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JE N’AI JAMAIS ENTENDU SA VOIX

Pour ma lecture à voix haute, j’ai choisi ce passage du livre car il m’a touchée. En effet, les dernières paroles d’Hervé Joncour sont celles d’un homme détruit de l’intérieur, mais qui ne l’exprime qu’à travers trois courtes phrases. Plongée dans l’histoire, ses mots ont alors résonné dans ma tête, à tel point que je m’imaginais clairement l’intonation et la façon dont le protagoniste aurait pu les prononcer. Ces quelques paroles, racontant sa première rencontre avec Hara Kei, mais aussi avec cette femme, étaient parfaitement racontées, nous étions transportés au moment de leur rencontre.

Cela m’a alors semblé évident de choisir cet extrait, de le lire de la manière dont je l’imaginais. J’ai ajouté une mélodie derrière ma lecture pour bercer le souvenir d’Hervé Joncour, le souvenir de cette jeune femme qui l’a marqué. Dans sa manière de le raconter, on sent bien que le personnage revit ce moment, il se l’imagine à nouveau dans la tête et revisualise parfaitement les évènements. De cette façon, il est assez abordable de nous l’imaginer également dans nos têtes.

Nous parvenons ainsi à visualiser une scène que nous n’avons jamais vécue, tout comme Hervé Joncour sera nostalgique de moments qu’il n’a lui-même pas vécus.

Ainsi, la phrase « Mourir de nostalgie pour quelque chose que tu ne vivras jamais » m’a profondément touchée car je parviens à ressentir ce que, lui, a du ressentir à ce moment-là. Comme il le dit, cette souffrance est étrange car on ne peut qu »imaginer ce qui aurait pu se produire, et ces imaginations nous font regretter ce qui ne s’est pas passé. Nous vivons alors avec des souvenirs qui ne nous appartiennent même pas, et nous en sommes nostalgiques. La nostalgie, ce regret mélancolique d’une chose révolue, ou même jamais connue, ce désir insatisfait que nous avons chacun sûrement éprouvé à un moment ou à un autre de notre vie, est un sentiment agréable car nous nous rappelons d’émotions apaisantes vécues par le passé, mais il est également destructeur car nous savons que cet instant est terminé et que nous ne le vivrons probablement plus jamais. Être nostalgique de quelque chose que nous n’avons jamais eu la chance de vivre, est ainsi uniquement destructeur car nous ne pouvons pas ressentir ces émotions agréables passées puisqu’elles n’ont jamais eu lieu.

Enfin, la phrase de Baldabiou, qui clôt ce chapitre, est assez opposée au reste de ce l’extrait. J’imagine que le personnage, ne sachant pas quoi répondre à son ami, a voulu changer de sujet, mais il s’y est pris d’une manière assez maladroite. J’avoue avoir beaucoup hésité sur la façon dont je voulais lire cette dernière phrase, je m’y suis reprise à plusieurs fois. Finalement, j’ai tenté tant bien que mal de me mettre à la place du personnage. Probablement touché par les paroles de son ami, il semblait difficile de prononcer cette phrase humoristiquement. Ce choix ne me semblait pas être le plus judicieux, alors j’ai choisi de la dire d’un ton assez rhétorique, car Baldabiou n’attendait pas de réponse véritablement. Il ne cherchait qu’à apaiser la tension présente dans le chapitre suite aux paroles d’Hervé Joncour.

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