Durant leur séjour sur cette île, Jack et Ralph se sont échangés de nombreux SMS. Le smartphone de Ralph nous laisse entrevoir certaines de leurs conversations.
Dans la première vidéo, Ralph envoie un message à Jack après que ce dernier se soit enfuit de la réunion qui conviait toute la petite tribu. Jack venait de tenter un coup d’état complètement raté, le bambin était tellement humilié qu’il a préféré prendre la fuite.
Quelques heures plus tard, Ralph renvoie un message à Jack car il s’inquiétait de ne pas voir revenir les membres de la tribu qui étaient partis chercher du bois. Ces derniers étaient en réalité partis rejoindre Jack… C’est le début de la fin pour Ralph…
Réflexions sur le roman
Nous avons choisi de mettre en avant les personnages de Ralph et Jack , les enfants “chefs” de cette petite tribu. Dans ce roman d’aventure, les 2 bambins sont très souvent en opposition. Ils ont 2 caractères diamétralement opposés.
Ralph est un enfant très réfléchi et très calme qui ne veut du mal à personne, on oublierait presque qu’il n’est qu’un enfant : “la douceur de sa bouche et de ses yeux garantissaient un manque de méchanceté« . Ses objectifs sont clairs: il veut prendre soin de son groupe (on pourrait même dire de son peuple, un peu comme un chef d’État) et trouver un moyen de sortir de cette île. Il est très démocratique et organise de nombreuses assemblées pour les prises de décisions importantes.
Jack a un caractère plus difficile à appréhender. Colérique, jaloux et directif, il cherche le pouvoir et cela quelles qu’en soient les conséquences. Dès le début du roman, on devine que Jack donnera du fil à retordre à Ralph. Merridew n’a jamais réellement accepté de ne pas être élu par les enfants de l’assemblée. Bien qu’il soit désigné comme étant chef de la chasse, cela ne lui suffit pas. Il veut toujours plus de pouvoirs. Ici aussi, il est facile d’oublier que Jack n’est qu’un enfant. Ce dernier est souvent accompagné de Roger, son double tout aussi terrifiant que lui. Roger est l’instrument dont se sert Jack pour exercer son pouvoir.
Nous nommons à plusieurs reprises le nom de Porcinet. Souffre- douleur de Jack et de sa troupe, ce jeune garçon est bien plus intelligent que tous les enfants de l’île. C’est grâce à lui qu’ils ont pu se réchauffer près du feu après leur arrivée. Il fait partie des enfants les plus futés de l’île et passe beaucoup de temps avec Ralph qui, lui aussi, le taquine de temps à autre sans pour autant être aussi méchant que Jack.
nous avons aussi souhaité mettre en avant, à travers notre création, l’opposition de 2 systèmes: la démocratie contre le totalitarisme. L’écrivain William Golding a été très marqué par la violence de la 2nde Guerre Mondiale. On le ressent surtout à la fin du livre avec la mort de Simon et Porcinet. Cette période a profondément marqué la société de façon indélébile. William Golding a voulu montrer ce traumatisme à travers cette dystopie, ce monde dans lequel règne la terreur que rien ne peut arrêter.
Le titre du livre Sa Majesté des Mouches fait aussi réfléchir. Qui est donc cette Majesté ? C’est tout d’abord une allégorie de Belzébuth, personnage biblique qui représente le démon. Il est souvent imaginé avec une tête de mouche. On retrouve aussi cette dimension du mal dans le livre avec la tête de sanglier recouverte de mouches que les enfants ont plantée sur un piquet. De même que le titre du livre fait référence aux cadavres qui attirent les mouches, on peut aussi imaginer que la mort de Simon fait aussi allusion au titre.
Ce roman a également une dimension sociale importante. Lorsque les enfants arrivent sur l’île, ils ne se connaissent pas du tout. Pourtant cela ne les empêche pas de se lier très rapidement : comme disait Aristote on voit que “l’Homme est un animal social”. Pour survivre sur cette île, les enfants n’ont eu d’autres choix que de lier leurs forces un peu comme une troupe d’animaux sauvages.
Sa Majesté des Mouches vient défier les idées de Rousseau qui pense que l’homme ne naît pas mauvais, c’est la société qui le corrompt et l’oblige à le devenir. Ici, les enfants ne vivent pas en société car elle n’existe pas sur cette île déserte et pourtant ils arrivent à devenir cruels entre eux. L’état naturel des choses sur l’île n’empêche pas la nature humaine de devenir mauvaise et parfois l’absence de règles et d’éducation est plus préjudiciable qu’en sa présence. On peut donc se demander si la théorie de Rousseau est justifiée.
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Réflexions sur le numérique
à travers notre création nous avons tout d’abord voulu montrer un côté néfaste du smartphone : le temps d’écran. C’est d’ailleurs le personnage de Jack qui va jouer ce rôle en “critiquant” Ralph :“ Lâche ton téléphone et accompagne moi si tu veux survivre”. Il nous semblait important que Jack interprète ce rôle en tant qu’enfant donneur de leçons et qui se vante d’être un bon chasseur et donc d’être un bon aventurier en tout genre.
Dans la vie quotidienne, un enfant en possession d’un smartphone et livré à lui-même, pourrait par exemple être un enfant dont les parents n’imposent pas de règles ni d’autorité sur l’utilisation de cet objet, ou encore être un enfant libéré de ses parents lorsqu’il est à l’école ( bien qu’il existe une loi ( pas toujours respectée ) interdisant l’utilisation de cet objet dans l’enceinte des écoles et des collèges ). De nombreux parents donnent très tôt l’accès au smartphone à leurs enfants sous prétexte que cela les rassure car les enfants sont ainsi joignables à tout moment ( ce qui était notre cas ! ). En 2020, en France, une étude a démontré qu’en moyenne les enfants recevaient leur premier téléphone à l’âge de 9 ans et 9 mois. C’est un âge précoce et le risque majeur est la mauvaise utilisation de cet objet.
