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LA LECTURE, CA RAPPROCHE

Mon plus vieux souvenir d’apprentissage de la lecture remonte au CP. Mon enseignant, monsieur P. , était assez décalé et il était tellement investi dans son envie de nous faire apprendre la lecture que c’en était totalement contagieux. Je me souviens qu’il imprimait les textes de notre manuel de lecture sur des feuilles plastiques transparentes et qu’il avait toujours une machine dans sa classe. La fameuse machine où l’on dépose la feuille transparente et grâce à un jeu de lumière et de miroir la feuille est projetée au tableau. En y repensant bien, c’était absolument l’ancêtre des projecteurs qui trônent dans chaque salle de classe de nos jours. Mais à l’époque, à travers mes yeux d’enfant, c’était absolument révolutionnaire comme machine. Enfin bon je m’égare un peu. Bref cet instituteur à vraiment été l’élément déclencheur de mon amour pour la lecture. Tous les matins, il nous lisait une histoire courte, comme les monsieurs-madames, et une fois qu’on a été en capacité de lire tout seul, on avait le droit quand on finissait plus tôt un exercice d’aller chercher ces livres et de les lire nous-même. 

C’est à ce moment là que tout à commencé. Je me souviens d’être allée voir ma maman et de lui dire que je voulais lire un livre de grande et plus les livres avec une phrase par page et des images. Elle m’a donc emmenée dans la chambre de mon grand frère et m’a dit de choisir parmi les livres de mon âge. Mon frère ayant trois de plus que moi il avait forcement des livres qui n’était pas dans mes capacités de débutante. Mon choix s’est alors arrêté sur des Bibliothèques Roses, sûrement parce qu’à cet âge-là le rose était ma couleur préférée. Mon premier roman était donc Le Club Des Cinq et le Coffre aux Merveilles d’Enid Blyton. J’ai tout de suite accroché. Je m’identifiais beaucoup à Claude, l’un des personnages principaux, et j’ai donc commencé à lire les livres de cette série. Quand ma grand-mère à découvert que je lisais Le Club Des Cinq, elle m’a tout de suite dit de venir la voir. Chez elle j’ai découvert ce que je considère comme mon plus grand trésor encore à ce jour : les éditions de 1960 des livres d’Enid Blyton que ma grand-mère lisait dans sa jeunesse. Il n’y a rien de plus beau et réconfortant qu’un vieux livre, son odeur, voir l’usure des pages, le vocabulaire ancien qui a été changé au cours des années pour mieux coller avec les nouvelles générations de lecteurs. Un mot que j’ai ainsi découvert à cette époque et qui me marque toujours autant est « contiguë » je ne sais pas pourquoi mais ce mot est vraiment spécial à mes yeux. 

Les années suivantes, j’ai continué à lire tout ce qui me passait sous la main, des livres sur les chevaux, des livres que ma grand-mère retrouvait au fur et à mesure de ses recherches et rangements. En CM1, mon institutrice, madame D. , a organisé un Rallye Lecture. Il y avait une quinzaine de petits livres à lire en une semaine et des questionnaires à remplir après chaque lecture. Les livres étaient à lire lorsque nous avions fini un exercice en avance ou lorsque nous avions des temps libres. Je me souviens de m’être dit que c’était exactement ce qu’il me fallait et que c’était fait pour moi. Je me suis donnée à fond pour ce défi et je ne me souviens malheureusement que d’un seul des livres : Le Cimetière Des Eléphants de Maryse Lamigeon. Il est évident que l’institutrice avait prévu un lot pour le/la gagnant(e) tout en gardant le mystère. A la fin de la semaine j’ai été élue vainqueur et j’ai reçu un stylo plume et un livre : Tim Sans Dragon d’Agnès Laroche.

Évidemment j’ai continué à lire à mon passage au collège, j’ai un peu délaissé mes Bibliothèques Roses pour d’autres livres un peu plus pour adolescents comme Le Journal d’Aurélie Laflamme d’India Desjardins. Cette série de livres, tout autant que les Club Des Cinq, je les ai lu et relu en boucle un nombre incalculable de fois. Jusque là j’avais lu beaucoup de romans écrits de manière très classique c’est-à-dire à la troisième personne et par chapitres. Mais ceux-là étaient écrit différemment : c’est écrit à la façon d’un journal intime d’une fille de quatorze ans, avec de l’humour et beaucoup moins axé sur le respect de la syntaxe classique. On peut facilement y trouver cinq points d’exclamation mis à la suite comme si de rien était. Ce renouveau dans ma lecture a été très rafraichissant. 

J’aime beaucoup les séries littéraires, j’aime m’attacher aux personnages et les retrouver au fil des tomes et les voir évoluer. Certains personnages grandissent avec nous, on se retrouve dans des situations similaires et je trouve cela vraiment important de pouvoir s’identifier à des protagonistes de l’histoire. Il y a énormément de série littéraire que je pourrais citer qui m’ont toutes marquée à un moment ou à un autre de mon adolescence comme Le Manoir d’Evelyn Brisou-Pellen qui relate des faits historiques de façon amusante et très intéressante, les CHERUB de Robert Muchamore qui m’ont fait rêver d’espionnage, Les Ailes d’Alexanne d’Anne Robillard qui m’ont ouvert à la littérature fantastique, Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire de Lemony Snicket qui sont tout autant angoissants qu’amusants, etc. Je mémorise plutôt bien les auteurs et auteures des livres que je lis car aimant l’ordre toute ma bibliothèque est rangée par ordre alphabétique du nom de l’écrivain. Il est d’ailleurs amusant de constater que j’ai mentalement parcouru ma bibliothèque et que ainsi ci-dessus les livres sont aussi donnés dans l’ordre alphabétique.

