CONTE A REBOURS PAR MATHILDE
DÉGOUTANT !!!
Les hommes ne valent pas mieux que cette vulgaire grenouille !
Et c’est moi qu’on fait passer pour une idiote à qui on fait la morale, pour une petite fille capricieuse à son papa ???
Alors que cet imbécile de prince a été assez bête pour se laisser transformer en grenouille par une sorcière.
On me tourne en ridicule lorsque ma petite balle-balle tombe dans la fontaine et que je pleurniche (comme un homme) !!! ON ME COMPARE À UN CHIEN ???
Mais qui est LE CHIEN ici, hein ???
L’homme bien évidemment ! L’homme qui ne pense qu’assouvir ses besoins primitifs, sexuels, tel un animal !
Et mon idiot de père ne vaut pas mieux en m’obligeant à tenir ma promesse à cette répugnante grenouille ! Alors que bien évidemment jamais un homme ne s’abaisserait à cela. Cela souillerai leur RIDICULE virilité. On laisse les choses risibles aux FEMMES cela va de soit.
Et le clou du spectacle ! Ahahah, le clou du spectacle…
L’apologie du VIOL ! La grenouille me force à l’embrasser ! Ironique, n’est ce pas ? On fait passer ce baiser comme un moyen d’atteindre MA bonheur mais ce baiser n’est rien de plus que le prétendu « remède » au sortilège jeté à cet abruti de prince !
M’a-t-on demandé à UN seul moment si j’étais d’accord ?
Non, bien évidemment, on ne demande pas l’avis aux FEMMES ! Quelle idée !
ET LE CONSENTEMENT ??? RIEN À FAIRE !!!??? STOP ! QUE TOUT CELA CESSE !!!
Le temps du changement est venu mes PRINCESSES ! #La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe.
FEMMES, nous ne méritons pas d’ouvrir nos cuisses pour ces vulgaires grenouilles !!!
Faisons des cuisses de ces hommes-grenouilles des cuisses de grenouilles grillées !!!
C’EST LA FÊTE À LA GRENOUILLE !!!
Tremblez mes petits grenouilles, car oui, mes PRINCESSES, la chasse est ouverte !
Retournez donc à vos étangs, marais et ruisseaux avant que l’on vous écorche à vif votre visqueuse peau toute verte !
Les hommes-grenouilles vont finir en ratatouille !
ANALYSE DU CONTE A REBOURS
PAR MATHILDE
Dans le conte du Roi Grenouille de Grimm, une princesse doit embrasser une grenouille pour la transformer en prince. On pourrait interpréter cette histoire comme perpétuant des stéréotypes de genre, notamment en ce qui concerne le rôle de la femme dans la société. En effet, dans le conte, la princesse est présentée comme une jeune fille belle mais capricieuse, qui doit être sauvée par un homme, le prince, pour atteindre son bonheur, ce qu’elle désire, c’est-à-dire, un mari, un prince charmant.
Le fait que la princesse doive embrasser la grenouille pour la transformer en prince soulève également des questions sur le consentement. L’idée véhiculée dans cette histoire est qu’une femme doit accepter les avances d’un homme, même si elle ne le souhaite pas au départ. On « romantise » alors de la persistance masculine, ce qui est problématique aujourd’hui dans le contexte de lutte contre le harcèlement de rue et les agressions sexuelles.
De plus, le fait que la princesse doive embrasser la grenouille pour obtenir ce qu’elle désire, un prince charmant, peut être interprété comme une forme de récompense pour son comportement « vertueux », renforçant l’idée que les femmes doivent se conformer à des normes de comportement pour mériter le bonheur et la réussite, ce qui est une vision très réductrice et sexiste des femmes.
Mon texte est composé en deux parties : une première partie où la princesse se tourne elle-même au ridicule faisant de l’auto-dérision, en utilisant des mots tels que « idiote », en se comparant à un chien etc, et une seconde partie où elle se révolte, incitant les autres princesses, les autres femmes à en faire de même.
Pour commencer mon texte, j’ai choisi de mettre un mot fort, « dégoutant » , en majuscule, pour ce que ce soit plus impactant.
La princesse veut trouver son bonheur à ELLE, j’ai donc choisi de transformer le « mon bonheur » en « ma bonheur ».
