CONTE A REBOURS DE KETI
Rangeons nos serpillières et nos balais ! Le changement c’est DÉSORMAIS!
Ça suffit, y’en a marre du ménage !
Marre d’la marâtre !
Ce sont TOUJOURS les femmes qui sont trop douces et trop gentilles OU BIEN, de cruels
personnages ne cessant de diffuser le malheur !
Connaissez-vous Cendrillon ?
Je suis une pauvre nana destinée à accomplir les tâches ménagères pendant que mes demi-sœurs se
prélassent dans le luxe et que ma belle-mère passe son temps à me maudire.
Évidemment un beau jour, je me retrouve invitée à un bal où mes sœurs espèrent trouver le prince
charmant et de toute évidence, je suis chargée de les coiffer et de les préparer ; bah oui, nous
sommes des femmes, des princesses alors… HORS DE QUESTION de sortir sans une belle coiffe et
un maquillage !
À BAS les stéréotypes !!! NOUS NE SOMMES PAS DES OBJETS DESTINÉES À ÊTRE
DÉCORÉES !
OH et puis c’est vrai, il ne fallait pas que je reste laide pour rencontrer mon sauveur. C’est marrant,
c’est comme aujourd’hui, il y a toujours l’image de cette nana resplendissante, classe et élégante qui
DOIT rencontrer son mari qui va la sauver et lui donner une belle vie (sans vous spoiler la suite,
évidemment, on ne se doute de rien).
Alors comme par magie, un miracle se produisit ! Ma marraine, une fée bienveillante, apparut et,
d’un coup de baguette magique, transforma ma vie. Elle changea ma simple robe en une magnifique
tenue de bal, et mes vieilles pantoufles en de splendides escarpins de verre.
Ohhhh que c’était beau… mais c’est là que BAM ! Je confirme bien TOUS les clichés … Et voilà,
on s’retrouve encore enfermées dans cette réalité qui ne veut changer ; une belle robe pour que
madame puisse plaire à la gente masculine et avec BIEN SÛR, de jolis escarpins pour me rendre
sexy ! Attention mesdames tout de même, il ne faut pas non plus paraître trop vulgaire (vous vous
en doutiez).
Petit détail : ma marraine magique là, elle me dit de rentrer à 00h, après la magie disparaît.
FEMMES ! ARRÊTONS DE CROIRE CES BOBARDS !
Cette histoire est ENCORE une fois un miroir de la réalité, euphémisée ici. En vrai, en fait… c’est
encore pire : on nous demande de rentrer avant la tombée de la nuit, sinon on risque de se faire
violer, agresser, kidnapper … ET J’EN PASSE ! Comme ici, la pauvre petite princesse se retrouve
condamnée à rentrer avant minuit, sinon attention, malheur arrivera ! Un bel élément qui nous
montre encore le progrès de la lutte féminine, pas vrai ?
Évidemment je pars peu avant le retentissement des cloches, je cours pour rentrer chez moi (parce
que oui, être une femme c’est aussi courir pour rentrer) par PEUR !
Clou du spectacle ! J’suis trop étourdie, et j’en perds même mon soulier…bien malheureusement (et
puis, je suis sans doute trop bête pour m’en rendre compte).
Et PAF le prince charmant débarque, comme par magie (une nouvelle fois, n’est-ce pas ?), il
chamboule ma vie. TIENS TIENS, un HOMME ! Que c’est étrange ! Que c’est bizarre ! Que c’est
étonnant !
Notre amour triompha des épreuves, ahaha ! Des épreuves, tu parles ! et puis, je quittai ma vie de
SOUFFRANCE pour épouser le ROI.
Et, oui. cela fini plutôt bien pour une pauvre petite princesse comme moi qui faisait le ménage. Par
miracle, je finis éperdument amoureuse de l’homme qui m’a sauvée et c’est ce que la plupart des
histoires vont faire croire à nos enfants : qu’une femme ne peut être indépendante ! Qu’elle reste à
la maison pour faire le ménage ! Qu’elle doit se marier avec un homme pour être heureuse !
Peut-être pourriez-vous continuer à lire ces histoires à vos enfants, car de toutes manières, je sais
que vous n’arrêterez pas, tous les enfants baignent dans les contes. Cependant, ne pensez-vous pas
qu’il serait judicieux de les questionner sur l’histoire de ces œuvres ? Quel message est en train
d’être diffusé ? Quelles limites contient ce divertissement ?