On remarque que dans les établissements scolaires, au collège notamment, bien qu’il y ait une loi qui interdise l’utilisation du smartphone, un grand nombre d’élèves réussit à utiliser cet objet dans la cour de récréation ou même en classe. C’est déjà ce que nous pouvions remarquer lorsque nous étions au collège et ce que nous continuons d’entendre encore aujourd’hui. Ce phénomène peut d’ailleurs s’accentuer au lycée où l’utilisation du téléphone est autorisée dans la cour et parfois même en classe sur les temps de pause. Et il peut constituer de véritables inconvénients comme celui de la diminution de la capacité d’apprendre, de comprendre ou d’entendre. C’est d’ailleurs ce que Jack reproche à Ralph dans notre interprétation d’une conversation sur smartphone. Ralph étant tellement collé à son téléphone qu’il paraît déconnecté de la réalité: “Mais tu ne t’en souviens même pas Ralph, tu n’écoutais pas, tu vis à travers cet objet collé à ta main droite !” Ralph est à l’image des enfants et des adolescents qui passent leur temps collés à leurs écrans et qui apparaît comme un enfant qu’on qualifierait presque de “zombie”. Pas de jeux de ballon, de corde à sauter, de cache-cache ou de marelle. Cela conduit alors à un mode de vie sédentaire qui se poursuit à la maison et peut causer des problèmes de santé. C’est d’ailleurs aussi ce que nous avons montré avec le personnage de porcinet en parlant des problèmes de santé liés au surpoids : “Il en va de même pour Porcinet, cela fait bien longtemps qu’il aurait dû perdre du poids en se dépensant sur cette île, en venant en aide à la chasse par exemple. Mais non le comble c’est qu’il continue à gonfler, gonfler, toute sa vie nous l’appellerons Porcinet !”
Nous avions aussi comme projet de développer les problèmes liés au cyberharcèlement sur les smartphones. Nous l’avons abordé dans notre création lorsque nous décrivons les messages critiques de Jack sur Porcinet. Lorsqu’un enfant est livré à lui-même, il est important qu’il prenne conscience de l’existence du cyberharcèlement et de dangerosité. Ce phénomène touche environ 12,5 % des Français âgés de 6 à 18 ans, soit près d’un million d’élèves chaque année. Rappelons que les jeunes sont désormais de plus en plus connectés aux réseaux sociaux et de plus en plus tôt : en France, 76 % des 12-17 ans en sont consommateurs avec Snapchat et Instagram en tête d’utilisation. Ainsi, 54 % des ados affirment avoir fait l’objet de moqueries en ligne et 42 % ont déjà été harcelés moralement sur Instagram, soit plus que sur Facebook (37 %), Snapchat (31 %), WhatsApp (12 %) et Twitter (2 %). Parmi les thèmes de prédilection des cyber harceleurs : l’apparence physique, les (bons) résultats scolaires, l’orientation sexuelle ou les croyances religieuses. Rappelons aussi que régulièrement des jeunes se suicident à cause de ce cyberharcèlement.
La clé pour éviter le cyberharcèlement est l’éducation et l’information prodiguées aux enfants. Il est essentiel de leur apprendre à utiliser internet avec prudence, à ne pas réagir aux attaques et à ne pas hésiter à solliciter leurs parents ou les personnels de l’éducation nationale en cas de besoin. Autrement dit: il faut encourager les enfants à parler et maintenir une communication ouverte avec eux.
L’utilisation du téléphone n’est donc pas toujours nécessaire. Nous pouvons tout à fait nous amuser sans avoir un écran lumineux devant nos yeux. Il y a effectivement des moments où il vaut mieux mettre son téléphone dans son sac et percevoir le monde qui nous entoure avec nos cinq sens. Nous avons toutes les 2 grandi sans téléphone jusqu’à nos années de collège et nous pensons que c’est une chance.
Il y a un âge pour tout. Avoir un téléphone à l’âge de 9 ans est complètement irrationnel même si cela peut paraître rassurant pour la famille et même s’il existe aujourd’hui beaucoup d’applications de contrôles parentaux comme par exemple Google Family Link ou Famisafe qui peuvent séréniser les parents. Les activités des enfants sont alors contrôlées, le temps d’écran est limité et les parents ont la mainmise sur les applications que l’enfant souhaite installer.
Cependant, si l’utilisation du smartphone reste dangereuse elle a aussi de bons côtés. Il est par exemple totalement possible d’utiliser cet objet et profiter de la technologie pour mieux étudier ( c’est d’ailleurs ce que cette année de PPPE nous a prouvé en travaillant régulièrement sur nos smartphones, pour la création d’articles notamment) mais pour que cette théorie fonctionne, les enfants doivent utiliser correctement cet outil que les autres générations n’avaient pas et qui peut être très utile. Bien sûr, il faut différencier le fait d’envoyer des messages ou de consulter les réseaux sociaux avec l’action de profiter de la connexion internet pour chercher des informations, des images ou autres données dont ils ont besoin pour participer en classe. Si le téléphone portable devenait un véritable matériel éducatif considéré par tous les professeurs, il pourrait être le bienvenu dans les écoles. Il serait alors une aide pour les élèves et les enseignants. Si les enfants savent parfaitement s’en servir, pourquoi ne pas en profiter intelligemment pour améliorer leur éducation ?