En plus de se ridiculiser elle-même, la princesse se moque également du prince et même de son père, le roi, en utilisant des mots forts comme « imbécile », « abruti » ou encore « ridicule ».
Tout au long du texte, j’ai mis le mot « homme » en minuscule, comme pour « inverser » les rôles, la femme, ici la princesse, à le droit d’être forte. À la fin, le mot « homme » est associé au mot « grenouille » ou « hommes-grenouilles », rabaissant ainsi l’homme au statut d’animal (ce qui n’est bien évidemment pas le cas 🙂 ). En opposition, le mot « femmes » est en majuscule et en gras.
Dans la deuxième partie du texte où la princesse se révolte, j’ai choisi de mettre en majuscule les mots importants et impactants que sont le « viol » et le « consentement » pour mettre en lumière les revendications de la princesse. Il en est de même, pour la phrase « FEMMES, nous ne méritons pas d’ouvrir nos cuisses pour ces vulgaires grenouilles !!! » qui souligne ainsi la violence psychologique que peut-être un viol.
Le mot « femmes » se transforme ensuite en « princesses » pour souligner qu’une femme devrait être traitée comme tel.
J’ai choisi de mettre le proverbe « la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe » pour illustrer le fait que l’homme ne devrait pas souiller la femme de ses actes.
L’expression « c’est la fête à la grenouille » fait référence à l’expression « ça va être sa fête » lorsque l’on se fait gronder. La princesse montre ici que l’homme va être sévèrement puni pour ces crimes.
On trouve également des rimes tout au long du texte avec « chien » et « hein », « cesse » et « princesses », « ouverte » et « verte », « hommes-grenouilles » et « ratatouille » etc.
Aujourd’hui, il est important de noter que les contes de fées, comme celui du Roi Grenouille de Grimm, sont souvent critiqués pour leurs messages sexistes et misogynes, qui mettent en avant des stéréotypes de genre et les inégalités entre les hommes et les femmes. Il est donc essentiel d’analyser ces histoires avec un regard critique et de les revisiter en mettant en avant des valeurs et des normes contemporaines.
Disney l’a très bien compris en réinterprétant le conte de Grimm, avec La Princesse et la Grenouille (2009). En effet, la princesse Tiana est une jeune femme forte et indépendante qui travaille dur pour réaliser son rêve de posséder son propre restaurant. À l’inverse le prince Naveen est lâche voir peureux et ne pense qu’à s’amuser ce qui lui a value d’être transformé en grenouille. Il dit même au court de l’histoire qu’il ne sait rien faire et qu’il a toujours été assisté.
Quand Tiana rencontre Naveen, transformé en grenouille, elle ne le voit pas comme un moyen de trouver le bonheur, mais plutôt comme un obstacle à surmonter. Ainsi, dans cette version, c’est la princesse qui prend les devants et qui montre au prince l’importance du travail et de la persévérance pour atteindre ses objectifs. De plus, la relation entre Tiana et Naveen évolue progressivement au fil de l’histoire, mettant en avant des valeurs telles que l’entraide et le respect.
La Princesse et la Grenouille de Disney revisite le conte de manière plus équilibrée les genres. Les personnages féminins sont mis en avant pour leur force de caractère, leur détermination et leur indépendance, montrant ainsi que chacun peut trouver le bonheur en suivant ses propres rêves, sans avoir besoin d’être sauvé par un homme. La morale de La Princesse et la Grenouille de Disney est ainsi l’opposé total du Roi Grenouille de Grimm en présentant une morale plus moderne. La version de Disney ouvre la voie à la diversité en mettant également pour la première fois une héroïne noire au centre de l’histoire.
En conclusion, il est important de reconnaitre que, dans le Roi Grenouille, des éléments puissent être interprétés comme misogynes et sexistes. Il est alors important de remettre en questions ces éléments et de réfléchir sur les histoires et contes que nous transmettons aux générations futures en promouvant des valeurs d’égalités, de respect et de diversité entre tous les êtres humains.
IA Gustave Doré 2023 : « Comment osez-vous m’embrasser sans mon consentement ? ». Image réalisée avec Bing Image Creator
