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JOURNAL D’HERVE JONCOUR

L’heure du départ à sonné ! Nous sommes le 1er octobre 1862. Me voilà reparti en direction du Japon pour ramener des vers à soie avant leur éclosion. Je fais mes au revoir à Baldabiou, qui me donne quelques derniers conseils pour le voyage, au copains qui me souhaitent bon courage et à Hélène qui m’embrasse tendrement avant que je m’en aille.

Le voyage s’annonce encore une fois assez long malgré que je connaisse la voie à emprunter. Je commence par marcher en direction de Stiring-Wendel, une petite commune française jouxtant la frontière franco-allemande au niveau de Metz. Sur la route je rencontre de nombreuses personnes qui m’accueillent chaleureusement, me proposent de monter à bord de leur calèche où m’indique gentiment le chemin à suivre. Après 1 semaine et demie, me voilà enfin arrivé à la frontière allemande. Je quitte officiellement la France et les facilités de communication qui m’étaient possibles. Je continue mon voyage en traversant le Wurtemberg et la Bavière où je rencontre de nombreuses personnes vraiment très sympathiques. Au fur et à mesure de mon expédition, je découvre et retrouve de merveilleuses choses que j’avais déjà pu découvrir l’année passée lors de ma 1ère expédition. Le goût des plats locaux, comme les « Maultaschen », de grandes ravioles aux farces les plus goûteuses les unes que les autres, ou bien encore le « Ofenschlupfer », qui est un délicieux gâteaux à base de pommes et tout cela accompagné d’une bonne bière local.

Mon voyage continue toujours en direction du Japon. Me voila arrivé en Autriche prêt à traverser le pays en direction de la Hongrie. Je me rends dans la ville de Linz où je prends le train en direction de la capitale Vienne. Après 6h de voyage me voilà enfin arrivé à Vienne. Je me permet d’y passer quelques jours après le long voyage que j’ai déjà effectué. Ces quelques jours de repos me permettent de découvrir la culture, les habitants et bien évidemment les spécialités. Du Tafelspitz, qui est un plat de avec du boeuf, au Wienerschnitzel qui est lui composé de volaille, en passant par le Blunzengröstel qui est un plat avec des pommes de terre rissolées au boudin noir, lard et oignons. Enfin bon, je vais tout de même vous épargner la liste de tout ce que j’ai bien pu manger puisque celle-ci serait bien longue à lire.

Après quelque jours de repos je décide de reprendre la route, ou plutôt la voie ferrée. Je repars donc en train en direction de Budapest où je rechange de train pour me diriger vers Kiev en Ukraine. Le voyage se passait merveilleusement bien jusqu’au moment où tout change. Le train se met d’un coup à freiner brusquement et s’arrête en plein milieu de la campagne. En regardant par la fenêtre je ne vois que des champs à perte de vue. Pas une seule route, maison ou bien même habitants à l’horizon. Un contrôleur passe de wagon en wagon pour avertir qu’un arbre est tombé sur la voie et qu’il va donc falloir attendre le dégagement de la voie avant de repartir. Après 2h d’arrêt, le train repart enfin. La fin du voyage se passe sans autre accident.

Mon voyage se poursuit à cheval où je parcours plus de 2000 kilomètres de steppe russe, franchit le mont Oural, traverse la Sibérie et atteint le lac Baïla puis longe le fleuve Amour avant d’enfin arriver à l’océan. Le Japon ne fut jamais aussi proche qu’à ce moment présent. Le voyage fût épuisant avec des températures très froides, des vents glaciaux et des moments de fatigue très présents. Mais heureusement la beauté du paysage me permit tout de même d’apprécier mon voyage. Je n’ai qu’une hâte : retrouver le village d’Hara Kei. Mais avant cela je dois attendre. Attendre un bateau qui pourra me conduire sur la côte ouest du Japon.