J’ai toujours lu entièrement les livres qui étaient imposés, que ce soit au collège ou au lycée. Je me suis toujours dit que c’était une obligation que je me devais pour ma culture mais que je devais également à l’auteur. Effectivement des fois ce n’était pas une lecture rigoureuse, mais plutôt une lecture de survole pendant que je pensais à d’autres choses. De mon collège je me souviens d’un seul livre m’ayant marqué : Au Bonheur Des Dames d’Émile Zola. J’ai vraiment accroché à l’histoire de Denise qui arrive dans le grand Paris de l’époque et qui doit y trouver sa place. Je pense que c’est le premier roman touchant vraiment à la romance que j’ai lu. 

Quand je dis que Au Bonheur Des Dames est le seul livre qui m’a marqué au collège c’est faux. Enfin pas tout à fait. Je m’explique : quand je suis arrivée en première ma professeure de français nous à fait lire Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, dans les premiers temps de lecture j’avais l’impression forte d’avoir déjà lu ce livre mais sans pouvoir mettre un contexte dessus. C’est en parlant avec mes amis qu’on s’est rendu compte que c’est un des livres que nous avions lu en quatrième. On ne s’en souvenait pas parce que c’est l’un des seuls livres que le CDI de notre collège avant en assez grand nombre d’exemplaires pour que nous n’ayons pas à l’acheter. J’avais beaucoup aimé cette comédie au collège mais le fait de ne pas le voir dans ma bibliothèque personnelle m’avait fait l’oublier.

Le seul livre que je ne relirai jamais même si on me le demande c’est Phèdre de Racine, l’écriture en vers rend l’œuvre difficilement compréhensible et je crois que c’est la seule fois de ma vie où lire a vraiment été une corvée. Pourtant il y a des vers marquants que je n’oublierai jamais comme « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » et l’histoire est un classique mais je ne peux pas. 

Quand j’étais au lycée j’ai également découvert les romans policiers lors de mes lectures personnelles, mon tout premier a été Puzzle de Franck Thilliez. Depuis chaque livre qu’il sort je ne peux m’empêcher de l’acheter, pour moi c’est clairement un des plus grands auteurs français contemporains.

Quand j’ai quitté le lycée, je me suis lancée dans une licence Mathématiques, physique et informatiques. Je crois que je qualifierais cette partie de ma vie de désastreuse (scolairement parlant). Je ne comprenais absolument rien aux cours et plus j’essayais de travailler pour comprendre plus mon cerveau bloquait. J’ai eu besoin de beaucoup m’évader durant cette année compliquée. Quoi de mieux que la lecture pour voyager tout en restant chez soi ? J’ai donc passé énormément de temps à lire, en fait mes week-ends étaient entièrement consacré à la lecture. Je tournais à un roman par semaine. Je ne vais pas cacher que sans le pass Culture tout aurait été plus compliqué mais c’est tombé au bon moment. J’ai donc lu les quatre tomes de La Passe-Miroir de Christelle Dabos, les neuf tomes de La Chronique des Bridgerton de Julia Quinn, la série Le Labyrinthe de James Dashner et j’en passe énormément. 

Au cours des années rien n’a vraiment changé dans mon rapport à la lecture. C’est toujours mon moyen préféré pour stopper mon blues : quand on ouvre un livre nos pensées s’échappent et on part dans un univers qui n’est pas le nôtre. Pour moi peu importe dans quel univers je suis transportée tant qu’il me captive et me fait rêver. Quand je dis que rien n’a vraiment changé je le pense vraiment : quand à la fin de l’été il a fallut que je quitte ma grand-mère, qui vit en Picardie, pour revenir à Brest j’ai eu le droit à un carton plein de livres sélectionnés spécialement pour moi avec tous ses soins comme lors de mes premières lectures. 

Je terminerai cette autobiographie de lectrice en disant que la lecture ça rapproche : si deux personnes se croisent, qu’elles n’ont rien en commun à première vue, il suffit que ces deux personnes soient des lecteurs/lectrices pour que la magie opère. 

4 commentaires sur “LA LECTURE, CA RAPPROCHE”

  1. Cette autobiographie de lecteur nous permet de tirer des enseignements tels que les goûts et les genres littéraires peuvent être variés pour un même lecteur. Les quelques points d’humour nous permettent de nous évader un peu plus de l’autobiographie au sens strict.

    Cette autobiographie de lecteur nous permettent de réaliser que les lecture imposées à l’école parviennent parfois à leur fin. De plus, la lecture est un échappatoire à la vie, mais qui réunit, malgré tout.

  2. L’article est bien écrit. Nous sommes emportés dans cette lecture touchante.
    La lecture permet de s’évader et de « stopper [nos] blues ». Elle permet aussi de rapprocher des personnes pouvant lire des genres et styles de livres différents.

  3. On retient que lire pour elle c’est beaucoup plus que ça. En effet, cela représente beaucoup à ses yeux et est considéré comme un échappatoire. On voit qu’elle prend plaisir à découvrir de nouvelles histoires et la manière dont elle nous l’a partage est bien faite. Nous aussi nous prenons plaisir à l’a lire.

    Nous retenons que même en lisant des livres imposés par l’école, elle a toujours su garder son amour pour la lecture.
    La lecture fait partie d’elle.

  4. La lecture :une grande histoire entre toi et les livres. Moi je me souviens que nous étions à peine en voiture que le livre était déjà entamé … arrivés à la maison les deux premiers chapitres étaient déjà englouti. Mais quel bon passe temps que la lecture. Comme tu dis s’évader et s’attacher aux personnages ,être pressé de les retrouver quel bonheur . Bonne lecture à tous ….

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