant. Tu méritais mieux que lui, tu méritais d’être traitée d’une meilleure manière. Personne ne mérite de se faire tromper, et, dès lors que tu as eu des doutes, tu aurais du partir, ne pas rester avec un homme qui te salit. Cependant, je parviens à comprendre : quitter quelqu’un qu’on aime n’est jamais facile, au contraire. Il faut du courage, je pense, pour abandonner cette personne soi-même. Quand on aime quelqu’un plus qu’on ne s’aime soi-même, il semble impossible de s’en séparer. Il faut se rendre compte de qui on est, il faut apprendre à s’aimer avant d’aimer qui que ce soit d’autre. C’est une chose que tu n’as pas faite : tu étais dévouée à ton mari, et tu as accepté sa tromperie. Je suis triste pour toi, tu méritais d’être avec quelqu’un qui t’aimait vraiment – et que t’aimais également en retour –.

J’ai également des choses à te dire, Hervé. Tu aurais du quitter Hélène dès lors que tu as commencé à aimer cette femme. Il ne faut pas rester avec quelqu’un qu’on n’aime pas, tu as juste fait perdre son temps et sa dignité à ta femme. Elle méritait quelqu’un qui la considère autant qu’elle te considérait. Néanmoins, même si je ne cautionne en rien ce que tu lui as fait vivre, j’aurais aimé que ton histoire avec l’amante d’Hara Kei aboutisse. En effet, j’ai eu assez de mal à te cerner pendant toute l’histoire. La seule chose dont j’étais sûre, c’est que tu aimais cette femme, que tu la désirais, et que cela semblait réciproque. Je n’ai alors pas compris pourquoi tu n’as pas cherché à la retrouver, pourquoi tu n’as rien essayé alors que tu ne l’as jamais oubliée. La preuve : tu gardais cette lettre avec toi, partout, dans tous tes manteaux, lorsque tu ne savais pas encore que c’était Hélène qui l’avait écrite. Tu as d’abord eu l’espoir que ce soit cette femme ; c’était là une façon de rester proche d’elle. Pourquoi n’as-tu simplement pas tenté de la retrouver ? Cela semblait risqué, certes, mais dès lors qu’on aime quelqu’un on est prêt à tout pour cette personne. Pourquoi pas toi ? Même après avoir relu plusieurs fois ton histoire, je n’arrive pas à te comprendre. Je ne comprends ni tes agissements, ni tes sentiments.

Cher petit garçon, dont on n’a jamais su le nom. Sache que j’ai été très triste lorsque j’ai appris ta mort. J’ai réussi à ressentir de l’affection pour toi alors que tu n’es que très peu apparu dans l’histoire. Je t’ai trouvé rayonnant et spontané, tel un enfant n’ayant jamais connu l’enfer. Cependant, nous savons que ce n’est pas le cas, puisque lorsque tu es apparu pour la première fois, tu sortais de ce qu’Hervé Joncour appelait « la fin du monde ». Je trouve ton caractère sincèrement remarquable, et tu ne méritais pas de mourir. J’aurais aimé que tu grandisses, que tu restes aux côtés d’Hervé, et que tu finisses peut-être même par devenir cet enfant que sa femme et lui ne parvenaient pas à concevoir. Tu aurais pu vivre tout un tas de belles choses, mais Hara Kei en avait décidé autrement.

Hara Kei, sache que je ne pardonne pas ce que tu as fait à ce petit garçon. Tu es un homme influent, certes, mais aucun enfant ne mérite de mourir de la sorte. Il n’avait rien fait de mal, et il ne pouvait pas changer qui il était. Tu ne peux pas condamner un enfant à mourir de cette manière. Et cette femme que tu avais dont Hervé était tombé amoureux, je suis déçue qu’ils n’aient pas pu finir ensemble. J’ai bien aimé ton côté « homme important », mais j’ai détesté les décisions que tu as prises pour les autres et que tu as imposées à ton entourage.

Chère femme, aux yeux n’ayant pas une forme orientale et au visage semblable à celui d’une jeune fille, j’aurais souhaité que tu finisses avec Hervé. De ce qu’il est dit dans l’histoire, tu le désirais toi aussi. Pourquoi ne pas t’être battue pour votre histoire non plus ? Pourquoi rester avec un homme qui ne te rend pas heureuse ? Tu n’apparais qu’à très peu de moments, mais ces quelques instants sont cependant riches d’espoir. La manière qu’a Hervé Joncour de t’évoquer est très touchante, nous discernons aisément ses sentiments à ton égard. En est-il de même pour toi ? L’histoire nous donne l’impression que tu ressens des choses pour lui aussi, mais qu’en est-il véritablement ? J’aurais aimé qu’on se penche davantage sur ton personnage. Ainsi, peut-être que votre relation n’aurait pas été si platonique.

Ainsi, tous les personnages de l’histoire sont différents. Ils ont chacun leur propre psychologie et leur propre personnalité, et j’ai adoré découvrir de nouvelles facettes d’eux. Soie n’est pas un livre que j’aurais lu toute seule, mais je suis néanmoins ravie qu’il fasse désormais partie de ma culture littéraire. Ce livre m’a permis de ressentir tout un tas d’émotions, d’apprendre et de découvrir de nouvelles choses – notamment le métier d’Hervé – et d’essayer de comprendre des points de vue autres que le mien, puisque les personnages sont relativement opposés à moi. Et, à vrais dires, j’ai trouvé tout cela très intéressant. Cher livre, j’espère que tu parviendras à émouvoir des personnes comme tu l’as fait avec moi, c’est tout ce que je peux te souhaiter.

On se revoit à la fin du monde.

À bientôt,

Loïse.

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