Ce n’est que 11 jours plus tard que je repars, en plein forme, prêt à terminer le 1er trajet de ce voyage. Ce sont des gentils Hollandais qui acceptent de m’embarquer avec eux en direction de Capo Teraya. Le voyage est vraiment agréable, les marins sont très accueillants et rassurants lors des secousses. Après plusieurs jours de voyage, et les nombreuses nausées qui m’ont envahi, me voilà enfin arrivé au Japon. Je reprends donc la fin de mon chemin à pied. J’avais ce besoin absolu de marcher après avoir passé plusieurs jours sur la mer. Arrivé dans ce port à Capo Teraya, je ne sais pas quelles routes ou chemins je dois emprunter pour me rendre au Village d’Hara Kei. La seule indication que j’ai c’est le nom du lieu où je dois attendre : Basho. Je demande donc mon chemin aux passants que j’aperçois. Un gentil monsieur me donne une carte où il me trace le chemin à suivre. Je repars donc en direction de mon lieu de rendez-vous. Pour cela, je traverse les provinces d’Ishikawa, de Toyama, de Niigata et enfin de Fukushima. Sur mon chemin je rencontre de nombreuses personnes tout aussi gentilles les unes que les autres. Elles m’hébergent, me conseillent et m’indiquent mon chemin avec grande amabilité. C’est après 6 jours de marche que j’arrive à Basho. Je me retrouve là, étonné, près d’un banc avec un totem rouge et doré à côté. Je ne vois personne dans le coin, pas le moindre signe de vie ou d’humanité. Je décide donc de me poser sur le banc et d’attendre, et encore attendre.

2 jours plus tard. J’entends un bruit de branche qui fait que je me réveille en sursaut. J’attrape mon couteau et commence à regarder tout autour de moi. Je vois un homme, tout vêtu de noir, s’approcher de moi. C’est lui. L’homme qui doit me guider au village d’Hara Kei. Il me bande les yeux et m’emmène avec lui. Après quelques heures de marche, nous arrivons à un endroit étrange. Deux serviteurs m’enlèvent mes bagages et me conduisent à l’entrée d’un bois avec un petit sentier. Ils m’indiquent de les suivre. Je les écoute et m’engage dans ce bois. Je suis le petit chemin couvert de boue et de feuilles humides. Au bout de celui-ci, après 10 minutes de marche, je découvre, par le travers des branchages, un paysage merveilleux comme tout le monde voudrait un jour en voir. Je vois un lac d’une couleur vert émeraude. Sur la rive de ce lac, j’aperçois un homme, assis de dos avec une femme vêtu d’un kimono orange. Je me décide à finir le trajet pour rejoindre cet homme et cette femme. Arrivé sur le lieu où ils se trouvent, je ne vois plus qu’un homme avec près de lui un kimono orange et une paire de sandales de paille. Je reconnais l’homme. C’est lui, Hara Kei, l’homme que je suis venu voir pour acheter mes œufs de vers à soie. Les affaires peuvent enfin commencer.

Après de longues heures de discussion, je suis Hara Kei en direction du village. Une fois arrivé, Hara Kei me montre la maison dans laquelle je réside et me présente les 5 personnes qui sont à mes ordres durant mon séjour. Je reste 4 jours au village. 4 jours qui sont rythmés par les négociations, les discussions intimes, les visites, les promenades… Lors de ce séjour, j’ai également fait la rencontre d’un anglais qui vend des armes. Depuis 8 ans, il fait l’aller-retour entre l’Europe et le Japon.

C’est au bout du 5ème jour, au matin, que l’heure du départ, l’heure de reprendre le chemin en direction de Lavilledieu est arrivée. Je repars donc à cheval, avec mes bagages remplis d’œufs de vers à soie pour parcourir le chemin contraire à mon aller. Au bout de 6 jours, j’atteins Takaoka où j’embarque sur un navire de contrebandier Hollandais qui me conduisent jusqu’à Sabirk. Je continue mon chemin en longeant la frontière chinoise jusqu’au lac Baïkal, puis retraverse le 4000 kilomètres de terre Sibérienne, refranchit le mont Oural et atteint Kiev. De la, je décide de reprendre le train pour traverser l’Europe en direction de la France. Et après 3 mois de voyage retour, me voilà enfin de retour à Lavilledieu juste à temps pour la grande messe du 1er dimanche d’avril. Hélène, Baldabiou et tous les copains étaient là, aux portes de la ville à m’attendre. Le retour à la maison reste tout de même mon moment préféré du voyage.

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