DÉ-CONTE – WENDY DARLING

CONTE A REBOURS PAR MARINE

WENDY,

OU LA CAPITAINETTE CROCHETTE

Écoutez bien, car je vais VOUES raconter mon histoire, une histoire encore bien trop commune de nos jours !

Je suis Wendy Darling, OUI , cette jeune fille britannique vivant à Londres avec ses deux frères, John et Michael, ainsi que ses parents. On m’a toujours dit que j’avais une imagination trop débordante pour une fille. EH OUI mesdames, mon père voulait m’interdire de raconter des histoires à mes frères car je suis trop grande et que ce n’est pas de mon rang.

Un soir, alors que la fenêtre de ma chambre était ouverte, des bruits de pas m’ont réveillée. Un jeune garçon volant du nom de Peter Pan a osé entrer. Il déambulait dans la pénombre puisqu’il avait soit disant perdu son ombre ! Cette intrusion mit mon cerveau en ébullition, quelles étaient ces façons d’entrer dans ma maison ! 

Une fois son ombre retrouvée, j’ai eu l’idée de lui proposer de la recoudre. QUELLE IDÉE J’AI EU LÀ MESDAMES ! Il a immédiatement sauté sur l’occasion pour me proposer un voyage au Pays Imaginaire. Cette proposition me tentait mais John et Michael devaient absolument m’accompagner. Sa compagne, la fée Clochette tenta de m’en dissuader et j’aurais peut-être dû l’écouter. Mais l’appel de l’aventure était trop fort. 

SAVEZ-VOUES CE QU’ELLE S’EST PASSÉE UNE FOIS LÀ-BAS ? Alors que je me voyais déjà sur des plages de sable fin j’ai été reléguée au rôle de MAMAN pour les enfants perdus. C’était donc ça l’idée de Peter derrière ses belles paroles, faire de moi une FEMME AU FOYER, tout juste bonne à laver les garçons et leur faire la POTÉE. C’est bien connu, voilà la seule chose pour laquelle NOUES sommes bonnes, NOUES LES FEMMES !

Et VOUES savez le pire dans cette histoire ? C’est que les premiers temps, j’ai vraiment cru que c’était MA PLACE et MON RÔLE. Je me plaisais, à conter, à raconter et à râler sur ces bébés. Peter partait chercher des enfants partout dans le monde, toujours des petits garçons. VOUES VOUES demandez sûrement pourquoi ! MOIE je vais vous dire pourquoi ! Il voulait une armée de petits garçons pour renverser le pouvoir du Pays Imaginaire ! Eh oui MESDAMES pour Peter il devait être aux rênes et diriger les BIGOUDEN, les ABORIGÈNES, et même les SIRÈNES  ! 

Un jour, où ma patience était au plus bas, Peter se lança dans une nouvelle mission de sauvetage. Il fallait bien qu’un homme se décide à sauver la pauvre petite Lily la Tigresse. Quelle ne fut pas sa surprise de me trouver sur un bateau croulant d’odieux pirates, sauvant MOIE même Lily. Peter me provoqua en duel, nos épées claquaient l’une contre l’autre, je ne me laissais pas faire. Lors d’un mouvement d’épée de Peter, il coupa ma main. Malgré tout je le vainquis. OUI MESDAMES, J’AI GAGNÉ FACE AU GRAND PETER PAN. Les pirates étaient terrifiés à l’idée que je leur fasse subir le même sort. À force de leurs courbettes, parce qu’ils lavaient bien les carpettes et qu’ils cuisinaient bien les courgettes, j’acceptai d’être la Capitaine de cette goélette. 

Depuis ce jour, je parcours les mers et les océans du Pays Imaginaire pour ramener les enfants perdus à leurs parents. On me surnomme CROCHETTE, CAPITAINE de la JOLIE ROGÈRE, toujours accompagnée de mes fidèles acolytes Lily la Tigresse et la fée Clochette qui se sont alliées à moi. 

C’est ainsi que j’ai appris à ne pas vivre sous la contrainte d’un homme. C’est ainsi que j’ai repris ma vie de FEMME en main et que je suis devenue LIBRE. 

SUIVEZ MON EXEMPLE MESDAMES ET SOYEZ LIBRES,

VIVEZ POUR VOUES !

ANALYSE DU CONTE A REBOURS

PAR MARINE

J’ai choisi de dé-conter l’histoire de Wendy, personnage du conte Peter Pan, puisque justement, l’histoire ne se souvient que de son nom à lui. Je me suis toujours demandée quand j’étais petite pourquoi ce conte s’appelait ainsi plutôt que Wendy Darling. En effet, l’histoire commence sur elle, continue sur elle et termine même par son retour dans le monde réel. Pourtant, c’est bien le nom de Peter Pan qui se retrouve sur toutes les lèvres. Il était temps que cela change. 

Pour commencer, j’ai pris l’exemple de Typhaine D qui change les « nous » par « nouEs » et j’ai appliqué le même standard à mon texte et j’en ai fait de même pour le pronom « vous » qui devient donc « vouEs ». Il y a également certain moment où Typhaine D utilisait des rimes à l’intérieur des phrases pour donner du rythme à son discours. On peut retrouver ce procédé plusieurs fois dans mon texte pour accentuer les moments décisifs de l’histoire, ceux qui vont mener à un changement conséquent dans la vie de Wendy. On retrouve donc une suite de rimes lorsque Peter arrive dans la chambre et que Wendy va donc décider de partir avec lui « Il déambulait dans la pénombre puisqu’il avait soit disant perdu son ombre ! Cette intrusion mit mon cerveau en ébullition, quelles étaient ces façons d’entrer dans ma maison ! ». On peut aussi identifier le moment juste avant lequel Wendy va se révolter par deux passages : « Je me plaisais, à conter, à raconter et à râler sur ces bébés. » et « il devait être aux rênes et diriger les BIGOUDEN, les ABORIGÈNES, et même les SIRÈNES  ! ». On peut ensuite repérer le moment où Wendy devient la Capitainette des pirates grâce à cette phrase « À force de leurs courbettes, parce qu’ils lavaient bien les carpettes et qu’ils cuisinaient bien les courgettes, j’acceptai d’être la Capitainette de cette goélette. ». 

En me basant sur une autre caractéristique des textes de Typhaine D, j’ai mis les mots qui accentuent la révolte et ceux qui représentent la femme dans l’imaginaire collectif en gras et en majuscule pour accentuer l’importance de la révolte et l’absurdité de la façon de penser arriérée des caractéristiques de la femme (« Femme au foyer, Maman, etc.). Puisqu’en effet, les femmes sont bien plus que cela !

Pour mon illustration, j’ai tout d’abord décidé de la faire à la main. En effet, j’ai voulu garder un côté traditionnel dans la façon d’illustrer mon conte. J’ai par la suite pris le modèle que tout le monde connaît de Wendy Darling, c’est-à-dire la version de Disney. Je lui ai ajouté un bandeau sur l’oeil pour donner un côté « pirate » puisqu’elle le devient à la fin de mon déconte, j’ai également essayé de lui donner un air mi-déterminé mi-énervé pour reprendre l’idée de la révolte.