Alors je vous le dis : Cette fois-ci DÉPLOYONS nos serpillières et nos balais, ce seront NOS
ARMES pour VAINCRE ! ET LE CHANGEMENT, C’EST MAINTENANT !
EXPLICATION DU CONTE A REBOURS PAR KETI
Dans mon écriture féministe inspirée par Typhaine D, j’ai revisité le conte de Cendrillon pour mettre
en lumière les préjugés flagrants présents dans cette histoire emblématique. À la manière de
Typhaine D, une féministe engagée, mon texte dénonce les inégalités de genre en mettant en avant
les stéréotypes présents dans le conte traditionnel. J’ai choisi Cendrillon car l’histoire met en scène
des clichés tels que la femme assignée aux tâches ménagères, la méchante belle-mère, la fille
soumise, et le prince charmant qui vient sauver la jeune fille pour lui offrir une vie heureuse. Mon
écriture vise à souligner comment ces stéréotypes sont intégrés de manière insidieuse dans l’esprit
des enfants, soulignant ainsi l’importance de remettre en question ces normes, dès le plus jeune âge.
L’importance de la révolte féminine se manifeste à travers la nécessité de mettre en lumière et de
remédier aux inégalités persistantes entre les genres. Les contes traditionnels, tels que le Petit
Chaperon Rouge, sont des reflets pernicieux de ces inégalités. Dans ce conte en particulier, les
stéréotypes de genre sont manifestes, illustrant la vulnérabilité de la jeune fille face au loup
représentant les dangers de la société, de la rue. Cette métaphore peut être étendue à la réalité
contemporaine, où les femmes sont souvent exposées à des risques et des préjugés similaires. La
révolte féminine devient donc une quête visant à déconstruire ces récits nocifs, à éclairer les
inégalités existantes et à promouvoir une vision égalitaire de la société, où les femmes ne sont pas
cantonnées à des rôles passifs ou soumis.
Dans ma démarche artistique, j’ai pris la décision de conserver l’histoire de Cendrillon tout en
intégrant des procédés qui mettent en lumière l’injustice et l’anormalité des stéréotypes véhiculés par
le conte. En introduisant des phrases percutantes telles que « Rangeons nos serpillières et nos balais !
Le changement c’est DÉSORMAIS! » au début et « Alors je vous le dis : Cette fois-ci DÉPLOYONS
nos serpillières et nos balais, ce seront NOS ARMES POUR VAINCRE ! LE CHANGEMENT
C’EST MAINTENANT ! » à la fin, j’ai créé un appel à l’action symbolique. Ces métaphores
suggèrent que les femmes utilisent les symboles de leur oppression traditionnelle, les serpillières et
les balais, comme des armes de révolte et de vengeance. Les rimes et les exclamations confèrent un
rythme convaincant au texte, incitant ainsi à la lutte.
Il devient essentiel d’inciter les femmes à lutter à travers des textes ou des pièces de théâtre. Ces
formes artistiques permettent de donner une voix puissante aux femmes, de remettre en question les
normes préétablies et d’inspirer le changement. En mettant en scène des histoires qui dénoncent les
inégalités, nous encourageons les femmes à prendre conscience de leur potentiel révolutionnaire et à
s’affirmer dans la société.
En outre, l’analyse des contes sous tous leurs aspects se révèle extrêmement enrichissante. Les
contes ne sont pas simplement des récits pour divertir, mais des reflets de la culture et des valeurs
d’une époque. En étudiant ces histoires, nous pouvons dévoiler les stéréotypes sous-jacents,
questionner les normes sociales, et stimuler une réflexion critique. Cela souligne l’importance de
considérer les récits traditionnels comme des instruments puissants pour remettre en question et
remodeler la vision du monde, tout en encourageant un dialogue ouvert sur les inégalités et les
possibilités de changement.
Image réalisée par l’intelligence artificielle « Being image creator » :
L’image est impressionnante et montre la colère de Cendrillon, qui est prête à se battre pour sortir de ce conte provocateur. Cheveux lâchés, buste décolleté, poing levé, la femme cri et prend vie pour se faire entendre ! Elle porte toujours sa couronne, mais cette fois-ci, en guise de leadeuse de la lutte.
